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L’économie libanaise aura besoin de dix milliards de dollars pour se reconstruire

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  • L’économie libanaise aura besoin de dix milliards de dollars pour se reconstruire

    Bonsoir, 600 millions de manque à gagner pour le Trésor et une hausse des dépenses publiques de 400 millions
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    L’économie libanaise aura besoin de dix milliards de dollars pour se reconstruire, estiment les experts

    Les bombardements israéliens ont porté un coup fatal aux espoirs de redressement d’une économie libanaise convalescente, qui aura besoin de dix milliards de dollars pour redémarrer, selon les experts, rapporte une dépêche AFP.

    Après un mois de bombardements, « le Liban a besoin de dix milliards de dollars pour la reconstruction des immeubles, des infrastructures et du tissu industriel, et pour accorder des facilités financières aux milliers de sociétés menacées de faillite », a estimé l’économiste Marwan Iskandar.
    La croissance, qui était cette année sur la voie de la reprise (+6 % au premier semestre de cette année contre +2 % seulement en 2005), s’est arrêtée net, avec un manque à gagner de 1,5 milliard de dollars, selon M. Iskandar.
    Envolé également l’espoir de maintenir une balance des paiements excédentaire grâce notamment à l’afflux des capitaux des pays arabes du Golfe. La balance des paiements avait en effet enregistré un excédent historique à 1,8 milliard de dollars au premier semestre, poursuit M. Iskandar, alors que « le meilleur excédent enregistré sur une année, en 1993, s’était élevé à 1,3 milliard».

    La saison estivale, qui s’annonçait prometteuse avec 1,6 million de touristes (+40 % sur 2005), s’est évanouie, jetant au chômage 60 % des 200 000 employés du secteur. Les festivals culturels de Baalbeck, Beiteddine et Byblos, fierté du monde arabe, ont été annulés. Selon l’ordre des ingénieurs, la reconstruction des habitations dévastées par les bombardements israéliens coûtera 2,4 milliards de dollars.

    Le déficit se creuse

    Pour l’économiste Ghazi Wazni, « l’agression israélienne a provoqué l’effritement du tissu social, illustré par le déplacement d’un million de personnes, et a aggravé le déficit des finances publiques qui accusent un manque à gagner de 600 millions de dollars, alors que les dépenses ont augmenté de 400 millions de dollars ».

    « Au total, les pertes pour le pays se montent à environ 6 milliards de dollars, un montant énorme pour un pays qui ploie sous une dette de 40 milliards», résume M. Iskandar. Selon lui, les petites sociétés touristiques, commerciales et industrielles, et les exploitations agricoles, dont l’activité a cessé, sont menacées de faillite.

    « Leur survie dépend de l’octroi de crédits de 2 à 2,5 milliards de dollars à des taux préférentiels afin que le cycle économique puisse être relancé dès la fin des hostilités », estime-t-il. Cet expert souligne que les investissements avaient atteint environ 3 milliards de dollars pendant le premier semestre de l’année. « Aujourd’hui, les investissements ont cessé, et, pire, des projets immobiliers d’une valeur de 3,5 milliards de dollars à Beyrouth et dans ses environs ont été annulés et ne devraient reprendre qu’avec le retour d’une paix durable et solide », assure-t-il. Selon des banquiers, « le secteur bancaire, qui a bien encaissé le contrecoup de la crise, a vu ses dépôts, estimés à 60 milliards, fondre de 1,5 milliard en raison des sorties de capitaux. Toutefois, la livre est restée stable, la Banque du Liban disposant de 13 milliards de dollars d’avoirs en devises ».

    Pour M. Wazni, « le manque de confiance dans l’avenir a provoqué l’exode de plusieurs sociétés libanaises et étrangères, et celui de jeunes cadres surqualifiés ».

    Mais pour M. Iskandar, la plus grosse perte sera le report de la conférence internationale, prévue en 2006, avec la participation des bailleurs de fonds au Liban pour soutenir le plan de réformes.

    Ces réformes prévoyaient notamment des privatisations qui auraient dû assurer quelque « quatre milliards de dollars sur deux ans » à l’État. « Au lieu de s’atteler au redressement des finances publiques, nous sommes contraints aujourd’hui de déblayer les décombres, réparer le réseau routier et faire face à la crise des déplacés », déplore M. Iskandar.

    11 Août 2006 L'Orient-Le Jour.
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin
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