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La justice de Staline: pas susceptible d'appel

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  • La justice de Staline: pas susceptible d'appel

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    Introduction

    Le livre entre vos mains est une enquête sur les conspirations dans les années 1930 en URSS qui ont conduit directement à la soi-disant «yezhovshchina» de 1937-1938, appelée malhonnêtement «la Grande Terreur». Ces événements ont changé à jamais l'histoire de l'Union soviétique et même celle du monde. Également, nous présentons une enquête sur l'historiographie de ces conspirations. Comme nous le démontrons, la plupart de ce qui a été écrit à ce sujet, est faux; pire, pour la plupart frauduleux, délibérément malhonnête.

    Une immense quantité de documents originaux sur ces événements est toujours dans les archives du gouvernement russe, et la vaste majorité classée encore «secret». Un petit nombre seulement a été rendu disponible, le plus souvent à des chercheurs privilégiés, complices dans la fabrication et le maintien de versions frauduleuses des événements. Certains de ces documents d'origine d'une importance particulière ne sont même pas accessibles à des chercheurs à qui on peut «faire confiance» pour reprendre des mensonges anticommunistes.

    Toutefois, aucun système de censure ou de classification n'est parfait. Deux décennies après la fin de l'Union soviétique, de nombreux documents originaux ont été publiés, presque toujours pour des raisons mystérieuses. Ainsi suffisamment de matériaux de source ont été accessibles pour qu'en les collectant et en les étudiant attentivement, nous puissions discerner les contours de ce qui s'est réellement passé. Dans certains cas, nous pouvons discerner beaucoup plus. Il est toutefois clair que ce qu'on découvre est incompatible avec l'histoire officielle.

    Ces conspirations ont culminé avec des investigations et des arrestations. Trois procès publics se sont tenus à Moscou: en août 1936, en janvier 1937 et en mars 1938. Certaines sections de ce livre traitent des activités de Nikolaï Boukharine. Ce n'est pas parce que nous, les auteurs, avons un intérêt particulier à l'égard de Boukharine, mais parce que les documents originaux le concernant sont devenus publics. Cela peut être attribué à l'intérêt montré pour son cas par Nikita Khrouchtchev et, une génération plus tard, par Mikhaïl Gorbatchev. C'est peut-être dû au fait que Lénine appelait autrefois Boukharine «le favori du parti». II parait probable qu'en insistant sur l'innocence de Boukharine, Khrouchtchev et Gorbatchev essayaient de se cacher derrière le prestige de Lénine. En effet, ils disaient que «notre Ilich» n'aurait pas pu tant se tromper, et que l'homme qu'il appelait «le favori du parti» puisse être coupable de tels crimes.

    Boukharine est celui parmi les accusés des Procès de Moscou qui a attiré le plus l'attention, il est «l'affiche» d'une propagande mensongère. Nous pouvons démontrer que les procès de Moscou étaient un coup monté. Il est l'accusé à propos de qui nous en savons le plus, et sur qui les «experts» anticommunistes et anti-Staline - du «libéral» Stephen F. Cohen jusqu'aux droitiers manifestes - se sont focalisés avec le plus d'insistance.

    L'étude des documents autour du cas de Boukharine nous donne un aperçu, une «fenêtre» s'ouvrant sur le réseau des conspirations contre le gouvernement et les procès qui les concernent. Des documents déclassifiés et publiés sur Boukharine, ainsi que ses interactions avec d'autres personnalités politiques, une fois rassemblés et croisés avec d'autres documents indépendamment déclassifiés, nous permettent de comprendre les grandes lignes de la conspiration de l'opposition contre le gouvernement soviétique et la direction du Parti.

    Dans une des sections, nous démontrons que Boukharine et les conspirateurs «droitiers» étaient liés à la campagne massive de répression de Yezhov contre des personnes innocentes. Boukharine avait bien le pouvoir d'arrêter la «yezhovchina», or, non seulement il n'a pas choisi de le faire mais il l'a explicitement approuvée.

    Dans une autre section nous démontrons, à l'aide d'un document nouvellement découvert, encore hautement secret en Russie, que la «réhabilitation» de Boukharine par la Cour suprême soviétique en 1998 a été frauduleuse. Le Parquet de la Cour suprême possédait bien des preuves de la culpabilité de Boukharine mais les occulta et prétendit avoir démontré son innocence.

    Une troisième section résume les éléments de preuve documentaires contre Boukharine qui prouvent qu'il était coupable au-delà du doute raisonnable. Toutes les preuves documentaires vont dans le sens de sa culpabilité. Le témoignage de Boukharine impliquait tous les principaux accusés, y compris le maréchal Mikhaïl Toukhatchevski et Léon Trotski. Ce qui fait que les preuves de sa culpabilité incriminèrent sérieusement aussi tous les autres accusés.

    Une partie de la mythologie de l'innocence de Boukharine est l'histoire de son «recours en grâce» auprès de Staline avant son exécution en mars 1938. Cette histoire acceptée presque universellement par tous les historiens, nous montrons qu'elle est une grossière falsification. […]

    Une autre section traite du Dr D.D. Pletnev, un des accusés mineurs du procès «Boukharine». Une fois de plus, nous n'avons aucun intérêt particulier pour Pletnev. Nous nous référons à lui uniquement parce que plusieurs documents originaux à son sujet ont été déclassifiés. Cela semblerait dû à une volonté particulière de certains membres de milieu médical russe de faire «réhabiliter» Pletnev». Ce qui a eu pour résultat qu'un peu plus de documents concernant Pletnev ont été déclassifiés. Une étude attentive de ces documents montre que les récits historiques de son affaire ne sont pas seulement faux, mais délibérément falsifiés.

    Nous dénonçons également les falsifications historiques commises par des historiens professionnels et celles des historiens de l'ère Gorbatchev qui se poursuivent encore sous le gouvernement russe actuel. Nous conduisons cela avec une critique détaillée d'un texte représentatif: le dernier chapitre de la biographie de Boukharine par Stephen F. Cohen. Nous démontrons, par rapport au document original maintenant disponible, que presque chaque déclaration faite par Cohen dans ce chapitre est prouvablement fausse. En outre, nous démontrons que Cohen avait ignoré des preuves de la culpabilité de Boukharine, alors que celles-ci étaient disponibles quand il écrivait.

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    Falsification historique

    Des historiens anticommunistes «respectables» de renommée, ont commis des falsifications de diverses façons:

    • Dans certains cas, ils ont menti sur le contenu des documents encore secrets à l'époque. L'examen de ces documents, une fois publiés, nous ont permis de conclure qu'ils affirmaient des choses très différentes.

    • Dans d'autres ils n'avaient accès qu'à certaines parties des documents et non pas à la totalité. Néanmoins, ces mêmes historiens se sont donnés la peine de dissimuler à leurs lecteurs la méconnaissance de la totalité de ces documents. Quand leurs écrits sont soumis à un examen attentif, tel que nous le faisons dans ces pages, les révélations partielles, les subterfuges et les exemples de malhonnêteté avérée, divulguent beaucoup de ce que ces historiens et les responsables gouvernementaux voulaient cacher.

    • Le mensonge par omission est probablement le moyen de falsification le plus courant. Les historiens déterminés à convaincre leurs lecteurs qu'aucune conspiration n'existait vraiment, omettent simplement les preuves qui contredisent leurs conclusions. Ils s'appuient sur le fait que:

    • peu de leurs lecteurs sont familiers avec les documents de source et donc ignoreront les preuves omises;

    • leurs collègues, «historiens de renommée», n'exposeront pas leurs supercheries, car motivés par les mêmes objectifs de propagande, celle de berner leurs lecteurs.

    • La mauvaise interprétation flagrante des textes est une technique de duperie courante parmi les historiens de «renommée» malhonnêtes. Dans une sorte de «ventriloquisme», J'historien affirme ce qu'il dit qu'ils disent, plutôt que ce que révèle l'étude vraiment attentive.

    • L'incompétence. Ces historiens anticommunistes de «renommée» ne s'entre-critiquent presque jamais, ils font plutôt l'éloge les uns des autres dans une sorte d'authentification réciproque.

    Logiquement, le manque du bénéfice de la critique aurait dû causer la dégradation de la qualité de leur travail. Dans ce cas, au moins une partie de leurs erreurs d'interprétation et d'omission aurait été due à leur incompétence. Mais si cela avait été le cas nous aurions attendu que certaines mauvaises interprétations ou omissions aillent dans le sens inverse de leurs idées préconçues. Cependant, notre étude montre que cela n'arrive presque jamais. Par conséquent, nous pouvons affirmer, avec confiance, que les falsifications que nous avons trouvées ne sont pas le résultat de négligence ou d'incompétence, mais d'une volonté délibérée de tromper.

    La conclusion plus étendue de notre étude est donc que l'on ne peut faire confiance à aucun traité anticommuniste contemporain sur les complots de l'opposition des années 1930. Ils sont tous tacitement complices pour dénigrer, diaboliser, et falsifier l'histoire soviétique de la période stalinienne.

    Cela n'est rien de nouveau. L'historiographie anticommuniste a toujours eu pour objet la propagande d'abord, la vérité ensuite pour finir. En Russie cette tendance a commencé avec les mensonges de Khrouchtchev sur Staline et sur Beria dans son fameux «discours secret» au 20ème Congrès du PCUS en février 1956.

    Dès lors, tous· les historiens de l'URSS appliquaient la «ligne du parti» khrouchtchévienne. Cela ne pouvait se faire que par la falsification et l'occultation, «facilité» par le refus du gouvernement soviétique de divulguer les documents pertinents. Khrouchtchev et ses hommes ont même empêché des membres du Présidium de consulter les preuves d'archives.

    La falsification anticommuniste en Occident était grandement facilitée par les travaux publiés durant la période Khrouchtchev. Robert Conquest, l'inventeur du terme «Grande Terreur», était lui-même un propagandiste professionnel pour les services de renseignement britanniques. Son livre s'est appuyé fortement sur des mensonges: de Khrouchtchev lui-même, de ceux des historiens officiels de l'époque, de pratiquement tous les anticommunistes ou des travaux antisoviétiques publiés, quelque soit leur origine. Conquest a été suivi par beaucoup d'autres. Notre examen concerne essentiellement la nature frauduleuse de l'historiographie de l'époque de Khrouchtchev dans la biographie de Boukharine par Stephen F. Cohen.

    Sous Gorbatchev, le style de falsifications historiques officielles parrainées par Khrouchtchev, reprirent et se sont même intensifiées. Quand l'URS S a été dissoute, cette vague de falsification historique officiellement parrainée, a simplement continué. ElIe est toujours et de loin l'école dominante de l'historiographie actuelle en Russie. Cela étant dit, en dehors de Russie d'autres écoles d'historiographie ne sont pas tolérées du tout.

    Il est difficile de trouver aujourd'hui un emploi d'historien en Russie sauf si on est anticommuniste et, surtout, antistalinien. Mais en Occident cela est simplement impossible. Il n'y a pas des lurii Zhukovs, Artem Martirosians ou lurii Emel'ianovs dans ces pays. Il en est de même dans les anciens États soviétiques, comme les pays baltes et l'Ukraine, et dans les anciens pays satellites soviétiques comme la Pologne.

    Des cas particuliers sont les historiens trotskistes qui prétendent être à la fois communistes et marxistes, mais qui, bien entendu, sont farouchement anti-Staline. Les travaux de Vadim Rogovin sont largement cités par les historiens anticommunistes invétérés. Adeptes d'un culte irrationnel, les trotskistes peuvent trouver des emplois comme professeurs d'histoire soviétique et faire publier leurs écrits par des revues et des éditeurs universitaires.

    Lorsque l'historien trotskiste Pierre Broué est mort il ya quelques années Bernhard Bayerlein, un féroce anticommuniste et antistalinien, lui a écrit une nécrologie reconnaissante. Le prix Isaac Deutscher a été décerné en 2005 au trotskiste Kevin Murphy. Deutscher après avoir été un militant trotskiste est devenu professeur à l'Université de Cambridge; son œuvre la plus célèbre est une biographie malhonnête et révérencielle de Trotsky. Hillel Ticktih, un des intellectuels trotskistes les plus éminents dans le monde, a enseigné pendant de nombreuses années jusqu'à sa retraite à l'Université de Glasgow. Le journal auquel il a participé à la fondation, Critique, est un journal ouvertement trotskiste, publié par Taylor & Francis, un important éditeur de revues spécialisées au Royaume-Uni. Le petit-fils de Trotsky, Esteban Volkov, est sur son «conseil consultatif».

    Il n'est pas exagéré, mais c'est un fait, que la vérité sur les conspirations de l'opposition en URSS est activement étouffée par l'ordre établi historiographique aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur de la Russie. Le présent ouvrage constitue une enquête objective sur ces conspirations, elle se fonde sur les témoignages de premier ordre actuellement disponibles. Également il expose et dénonce les falsifications de l'histoire soviétique que l'historiographie «officielle» à l'intérieur et à l'extérieur de la Russie continue à perpétrer.

    Pas «stalinien», mais l'objectif

    Parce que le livre est vraiment sur les procès de Moscou, les complots de l'opposition, et les mensonges historiques les concernant, il traite également de Staline. Du fait qu'en historiographie, dans les médias, et dans la conscience populaire aussi, toutes les questions complexes sur les conspirations des années 1930, se «réduisent» à «Staline», ce travail sera appelé «stalinien».

    En réalité, il n'est rien de tel. Il s'agit d'une tentative de découvrir la vérité sur les événements de grande importance pour l'histoire russe et celle du monde entier. Si, dans l'esprit de ceux capables d'objectivité, les résultats de cette étude à tendance à «réhabiliter» Staline, elle le fait seulement dans la mesure où elle réfute les mensonges. La réfutation du mensonge et la découverte de la vérité ne sont pas une apologie, ce n'est pas du «stalinisme», c'est du devoir de tout historien, un devoir qui dans la bouche de Hamlet « .... c'est une coutume qu'il est plus honorable de violer que d'observer » (Acte 1.4).

    À ceux d'entre vous, lecteurs, qui êtes intéressés par la connaissance de la vérité, même au prix de remettre en question vos idées préconçues, nous demandons votre critique. Nous prenons l'entière responsabilité de tout ce qui est dit dans ce livre. Nous serions très reconnaissants, à tous ceux qui nous informeront de toute erreur de documentation et de raisonnement.

    Grover FURR, Vladimir BOBROV. 1937. Stalin's Justice: Not Subject to Appeal. Novembre 2010: EKSMO éditeurs, Moscou.

    [Traduction Alexandre MOUMBARIS] Les dossiers du BIP ® no 139 page: l8 novembre 2010

    northstarcompass

    Commentaire


    • #3
      Enfin,comme on dit : la vérité finira par se savoir!
      La bourgeoisie capitaliste impérialiste pour empêcher les peuples de choisir le socialisme et se défaire de leurs chaines capitalistes avait trouvé le moyen : diaboliser, mentir et salir tout ce qui a été réalisé en ex URSS, tronquer l'histoire du socialisme, et des personnalités de l'URSS...

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