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Au moment où les musées se meurent, boudés qu’ils sont par les visiteurs, un arrêté interministériel est tombé comme un cheveu dans la soupe, annonçant une augmentation des droits d’entrée aux musées de 20 à 200 dinars, et 300 dinars pour ceux labellisés. Rien que cela. Et dire que les Algériens ignoraient jusque-là que l’accès aux musées était tarifé, puisqu’ils y mettent rarement les pieds.
Il est vrai que l’activité avait besoin de solutions pour sortir du marasme dans lequel elle était plongée depuis des lustres, notamment pour son aspect financier, mais les Algériens en général, et les hommes de culture et même les directeurs des institutions muséales en particulier attendaient une solution intelligente pour doter les gestionnaires des musées des moyens idoines.
Même si les nouveaux tarifs accordent des réductions à certaines catégories de la population, comme les étudiants et stagiaires, les hommes de culture et les groupes de dix personnes et plus, la nouvelle mesure n’aide aucunement les musées à attirer les visiteurs, ni les gestionnaires à optimiser leur gestion par un renflouement des caisses de leurs institutions.
A Tizi Ouzou, où un seul musée dispose d’un statut lui permettant de tarifer les visites, en l’occurrence le Musée régional de la Wilaya III historique, les citoyens interrogés sur la question ont accueilli l’information avec ironie et un peu de colère. «Ah bon ! L’accès aux musées était payant ?»,s’exclame avec sarcasme un enseignant de langue arabe dans un collège de la ville des genêts, avouant son ignorance de l’existence même de ce tarif.
Notre interlocuteur, avouant qu’il n’a jamais mis les pieds dans le musée de Tizi Ouzou, met en relief l’absurdité d’une telle mesure «qui éloignera les rares personnes qui se rendent aux musées». Un autre enseignant, en charge de l’histoire et géographie, dénonce de son côté cette mesure qu’il qualifiera de «coup de grâce donné par la ministre de la Culture aux musées algériens».
«Au lieu de donner libre cours à l’imagination et au savoir-faire des conservateurs et autres directeurs de musées, cette mesure confirme et persiste dans la gestion exclusivement administrative, voire bureaucratique, d’institutions culturelles qui ont plutôt besoin de liberté d’initiative que d’instructions carrées qui ne prennent pas en compte les spécificités des musées et leurs régions d’implantation», affirme furieux cet enseignant martelant que l’autonomie financière des musées est une bonne idée, mais elle doit passer par l’augmentation de leur attractivité.
Les musées doivent titiller la curiosité des visiteurs par les objets exposés, ajoute-t-il, non sans défendre l’idée de faire sortir les musées de la seule histoire de la présence française en Algérie et l’héroïsme des Algériens face à la barbarie française.
Les Algériens ont besoin de connaître toute l’histoire de leur pays et de leurs régions respectives. Celle des Amazighs en premier lieu, ensuite les Phéniciens, les Byzantins, les Romains, les Arabes et les Turcs aussi. C’est ce qui va attirer les Algériens vers les musées et dans cette perspective, le prix du billet d’accès ne peut être que secondaire, puisque même symbolique, il sera rentable avec la multiplication des visiteurs.
Malik Boumati, La Tribune
Il est vrai que l’activité avait besoin de solutions pour sortir du marasme dans lequel elle était plongée depuis des lustres, notamment pour son aspect financier, mais les Algériens en général, et les hommes de culture et même les directeurs des institutions muséales en particulier attendaient une solution intelligente pour doter les gestionnaires des musées des moyens idoines.
Même si les nouveaux tarifs accordent des réductions à certaines catégories de la population, comme les étudiants et stagiaires, les hommes de culture et les groupes de dix personnes et plus, la nouvelle mesure n’aide aucunement les musées à attirer les visiteurs, ni les gestionnaires à optimiser leur gestion par un renflouement des caisses de leurs institutions.
A Tizi Ouzou, où un seul musée dispose d’un statut lui permettant de tarifer les visites, en l’occurrence le Musée régional de la Wilaya III historique, les citoyens interrogés sur la question ont accueilli l’information avec ironie et un peu de colère. «Ah bon ! L’accès aux musées était payant ?»,s’exclame avec sarcasme un enseignant de langue arabe dans un collège de la ville des genêts, avouant son ignorance de l’existence même de ce tarif.
Notre interlocuteur, avouant qu’il n’a jamais mis les pieds dans le musée de Tizi Ouzou, met en relief l’absurdité d’une telle mesure «qui éloignera les rares personnes qui se rendent aux musées». Un autre enseignant, en charge de l’histoire et géographie, dénonce de son côté cette mesure qu’il qualifiera de «coup de grâce donné par la ministre de la Culture aux musées algériens».
«Au lieu de donner libre cours à l’imagination et au savoir-faire des conservateurs et autres directeurs de musées, cette mesure confirme et persiste dans la gestion exclusivement administrative, voire bureaucratique, d’institutions culturelles qui ont plutôt besoin de liberté d’initiative que d’instructions carrées qui ne prennent pas en compte les spécificités des musées et leurs régions d’implantation», affirme furieux cet enseignant martelant que l’autonomie financière des musées est une bonne idée, mais elle doit passer par l’augmentation de leur attractivité.
Les musées doivent titiller la curiosité des visiteurs par les objets exposés, ajoute-t-il, non sans défendre l’idée de faire sortir les musées de la seule histoire de la présence française en Algérie et l’héroïsme des Algériens face à la barbarie française.
Les Algériens ont besoin de connaître toute l’histoire de leur pays et de leurs régions respectives. Celle des Amazighs en premier lieu, ensuite les Phéniciens, les Byzantins, les Romains, les Arabes et les Turcs aussi. C’est ce qui va attirer les Algériens vers les musées et dans cette perspective, le prix du billet d’accès ne peut être que secondaire, puisque même symbolique, il sera rentable avec la multiplication des visiteurs.
Malik Boumati, La Tribune
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