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Malgré la crise, les bourses s’envolent : c’est quoi le truc ?

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  • Malgré la crise, les bourses s’envolent : c’est quoi le truc ?

    Marianne Jeudi 7 Mars 2013
    LAURENT NEUMANN -

    Petite question qui fâche : c’est la crise - partout, en France, en Europe, aux Etats-Unis… - et pourtant la Bourse se porte comme un charme. Comment est-ce possible ? Partout, on taille dans les dépenses publiques ; partout, on augmente les impôts pour désendetter les Etats, mais les cours de la bourse, eux, ont pratiquement retrouvé leur niveau d’avant le déclenchement de la Grande Crise de 2007-2008. A New York, le Dow Jones s’envole ; à Paris, la bourse a refait son retard. Partout, les dividendes coulent à flot. C’est quoi le truc ?

    Jeff Madrick, analyste au Roosevelt Intitute et auteur du livre « Le triomphe de la finance et le déclin de l’Amérique », offre ce matin dans les colonnes de « Libération », une explication iconoclaste, mais qui mérite qu’on s’y attarde. Résumons sa pensée : les marchés financiers ont le sourire parce que les profits des grandes entreprises sont très élevés – jusque-là, on comprend tout. Et si les multinationales dégagent des bénéfices aussi élevés malgré la crise, c’est qu’elles ont réussi à maintenir des niveaux de salaires très bas. Et ce, alors que tous les experts de la pensée économique dominante nous expliquent matin, midi et soir, que le problème, c’est la compétitivité, le coût trop élevé du travail. Bref que les salariés sont trop payés !

    Jeff Madrick va même plus loin : il ne se contente pas de déplorer ce faible niveau de rémunération des salariés – quand les managers des mêmes multinationales, eux, continuent à se goinfrer dans des proportions qui confinent à l’impudeur. Il ne se contente pas de constater les dégâts récessionnistes que cette politique salariale provoque sur la consommation, principal moteur de la croissance. Il fustige aussi ces Etats, notamment en Europe, qui ont fait de la limite à 3% du déficit public, un dogme indépassable. « Une erreur tragique », dit-il. « L’austérité représente une terrible faillite intellectuelle, comme on a pu le voir en Grande-Bretagne, en France, en Espagne, au Portugal, en Italie, en Grèce ou en Irlande ». Et d’ajouter : « Dans vingt-cinq ou cinquante ans, ces politiques d’austérité apparaitront comme un âge noir de la pensée économique ». Tout simplement parce que ces politiques à courte vue ne font qu’ajouter de la crise à la crise, de la récession à la récession, du malheur au malheur.

    D’autant que les marchés financiers, malgré toutes les promesses, malgré toutes les lois, continuent à fonctionner comme si la crise n’avait pas eu lieu, comme si personne n’avait tiré les leçons des dérives de la finance folle. Ainsi, apprend-on, que la crise des subprimes n’a pas servi d’exemple, que les emprunts des étudiants américains, surendettés comme jamais, ont été titrisés par les établissements financiers comme le furent, hier, les emprunts immobiliers pourris. Avec les conséquences que l’on sait.

    Plus d’un Italien sur deux a voté pour Silvio Berlusconi et Pepe Grillo ; 500.000 personnes manifestaient le week-end dernier au Portugal ; les Grecs sont étranglés, les Espagnols, au bord de l’explosion ; les Chypriotes, à bout de souffle. Et les Français…

    On attend quoi au juste ?
    Ce que vous faites de bien et de mal, vous le faites à vous
    Mahomet
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