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Pas d’armes américaines pour l’opposition syrienne

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  • Pas d’armes américaines pour l’opposition syrienne

    Pressées par leurs alliés, les autorités américaines ont fini par trancher : la rébellion aura des aides, mais pas les armes que demandent ses chefs.

    Le nouveau secrétaire d'Etat américain John Kerry a rencontré à Rome le président de la Coalition nationale syrienne (CNS, principale organisation de l'opposition) Moaz Al-Khatib en marge de la réunion des “Amis de la Syrie”, qui regroupe des pays occidentaux et arabes ainsi que la CNS, une première qui en dit long sur l’évolution de la position de Washington qui avance à petits pas dans le sillage de pays qui demandent ouvertement le départ du régime syrien.

    Pour la première fois, les Etats-Unis se sont engagés à l'issue de cette conférence de Rome à fournir une aide directe aux rebelles syriens, mais ceux-ci n'ont pas obtenu les armes occidentales qu'ils demandaient.
    Obama aura été ainsi convaincu sur la nécessité de modifier le rapport de forces sur le terrain, Damas étant resté jusqu’ici sourd aux propositions internationales, notamment au plan Lakhdar Brahimi, l’ambassadeur algérien dont la mission vient d’être prorogée de six mois par le Conseil de sécurité. Le mandant de l’ONU et de la Ligue arabe a fini lui aussi par élever le ton contre Damas dont il a dénoncé publiquement l’immobilisme, alors que la guerre civile fait rage dans le pays. Mais la position internationale reste encore assez opaque, les “Amis de la Syrie” s’étant contentés de promettre la coordination de leurs efforts pour soutenir le peuple syrien et d’appuyer les efforts du Conseil militaire suprême de l'Armée syrienne libre pour assurer sa propre défense ! Leur communiqué est sans plus de précisions sur la nature de l'aide en question. Moscou, Pékin et accessoirement Téhéran, ne sont pas encore disposés à lâcher Bachar Al-Assad bien qu’eux mêmes aient admis que la situation actuelle ne pouvait pas perdurer.

    En attendant, John Kerry a annoncé à Rome que les Etats-Unis allaient plus que doubler leur aide civile à l'opposition syrienne, en débloquant 60 millions de dollars supplémentaires. “Washington va étendre la fourniture de rations alimentaires et de médicaments à l'opposition, y compris au Conseil militaire suprême de l'opposition”, a-t-il dit. L'aide américaine aux réfugiés syriens, qui s'est élevée à 365 millions de dollars depuis le début du conflit, transitait jusqu'à présent par les organisations humanitaires.

    Les promesses américaines, faisant écho à la déclaration finale de la réunion de Rome, ne satisfont pas totalement les opposants syriens, qui avaient menacé de boycotter la conférence pour protester contre l'inaction de la communauté internationale, et avaient prévenu à la veille de celle-ci qu'ils y demanderaient un “soutien militaire qualitatif”. La rébellion voudrait notamment obtenir des missiles antichars et antiaériens ainsi que des véhicules blindés. Des membres de la CNS estiment que le refus des pays occidentaux d'armer les rebelles renforce les groupes islamistes radicaux, qui apparaissent aux yeux des Syriens comme les plus efficaces contre le régime de Damas.
    La CNS devait se réunir aujourd’hui, à Istanbul, pour désigner un Premier ministre de transition mais cette rencontre a été reportée, selon des sources de l'opposition.

    D'après l'une d’entre elles, les 3 personnalités pressenties pour occuper ce poste sont quelque peu réticentes en raison du manque de soutien concret de la part de la communauté internationale. Pour d’autres, aucun de ces candidats ne peut se prévaloir de faire consensus.
    Dans l'immédiat, les “Amis de la Syrie” ont préféré appeler à l'arrêt immédiat des livraisons d'armes ininterrompues au régime de Bachar Al-Assad, un appel qui vise notamment la Russie, qui reconnaît ouvertement équiper militairement Damas.

    La France aussi rechigne à armer les rebelles, comme les Américains, qui eux, justifient leur décision par la crainte de voir ces armes terminer entre les mains de groupes djihadistes “qui pourraient au final les utiliser contre des cibles américaines ou israéliennes”.

    Djamel Bouatta - Liberté
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