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La colline oubliée est le texte fondateur de la littérature Algérienne

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  • La colline oubliée est le texte fondateur de la littérature Algérienne

    C’est hier que s’est ouvert le colloque scientifique sur l’œuvre de Mouloud Mammeri à la maison de la culture de Tizi-Ouzou qui porte le nom de l’écrivain.

    Une journée durant laquelle plusieurs enseignants et chercheurs ont essayé d’apporter leurs contributions pour une approche encore plus profonde de l’œuvre de l’auteur. C’est d’ailleurs sur les tous premiers textes de Mouloud Mammeri que les conférenciers se sont basés dans leurs approches littéraires de l’œuvre mammérienne, notamment « La colline oubliée ».

    Lors de la première partie de la journée initiale du colloque, l’intervention de Charles Bonn, professeur émérite à l’université de Lion, tentera de mettre en exergue la particularité de l’écriture poste coloniale, en citant notamment deux grands écrivains fondateurs et représentants de la littérature algérienne en générale, Mouloud Mammeri et Mouloud Feraoun. L’intervenant tentera d’ôter leurs textes de la catégorie de « romans ethnologiques » dans laquelle ils sont le plus souvent placés. Pour le professeur Bonn, la description dans les textes des deux auteurs n’est pas fortuite. Elle permet, selon lui, de faire passer d’autres stigmates. Il prendra l’exemple de « la colline oubliée » de Mouloud Mammeri où la description « permet à l’auteur de montrer l’espace traditionnel kabyle né, qui se dissous sous les coups de butoir, qui ne sont pas forcément ceux du colonialisme, mais parfois même ceux de la modernité, mis en évidence à travers l’histoire et les personnages». Pour lui, il s’agit là de concepts que Mouloud Mammeri ne divulgue pas forcément, mais qu’il met bien en évidence. M. Charles Bonn signalera, par ailleurs, que « le roman de Mouloud Mammeri, la colline oubliée, texte fondateur de la littérature algérienne, apporte des changements latéraux.


    Voire un retournement de mentalité », expliquera-t-il. Une situation qu’il assimile d’ailleurs à ce retournement de la société des grecs antiques à l’invention de la démocratie. Dans un autre contexte et toujours dans le cadre de sa conférence, le conférencier évoquera longuement l’un des points fondamentaux sur lesquels reposent les textes fondateurs de Mammeri. « Le sacrifice, qui est d’une part celui du personnage principal, mais de l’autre côté celui de la mère qui portera le même langage du sacrifice», dira l’orateur, en signalant que ce même langage de sacrifice « sera thème central de la deuxième naissance de la littérature algérienne en 1969 avec d’autres auteurs comme Rachid Boudjedra ».

    L’idée de l’ethnologie ne s’appliquant pas aux textes de Mouloud Mammeri a, par ailleurs, été confortée par la deuxième intervenante, Mme Yamilé Heraoui-Ghebalou, enseignante à l’Université d’Alger. Elle signalera, en effet, qu’ « on a longtemps reproché l’usage répété de la description à l’écrivain. Une description d’un univers fermé, et traditionnel récurrent dans ses textes. Mais, cette ethnologie ne serait-elle pas une anthropologie ? Mammeri ne faisait-il pas rapprocher les hommes par les dires ? », se demandera-t-elle. Mme Ghbalou évoquera aussi de la poésie dans les textes de Mammeri. « C’est un lieu et un non lieu qu’utilise Mammeri afin de raconter une expérience personnelle. La poésie lui permet ainsi de puiser de nouvelles approches fidèles à ce qu’il appelle la culture savante et la culture vécue ». A noter que d’autres conférences se sont succédées tout au long de la première journée dont le coup d’envoi a été donné par le directeur de la culture, Lhadi Ould Ali. Le colloque scientifique sur l’œuvre de Mouloud Mammeri intitulé « De la voix à la lettre ou le dialogue des cultures : du particulier à l’universel, du même à l’autre à travers Soi » qui se poursuit aujourd’hui à la grande salle de la maison de la culture, pour sa deuxième et dernière journée, verra la participation d’autres enseignants et chercheurs.

    La Dépêche de kabylie
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