Corruption au Maroc : Le sniper de Targuist continue son combat « à visage découvert »
Six ans après avoir créé le buzz sur la toile avec une série de vidéos montrant des gendarmes marocains en flagrant délit de corruption, le sniper Targuist dévoile son identité. Malgré les pressions des autorités, notamment sur son entourage, le jeune homme assure qu'il poursuivra son combat « à visage découvert ».
Le monde entier sait désormais qui est le sniper de Targuist. Mounir Agueznay est son nom. « Le personnage du sniper est devenu très connu, mais sans visage. […] Il est temps qu'il ait un visage », déclare à l’AFP, Mounir Agueznay qui a révélé son identité à la presse marocaine il y a deux semaines. Son aventure commence en 2007. Il décide de filmer avec sa petite caméra, des gendarmes en flagrant délit de corruption près de Targuist, au Maroc, et les publie sur le net. Sa première vidéo sera largement relayée et diffusée à travers le monde, avant que M. Agueznay n’en publie d’autres. Depuis qu’il a révélé son identité, le jeune homme accorde des interviews à la presse nationale à visage découvert.
Dans le collimateur de la police
M. Agueznay postait ses vidéos de façon anonyme, mais la police soupçonnait que certains jeunes de Targuist soient à l'origine de ces dénonciations. « Avec des amis du quartier, nous avons été convoqués par les autorités locales et par la gendarmerie », confie-t-il. Les jeunes hommes ont été interrogés pendant de longues heures, « j'ai dû nier tout en bloc », avoue Mounir, craignant des représailles.
La police n’en serait cependant pas restée là. Convaincue que Mounir Agueznay est bel et bien l'auteur caché de ces vidéos, mais n’arrivant pas mettre directement la main sur lui, faute d'aveux et de preuves, elle s’en serait pris aux membres de sa famille. « Pour se venger de moi, ils ont arrêté mon frère Radouane en octobre dernier et l'ont accusé de ‘trafic de drogue’. Il a été condamné à un an de prison ferme », raconte le sniper de Targuist.
Le combat continue
Désireux de mener une véritable bataille contre la corruption dans sa région et dans son pays, M. Agueznay sera séduit, en 2011, par « les slogans électoraux du PJD contre la corruption et pour vraie une transparence ». Il ira même jusqu’à se présenter aux élections de novembre de la même année à Targuist, sans succès.
Aujourd'hui, Mounir se dit « déçu », car le gouvernement marocain n'a jusqu’à présent « pris aucune mesure concrète » pour éradiquer efficacement le fléau de la corruption. En 2012, les cas de corruption dénoncés au sein de l’administration publique ont été nombreux, laissant croire en une certaine bonne volonté de la part du gouvernement. Cependant, à la fin de la même année, le bilan s’est avéré négatif, selon Transparency Maroc.
Pour communiquer sur son engagement à lutter contre la corruption, le gouvernement d'Abdelilah Benkirane avait lancé une campagne de sensibilisation étalant les causes et les effets néfastes de la corruption à travers la diffusion de capsules TV et radio. Le Secretaire général de Transparency Maroc, Abdessamad Saadouk, avait qualifié ces spots d'« insulte à l’intelligence des Marocains ».
Mounir Agueznay s’est engagé de manière anonyme dans un combat qu’il souhaite poursuivre. « […] Je continuerai à dénoncer la corruption à visage découvert », dit-il.
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Six ans après avoir créé le buzz sur la toile avec une série de vidéos montrant des gendarmes marocains en flagrant délit de corruption, le sniper Targuist dévoile son identité. Malgré les pressions des autorités, notamment sur son entourage, le jeune homme assure qu'il poursuivra son combat « à visage découvert ».
Le monde entier sait désormais qui est le sniper de Targuist. Mounir Agueznay est son nom. « Le personnage du sniper est devenu très connu, mais sans visage. […] Il est temps qu'il ait un visage », déclare à l’AFP, Mounir Agueznay qui a révélé son identité à la presse marocaine il y a deux semaines. Son aventure commence en 2007. Il décide de filmer avec sa petite caméra, des gendarmes en flagrant délit de corruption près de Targuist, au Maroc, et les publie sur le net. Sa première vidéo sera largement relayée et diffusée à travers le monde, avant que M. Agueznay n’en publie d’autres. Depuis qu’il a révélé son identité, le jeune homme accorde des interviews à la presse nationale à visage découvert.
Dans le collimateur de la police
M. Agueznay postait ses vidéos de façon anonyme, mais la police soupçonnait que certains jeunes de Targuist soient à l'origine de ces dénonciations. « Avec des amis du quartier, nous avons été convoqués par les autorités locales et par la gendarmerie », confie-t-il. Les jeunes hommes ont été interrogés pendant de longues heures, « j'ai dû nier tout en bloc », avoue Mounir, craignant des représailles.
La police n’en serait cependant pas restée là. Convaincue que Mounir Agueznay est bel et bien l'auteur caché de ces vidéos, mais n’arrivant pas mettre directement la main sur lui, faute d'aveux et de preuves, elle s’en serait pris aux membres de sa famille. « Pour se venger de moi, ils ont arrêté mon frère Radouane en octobre dernier et l'ont accusé de ‘trafic de drogue’. Il a été condamné à un an de prison ferme », raconte le sniper de Targuist.
Le combat continue
Désireux de mener une véritable bataille contre la corruption dans sa région et dans son pays, M. Agueznay sera séduit, en 2011, par « les slogans électoraux du PJD contre la corruption et pour vraie une transparence ». Il ira même jusqu’à se présenter aux élections de novembre de la même année à Targuist, sans succès.
Aujourd'hui, Mounir se dit « déçu », car le gouvernement marocain n'a jusqu’à présent « pris aucune mesure concrète » pour éradiquer efficacement le fléau de la corruption. En 2012, les cas de corruption dénoncés au sein de l’administration publique ont été nombreux, laissant croire en une certaine bonne volonté de la part du gouvernement. Cependant, à la fin de la même année, le bilan s’est avéré négatif, selon Transparency Maroc.
Pour communiquer sur son engagement à lutter contre la corruption, le gouvernement d'Abdelilah Benkirane avait lancé une campagne de sensibilisation étalant les causes et les effets néfastes de la corruption à travers la diffusion de capsules TV et radio. Le Secretaire général de Transparency Maroc, Abdessamad Saadouk, avait qualifié ces spots d'« insulte à l’intelligence des Marocains ».
Mounir Agueznay s’est engagé de manière anonyme dans un combat qu’il souhaite poursuivre. « […] Je continuerai à dénoncer la corruption à visage découvert », dit-il.
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