(1)
Nous vivons un temps d’incertitudes, de situations complexes et manipulations des idées : la férocité la plus noire se prétend humanisme libérateur, l’impérialisme guerrier en quête de profits et de domination, se dit aide désintéressée aux plus faibles, l’idéologie la plus réactionnaire ou fasciste se déguise en moralisme religieux : Rien d’étonnant dans ce tourbillon des faits et des idées, si les esprits vacillent, nous ne sommes plus au temps de Stalingrad, où d’héroïques combattants rouges de la liberté luttaient pour libérer le monde de la férocité nazie. D’ailleurs, même en 1943, le bien et le mal étaient-ils toujours si simples à déceler pour nos aïeux d’il y a 70 ans ?
Rien d’étonnant évidemment de constater avec quelle vigueur dirigeants de la droite française et du PS sont pareillement interventionnistes au Moyen Orient, et en Afrique : depuis Guy Mollet, Lacoste et Mitterrand, le parti des socialistes français a toujours soutenu, sinon organisé, les guerres coloniales et la torture en guerre d’Algérie, les expéditions impérialistes en Égypte, en Afrique, au service des sociétés pétrolières ou minières, en quête de pétrole au Tchad, d’uranium au Niger. Rien d’étonnant non plus si les dirigeants opportunistes du PCF- Front de gauche, les yeux rivés sur leur plan de carrière et leurs petits pouvoirs , sont prêts comme depuis trente ans à tous les agenouillements pour avoir les voix du PS aux municipales et aux législatives
Il est plus surprenant par contre de constater les hésitations, les contradictions, au sein même de la petite armée résiduelle des militants français ou africains anti-impérialistes. Quelques uns semblent avoir provisoirement oublié que tous les impérialismes se valent étant partie liée : on ne peut refaire l’erreur des socialistes en 1914, approuver l’un d’entre eux, fut-il de son pays, contre l’autre, sans trahir les peuples qui sont victimes de tous, coalisés ou concurrents. D’autres condamnent à juste titre les ingérences économiques ou militaires de l’Occident (USA, Europe, France, Qatar, etc.) en Libye, en Syrie, au Mali. Mais ils ont tendance ce faisant à donner un blanc-seing immérité aux politiciens dictatoriaux comme Kadhafi, Bachar El Assad, ou aux intégristes islamistes qui tentent par la corruption, le meurtre et le trafic de s’emparer du Moyen orient et de l’Afrique avec souvent l’appui de l’Occident.
Face à deux erreurs contraires, il faut le répéter, comme le firent avec lucidité Lénine et les bolcheviks en leur temps : tout impérialisme est néfaste, et toute idéologie réactionnaire aussi, qu’elle se pare d’oripeaux religieux ou non, parce qu’elle soutient le capitalisme, qui porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage.
Les débats entre nous sont nécessaires, et chacun doit pouvoir exprimer ses analyses contradictoires, sans concession, et sans tabous. Mais il faut en finir avec tous ces procureurs, et donneurs de leçons. Le temps devrait être fini des attaques personnelles publiques, claironnées à l’univers entier par le biais d’internet, de ces excommunications du militant qui ne pense pas comme nous : le sectarisme, la suffisance, sont devenues pour les anti-impérialistes d’autant plus néfastes que nous sommes affaiblis, face à une contre révolution conservatrice qui est la pensée dominante dans le monde de 2013.
Débats sans concessions, certes ; mais la ligne rouge est franchie quand on oublie les principes fondamentaux ; elle est franchie aussi quand la divergence devient anathème : un anti-impérialiste a aussi le droit à l’erreur. Les faits trancheront entre nous.
Non, clairement, à toute guerre impérialiste.
Nous avons été les premiers au nom du Collectif communiste Polex en 2011 à dénoncer en France la guerre menée par Sarkozy, l’OTAN et le Qatar, contre la Libye : elle n’avait pour objectif que d’y établir un gouvernement à la botte de l’Occident. Cela même alors que le PS approuvait la droite, et que les plus opportunistes-carriéristes au sein des directions du PCF (Le Hyaric), du Front de gauche (Mélenchon) ou du NPA restaient muets ou approuvaient cette ingérence-agression, mal camouflée sous des prétextes « humanitaires » de protection des civils. Nous avions bien raison, la Libye écrasée est deux ans plus tard écartelée entre milices intégristes ou ethnicistes, ouverte à l’exploitation de son pactole énergétique par les multinationales occidentales, réduite au non-développement industriel pour longtemps : mission remplie pour les guerriers français de l’Occident…
Nous avons redit dès le départ notre opposition à toute ingérence extérieure en Syrie, au soutien financier, politique et militaire aux insurgés armés antigouvernementaux, par les puissances occidentales, USA, OTAN, Turquie, France, monarques du Golfe ; nous avons dénoncé l’envoi par le Qatar, avec leur complicité, de mercenaires intégristes internationaux, fer de lance de l’insurrection, pratiquant le massacre de soldats ou de civils syriens lors d’attentats aveugles.
Nous avons répété souvent que la seule issue à cet égorgement de la Syrie ne pouvait être militaire, mais devait être négocié entre gouvernement et opposants syriens, à l’exclusion d’intervenants extérieurs. Cela ne faisait pas de nous des partisans aveugles d’un protagoniste mais des anti-impérialistes conséquents. Nous fûmes alors trop peu nombreux pour susciter un mouvement français sérieux d’opposition à la guerre en Syrie. Cela reste nécessaire aujourd’hui ; il faut pour cela réunir tous ceux convaincus que seuls les citoyens syriens sont habilités à choisir le destin du pays et son gouvernement. Ce rassemblement ne peut se faire qu’en respectant nos divergences sur Assad et ses bombardiers, sur les insurgés et leur propagande omniprésente aux médias français.
La guerre déclarée au Mali par le Président François Hollande a été dénoncé par le Collectif Polex dès les premiers jours. Cette dénonciation était d’autant plus remarquable qu’elle rompait un consensus politique ultra-majoritaire en France (du PS à la Droite, du FN aux Verts et jusqu’aux pleureuses « humanitaires » qui peuplent les directions du Front de gauche et des syndicats FSU et CGT). Un consensus si fort qu’il a destabilisé quelques militants anti-impérialistes chevronnés, à Paris, à Dakar, et les a amenés à de trop rapides proclamations de soutien à l’offensive française ou à nier les responsabilités des intégristes du Sahel, alors qu’on les dénonçait en Syrie.
Non à la guerre française au Mali
Nous ne pouvons en aucun cas approuver l’intervention militaire de la France du président Hollande : les vraies motivations en sont très différentes de celles, humanitaires, claironnées à tout propos par les dirigeants français et leurs porte-voix médiatiques.
L’état malien, déjà déconsidéré par la corruption et les mesures de privatisation prises sous la présidence d’Amani Toumani Touré, s’est effondré lors du putsch militaire dirigé par le capitaine Sanogo. Depuis l’armée malienne s’est liquéfiée et les autorités « provisoires » ne représentent plus guère qu’elle-même. Il est vrai que, dans ces condition de déliquescence, le risque était réel de voir les commandos intégristes du nord progresser jusqu’à Bamako sans résistance sérieuse. C’est ce qui a permis à la France d’intervenir à la mi-janvier, à la demande d’un président malien qui n’a jamais été élu, sous le prétexte de stopper l’avancée islamiste que les militaires malien étaient bien incapables de stopper. Les bombardiers et hélicoptères français l’ont fait en quelques jours et nous ne regrettons pas ce coup d’arrêt qui est ressenti par le peuple malien désemparé comme un soulagement immédiat.
Mais l’objectif guerrier du président Hollande et de Fabius s’est affirmé dès les premiers jours tout autre qu’une aide ponctuelle à un allié : il s’agit d’une guerre pour la reconquête du Nord Saharien non limitée dans le temps et dans l’espace, prévue jusqu’à la « destruction » des djihadistes occupant ces immenses territoires. Pour cela, des milliers de soldats français prêts à combattre au sol, à la place d’une armée malienne qu’il était au départ prévu de former et d’aider, dans la résolution de l’ONU. Nous sommes entrés ainsi dans une guerre française, dont le but est la maîtrise par la France d’un espace saharien plus vaste que l’hexagone, central par rapport à l’ancien domaine colonial. La France, puissance impérialiste et néo coloniale en déclin, entame ainsi la reconquête du nord-ouest africain pour y retrouver à nouveau ses prérogatives de chasse gardée militaire (bases et accords de formation et d’ingérence diplomatique et plus encore économique). Le Sahara et le sahel ont des ressources potentielles immenses à exploiter, minérales et énergétiques (pétrole, gaz, uranium et énergie solaire).
Si les USA peuvent envisager en une décennie l’auto suffisance grâce au « gaz de schiste », en ce domaine la France devra toujours importer gaz, pétrole, uranium etc… Il s’agit donc pour ses dirigeants d’interdire dans cet espace les concurrents, quels qu’ils soient certes, mais dont les plus menaçants sont les Chinois, déjà concurrents d’Areva au Niger et potentiellement ailleurs.
Selon des informations qui circulent sur internet (Capitaine Martin. Cyberrésistances – 28/01/2013), précises et non démenties, les autorités maliennes auraient signé en septembre 2011 trois accords commerciaux avec la Chine pour la coquette somme de 739 milliards de yuans, dont plus de 600 destinés au bassin hydroélectrique de Taoussa près de Gao.
Curieux emballement de la chronologie : c’est début 2012 que les mercenaires touaregs du libyen Kadhafi vaincu par les bombardements franco-otaniens, se rapatrient vers le désert nord malien avec armes et bagages, sous le regard complaisant du Quai d’Orsay. Conséquence concomitante de la guerre menée par Sarkozy et ses alliés qataris en Libye, des tonnes d’armes se diffusent au Nord Mali, où elles équipent la nébuleuse de trafiquants-« djihadistes » qui y sévissent, séparatistes du MNLA, intégristes d’Ansar Eddine, Mujao et autres « fous de Dieu » et vendeurs de narcotiques. En quelques semaines, ils se rendent maîtres du désert malien, bousculant sans difficultés une armée malienne sans grands moyens et peu combative.
Le 21 mars 2012, une partie de cette armée, dirigée par le capitaine Sanogo, expulse le président élu Amadou Toumani Touré du pouvoir lors d’un putsch aux motivations peu claires. ATT avait certes laissé se développer corruption et inégalités sociales, peu résisté aux injonctions du FMI (privatisations et austérité budgétaire), mais il était surtout en froid avec la France pour n’avoir pas signé, seul, d’accords migratoires, et lorgné un peu trop vers les concurrents asiatiques ou d’ailleurs.
Nous vivons un temps d’incertitudes, de situations complexes et manipulations des idées : la férocité la plus noire se prétend humanisme libérateur, l’impérialisme guerrier en quête de profits et de domination, se dit aide désintéressée aux plus faibles, l’idéologie la plus réactionnaire ou fasciste se déguise en moralisme religieux : Rien d’étonnant dans ce tourbillon des faits et des idées, si les esprits vacillent, nous ne sommes plus au temps de Stalingrad, où d’héroïques combattants rouges de la liberté luttaient pour libérer le monde de la férocité nazie. D’ailleurs, même en 1943, le bien et le mal étaient-ils toujours si simples à déceler pour nos aïeux d’il y a 70 ans ?
Rien d’étonnant évidemment de constater avec quelle vigueur dirigeants de la droite française et du PS sont pareillement interventionnistes au Moyen Orient, et en Afrique : depuis Guy Mollet, Lacoste et Mitterrand, le parti des socialistes français a toujours soutenu, sinon organisé, les guerres coloniales et la torture en guerre d’Algérie, les expéditions impérialistes en Égypte, en Afrique, au service des sociétés pétrolières ou minières, en quête de pétrole au Tchad, d’uranium au Niger. Rien d’étonnant non plus si les dirigeants opportunistes du PCF- Front de gauche, les yeux rivés sur leur plan de carrière et leurs petits pouvoirs , sont prêts comme depuis trente ans à tous les agenouillements pour avoir les voix du PS aux municipales et aux législatives
Il est plus surprenant par contre de constater les hésitations, les contradictions, au sein même de la petite armée résiduelle des militants français ou africains anti-impérialistes. Quelques uns semblent avoir provisoirement oublié que tous les impérialismes se valent étant partie liée : on ne peut refaire l’erreur des socialistes en 1914, approuver l’un d’entre eux, fut-il de son pays, contre l’autre, sans trahir les peuples qui sont victimes de tous, coalisés ou concurrents. D’autres condamnent à juste titre les ingérences économiques ou militaires de l’Occident (USA, Europe, France, Qatar, etc.) en Libye, en Syrie, au Mali. Mais ils ont tendance ce faisant à donner un blanc-seing immérité aux politiciens dictatoriaux comme Kadhafi, Bachar El Assad, ou aux intégristes islamistes qui tentent par la corruption, le meurtre et le trafic de s’emparer du Moyen orient et de l’Afrique avec souvent l’appui de l’Occident.
Face à deux erreurs contraires, il faut le répéter, comme le firent avec lucidité Lénine et les bolcheviks en leur temps : tout impérialisme est néfaste, et toute idéologie réactionnaire aussi, qu’elle se pare d’oripeaux religieux ou non, parce qu’elle soutient le capitalisme, qui porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage.
Les débats entre nous sont nécessaires, et chacun doit pouvoir exprimer ses analyses contradictoires, sans concession, et sans tabous. Mais il faut en finir avec tous ces procureurs, et donneurs de leçons. Le temps devrait être fini des attaques personnelles publiques, claironnées à l’univers entier par le biais d’internet, de ces excommunications du militant qui ne pense pas comme nous : le sectarisme, la suffisance, sont devenues pour les anti-impérialistes d’autant plus néfastes que nous sommes affaiblis, face à une contre révolution conservatrice qui est la pensée dominante dans le monde de 2013.
Débats sans concessions, certes ; mais la ligne rouge est franchie quand on oublie les principes fondamentaux ; elle est franchie aussi quand la divergence devient anathème : un anti-impérialiste a aussi le droit à l’erreur. Les faits trancheront entre nous.
Non, clairement, à toute guerre impérialiste.
Nous avons été les premiers au nom du Collectif communiste Polex en 2011 à dénoncer en France la guerre menée par Sarkozy, l’OTAN et le Qatar, contre la Libye : elle n’avait pour objectif que d’y établir un gouvernement à la botte de l’Occident. Cela même alors que le PS approuvait la droite, et que les plus opportunistes-carriéristes au sein des directions du PCF (Le Hyaric), du Front de gauche (Mélenchon) ou du NPA restaient muets ou approuvaient cette ingérence-agression, mal camouflée sous des prétextes « humanitaires » de protection des civils. Nous avions bien raison, la Libye écrasée est deux ans plus tard écartelée entre milices intégristes ou ethnicistes, ouverte à l’exploitation de son pactole énergétique par les multinationales occidentales, réduite au non-développement industriel pour longtemps : mission remplie pour les guerriers français de l’Occident…
Nous avons redit dès le départ notre opposition à toute ingérence extérieure en Syrie, au soutien financier, politique et militaire aux insurgés armés antigouvernementaux, par les puissances occidentales, USA, OTAN, Turquie, France, monarques du Golfe ; nous avons dénoncé l’envoi par le Qatar, avec leur complicité, de mercenaires intégristes internationaux, fer de lance de l’insurrection, pratiquant le massacre de soldats ou de civils syriens lors d’attentats aveugles.
Nous avons répété souvent que la seule issue à cet égorgement de la Syrie ne pouvait être militaire, mais devait être négocié entre gouvernement et opposants syriens, à l’exclusion d’intervenants extérieurs. Cela ne faisait pas de nous des partisans aveugles d’un protagoniste mais des anti-impérialistes conséquents. Nous fûmes alors trop peu nombreux pour susciter un mouvement français sérieux d’opposition à la guerre en Syrie. Cela reste nécessaire aujourd’hui ; il faut pour cela réunir tous ceux convaincus que seuls les citoyens syriens sont habilités à choisir le destin du pays et son gouvernement. Ce rassemblement ne peut se faire qu’en respectant nos divergences sur Assad et ses bombardiers, sur les insurgés et leur propagande omniprésente aux médias français.
La guerre déclarée au Mali par le Président François Hollande a été dénoncé par le Collectif Polex dès les premiers jours. Cette dénonciation était d’autant plus remarquable qu’elle rompait un consensus politique ultra-majoritaire en France (du PS à la Droite, du FN aux Verts et jusqu’aux pleureuses « humanitaires » qui peuplent les directions du Front de gauche et des syndicats FSU et CGT). Un consensus si fort qu’il a destabilisé quelques militants anti-impérialistes chevronnés, à Paris, à Dakar, et les a amenés à de trop rapides proclamations de soutien à l’offensive française ou à nier les responsabilités des intégristes du Sahel, alors qu’on les dénonçait en Syrie.
Non à la guerre française au Mali
Nous ne pouvons en aucun cas approuver l’intervention militaire de la France du président Hollande : les vraies motivations en sont très différentes de celles, humanitaires, claironnées à tout propos par les dirigeants français et leurs porte-voix médiatiques.
L’état malien, déjà déconsidéré par la corruption et les mesures de privatisation prises sous la présidence d’Amani Toumani Touré, s’est effondré lors du putsch militaire dirigé par le capitaine Sanogo. Depuis l’armée malienne s’est liquéfiée et les autorités « provisoires » ne représentent plus guère qu’elle-même. Il est vrai que, dans ces condition de déliquescence, le risque était réel de voir les commandos intégristes du nord progresser jusqu’à Bamako sans résistance sérieuse. C’est ce qui a permis à la France d’intervenir à la mi-janvier, à la demande d’un président malien qui n’a jamais été élu, sous le prétexte de stopper l’avancée islamiste que les militaires malien étaient bien incapables de stopper. Les bombardiers et hélicoptères français l’ont fait en quelques jours et nous ne regrettons pas ce coup d’arrêt qui est ressenti par le peuple malien désemparé comme un soulagement immédiat.
Mais l’objectif guerrier du président Hollande et de Fabius s’est affirmé dès les premiers jours tout autre qu’une aide ponctuelle à un allié : il s’agit d’une guerre pour la reconquête du Nord Saharien non limitée dans le temps et dans l’espace, prévue jusqu’à la « destruction » des djihadistes occupant ces immenses territoires. Pour cela, des milliers de soldats français prêts à combattre au sol, à la place d’une armée malienne qu’il était au départ prévu de former et d’aider, dans la résolution de l’ONU. Nous sommes entrés ainsi dans une guerre française, dont le but est la maîtrise par la France d’un espace saharien plus vaste que l’hexagone, central par rapport à l’ancien domaine colonial. La France, puissance impérialiste et néo coloniale en déclin, entame ainsi la reconquête du nord-ouest africain pour y retrouver à nouveau ses prérogatives de chasse gardée militaire (bases et accords de formation et d’ingérence diplomatique et plus encore économique). Le Sahara et le sahel ont des ressources potentielles immenses à exploiter, minérales et énergétiques (pétrole, gaz, uranium et énergie solaire).
Si les USA peuvent envisager en une décennie l’auto suffisance grâce au « gaz de schiste », en ce domaine la France devra toujours importer gaz, pétrole, uranium etc… Il s’agit donc pour ses dirigeants d’interdire dans cet espace les concurrents, quels qu’ils soient certes, mais dont les plus menaçants sont les Chinois, déjà concurrents d’Areva au Niger et potentiellement ailleurs.
Selon des informations qui circulent sur internet (Capitaine Martin. Cyberrésistances – 28/01/2013), précises et non démenties, les autorités maliennes auraient signé en septembre 2011 trois accords commerciaux avec la Chine pour la coquette somme de 739 milliards de yuans, dont plus de 600 destinés au bassin hydroélectrique de Taoussa près de Gao.
Curieux emballement de la chronologie : c’est début 2012 que les mercenaires touaregs du libyen Kadhafi vaincu par les bombardements franco-otaniens, se rapatrient vers le désert nord malien avec armes et bagages, sous le regard complaisant du Quai d’Orsay. Conséquence concomitante de la guerre menée par Sarkozy et ses alliés qataris en Libye, des tonnes d’armes se diffusent au Nord Mali, où elles équipent la nébuleuse de trafiquants-« djihadistes » qui y sévissent, séparatistes du MNLA, intégristes d’Ansar Eddine, Mujao et autres « fous de Dieu » et vendeurs de narcotiques. En quelques semaines, ils se rendent maîtres du désert malien, bousculant sans difficultés une armée malienne sans grands moyens et peu combative.
Le 21 mars 2012, une partie de cette armée, dirigée par le capitaine Sanogo, expulse le président élu Amadou Toumani Touré du pouvoir lors d’un putsch aux motivations peu claires. ATT avait certes laissé se développer corruption et inégalités sociales, peu résisté aux injonctions du FMI (privatisations et austérité budgétaire), mais il était surtout en froid avec la France pour n’avoir pas signé, seul, d’accords migratoires, et lorgné un peu trop vers les concurrents asiatiques ou d’ailleurs.
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