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L’Algérie est impactée par les fluctuations de change

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  • L’Algérie est impactée par les fluctuations de change

    Comment expliquez-vous cette résurgence de la guerre des monnaies en Occident en ces temps de crise ?


    Kamal Benkoussa. economiste et financier à Londres
    : Je pense que l’expression «guerre des monnaies» utilisée par les médias internationaux est quelque peu un abus de langage. En effet, ce que la Réserve fédérale aux Etats-Unis tente de faire via ses différents plans de «Quantitative easing» est ni plus ni moins qu’une politique d’expansion monétaire. Cela a naturellement affaibli le dollar, mais cela est nécessaire pour créer de la croissance. Le Japon est, quant à lui, confronté à une double problématique, le vieillissement de sa population et une déflation qui persiste et plombe son économie. De plus, le Japon qui est connu pour être un grand pays exportateur connaît aujourd’hui un déficit de sa balance commerciale. On peut donc comprendre que ce pays n’a d’autre choix que de dévaluer sa monnaie pour pouvoir atteindre les 2% d’inflation nécessaires pour créer de la croissance. Enfin, pour ces pays très endettés, il n’y a pas de recette miracle pour absorber leurs dettes colossales. Ils doivent créer de la croissance en devenant plus compétitifs et la dévaluation de leur monnaie peut y aider sans pour autant être l’unique solution à long terme.

    -Quels sont les grands perdants et quels sont les gagnants ?

    Vous faites très certainement référence à ce qui s’est passé en 1930 lorsque la guerre des monnaies avait été suivie par la mise en place de barrières douanières protectionnistes qui ont ralenti le commerce mondial et enfoncé encore un peu plus les économies dans la crise. Si aujourd’hui tous les pays se mettaient à dévaluer leur monnaie, les taux de change resteraient pratiquement inchangés. Cependant, au moment où nous parlons, nous pouvons dire que le grand gagnant est le yen et que l’euro est, quant à lui, le grand perdant. L’Europe vit aujourd’hui une crise multidimensionnelle, politique et structurelle. Sans compétitivité et sans croissance, elle aura du mal à réduire le poids de sa dette. Ce qui menace aujourd’hui son unité.

    -Les pays à faible compétitivité extérieure, à l’image de l’Algérie, sont-ils touchés par cette guerre des monnaies ?

    L’Algérie souffre avant tout d’un problème structurel. Une industrie anémique, un milieu des affaires sclérosé qui fait fuir l’investissement local et étranger. Si le taux de change dinar algérien-dollar était fluctuant, notre monnaie subirait une dévaluation beaucoup plus importante que celle que nous avons connue en 2012. Un risque pays important, un environnement des affaires difficiles et un manque de visibilité dans la réglementation fiscale sont autant d’éléments qui font fuir les investisseurs étrangers. La valeur d’une monnaie mesure avant tout la confiance que l’on a vis-à-vis de son économie et de la croissance du pays. Comme vous le rappelez, l’Algérie exporte peu hors hydrocarbures et importe beaucoup. Cela s’explique par son sous-développement économique, conséquence directe des problématiques citées ci-dessus. Les recettes et dépenses du pays, libellées en devises étrangères, sont donc inévitablement impactées par les fluctuations de ces devises.

    Akli Rezouali- El Watan
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