Bonjour, le coup monté par les services secrets du faux complot terroriste Américano-Britannique, sur un éventuel attentat de masse, et une façon non élégante de couvrir la défaite d'Israël et d'accuser le Hezbollah. On ne cache pas le soleil avec un tami.
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Un mois jour pour jour après le déclenchement des hostilités, quel bilan? L’analyse décapante d’un expert militaire genevois.
La résolution franco-américain e soumise hier soir au Conseil de sécurité (lire ci-dessous) permettra-t-elle de mettre fin rapidement au conflit au Proche-Orient? Il est sans doute trop tôt pour le dire. Mais un mois après le déclenchement des hostilités, il est grand temps de faire un bilan de cette guerre.
Avec sa seule puissance militaire, Israël ne pourra jamais mettre un terme au conflit, que ce soit avec le Hezbollah ou les mouvements palestiniens, affirme le Genevois Jacques Baud, spécialiste du renseignement et du terrorisme. Auteur de La Guerre asymétrique ou la Défaite du vainqueur (publié en 2003 aux éditions du Rocher), ce colonel de milice analyse notamment ce que les Américains nomment la guerre contre le terrorisme. Et dresse un constat d'échec qui, dit-il, vaut aussi pour le conflit en cours au Liban.
Pourquoi dites-vous que la supériorité militaire d'Israël est actuellement inopérante?
Israël possède une armée prestigieuse avec d'immenses qualités militaires. Mais elle n'a jamais été intégrée dans une stratégie globale de lutte contre le terrorisme. Israël a toujours misé uniquement sur la force. Or, face à ses ennemis actuels, il n'y a pas de solution militaire.
Même avec une offensive majeure au Liban?
Pour moi, un conflit asymétrique n'a rien à voir avec la quantité des forces en présence. C'est une différence dans la manière de percevoir les conflits. Au Moyen-Orient, vous avez deux logiques bien distinctes. Celle d'Israël, à l'occidentale, mise sur les rapports de force. Plus vous êtes puissant, plus vous frappez fort, moins on osera vous attaquer.
Et du point de vue des adversaires d'Israël?
En face de l'Etat hébreu, vous avez des gens qui se battent pour des valeurs identitaires et religieuses qui, pour eux, priment tout. Parvenir à résister est déjà ressenti comme une victoire. En Occident, nous considérons le terrorisme islamiste comme un terrorisme offensif, mais c'est une méthode - le terrorisme n'est pas une idéologie - qui, aux yeux de ses auteurs, traduit une défense. Notamment face à la puissance et à l'ingérence du monde occidental. Ils sont prêts à accepter de mourir. Et là, le concept de dissuassion ne marche pas.
C'est-à-dire la stratégie adoptée par Israël…
Exactement. Israël peut réduire le Liban en cendres, cela ne servira à rien. Sauf à exacerber la haine. Cette guerre, Israël, l'a déjà perdue! Souvenez-vous que l'aile armée du Hezbollah est née de l'occupation du Liban-Sud. Et que c'est ce parti qui a reconstruit la région après le retrait israélien.
Est-ce l'islamisme qui explique cette autre logique?
Actuellement au Moyen-Orient et plus largement dans le monde musulman, oui. Mais prenez, par exemple, Gandhi face à l'Empire britannique. Il disait: «Dans les guerres, les gens se préparent à tuer, nous, nous nous préparons à mourir.» Sa stratégie non violente, là aussi, différait de la logique occidentale. Et les Britanniques ont perdu..
Un cessez-le-feu mettra-t-il un terme au conflit entre le Hezbollah et Israël?
Non. Le seul gain, c'est que cela évitera des morts supplémentaires. Si le Hezbollah est désarmé, cela réduira la menace immédiate, mais le ressentiment grandira encore. Au mieux, on gèlera le conflit, mais il ne sera pas résolu.
Alors, quelle solution?
Aller à la racine de ces conflits. Au Moyen-Orient, cela signifie résoudre enfin la question palestinienne. Et ne pas compter uniquement sur la force militaire. Il y a plus de 2000 ans, le stratège chinois Sun Tzu disait que pour gagner la guerre, il fallait user de fermeté, bien sûr, mais aussi de générosité. C'est ça la stratégie efficace! Donc aussi prendre en compte les notions de justice, de politique. Et, des deux côtés, comprendre et accepter l'autre et sa manière de fonctionner. C'est difficile, c'est difficile à vendre à son opinion publique, mais si on y parvient, c'est plus solide qu'un traité. En Israël, quelques rares stratèges défendent cette approche, mais on ne les écoute pas.
Cessez-le-feu aux Nations Unies
Tard hier soir, le Conseil de sécurité de l'ONU devait se prononcer sur l'adoption du projet de résolution franco-américaine censée mettre un terme à un conflit armé qui a déjà fait plus de 1100 morts au Liban, en majorité des civils, causé des destructions dévastatrices et entraîné une grave crise humanitaire avec environ 900 000 déplacés. Côté israélien, 38 civils et 82 soldats ont été tués depuis le 12 juillet.
Le projet de résolution appelle à la cessation immédiate des hostilités, au retrait des forces israéliennes «le plus tôt possible». De plus, il prévoit d'augmenter jusqu'à 15 000 hommes les effectifs de la Force onusienne (FINUL). Le document appelle Israël «à retirer toutes ses forces du Liban sud le plus tôt possible, après la cessation des hostilités».
Simultanément, le texte appelle le Liban «à déployer ses forces armées dans le sud en même temps que l'armée israélienne se retire derrière la Ligne bleue, en coordination avec le déploiement de la FINUL».
Mais hier soir, le gouvernement israélien jugeait le projet de résolution «inacceptable en l'état». Le porte-parole Avi Pazner ajoutait: «Nous ne tomberons pas dans ce piège.» (ats)
Anne kauffmann
12 août 2006 La Tribune de Genêve
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Un mois jour pour jour après le déclenchement des hostilités, quel bilan? L’analyse décapante d’un expert militaire genevois.
La résolution franco-américain e soumise hier soir au Conseil de sécurité (lire ci-dessous) permettra-t-elle de mettre fin rapidement au conflit au Proche-Orient? Il est sans doute trop tôt pour le dire. Mais un mois après le déclenchement des hostilités, il est grand temps de faire un bilan de cette guerre.
Avec sa seule puissance militaire, Israël ne pourra jamais mettre un terme au conflit, que ce soit avec le Hezbollah ou les mouvements palestiniens, affirme le Genevois Jacques Baud, spécialiste du renseignement et du terrorisme. Auteur de La Guerre asymétrique ou la Défaite du vainqueur (publié en 2003 aux éditions du Rocher), ce colonel de milice analyse notamment ce que les Américains nomment la guerre contre le terrorisme. Et dresse un constat d'échec qui, dit-il, vaut aussi pour le conflit en cours au Liban.
Pourquoi dites-vous que la supériorité militaire d'Israël est actuellement inopérante?
Israël possède une armée prestigieuse avec d'immenses qualités militaires. Mais elle n'a jamais été intégrée dans une stratégie globale de lutte contre le terrorisme. Israël a toujours misé uniquement sur la force. Or, face à ses ennemis actuels, il n'y a pas de solution militaire.
Même avec une offensive majeure au Liban?
Pour moi, un conflit asymétrique n'a rien à voir avec la quantité des forces en présence. C'est une différence dans la manière de percevoir les conflits. Au Moyen-Orient, vous avez deux logiques bien distinctes. Celle d'Israël, à l'occidentale, mise sur les rapports de force. Plus vous êtes puissant, plus vous frappez fort, moins on osera vous attaquer.
Et du point de vue des adversaires d'Israël?
En face de l'Etat hébreu, vous avez des gens qui se battent pour des valeurs identitaires et religieuses qui, pour eux, priment tout. Parvenir à résister est déjà ressenti comme une victoire. En Occident, nous considérons le terrorisme islamiste comme un terrorisme offensif, mais c'est une méthode - le terrorisme n'est pas une idéologie - qui, aux yeux de ses auteurs, traduit une défense. Notamment face à la puissance et à l'ingérence du monde occidental. Ils sont prêts à accepter de mourir. Et là, le concept de dissuassion ne marche pas.
C'est-à-dire la stratégie adoptée par Israël…
Exactement. Israël peut réduire le Liban en cendres, cela ne servira à rien. Sauf à exacerber la haine. Cette guerre, Israël, l'a déjà perdue! Souvenez-vous que l'aile armée du Hezbollah est née de l'occupation du Liban-Sud. Et que c'est ce parti qui a reconstruit la région après le retrait israélien.
Est-ce l'islamisme qui explique cette autre logique?
Actuellement au Moyen-Orient et plus largement dans le monde musulman, oui. Mais prenez, par exemple, Gandhi face à l'Empire britannique. Il disait: «Dans les guerres, les gens se préparent à tuer, nous, nous nous préparons à mourir.» Sa stratégie non violente, là aussi, différait de la logique occidentale. Et les Britanniques ont perdu..
Un cessez-le-feu mettra-t-il un terme au conflit entre le Hezbollah et Israël?
Non. Le seul gain, c'est que cela évitera des morts supplémentaires. Si le Hezbollah est désarmé, cela réduira la menace immédiate, mais le ressentiment grandira encore. Au mieux, on gèlera le conflit, mais il ne sera pas résolu.
Alors, quelle solution?
Aller à la racine de ces conflits. Au Moyen-Orient, cela signifie résoudre enfin la question palestinienne. Et ne pas compter uniquement sur la force militaire. Il y a plus de 2000 ans, le stratège chinois Sun Tzu disait que pour gagner la guerre, il fallait user de fermeté, bien sûr, mais aussi de générosité. C'est ça la stratégie efficace! Donc aussi prendre en compte les notions de justice, de politique. Et, des deux côtés, comprendre et accepter l'autre et sa manière de fonctionner. C'est difficile, c'est difficile à vendre à son opinion publique, mais si on y parvient, c'est plus solide qu'un traité. En Israël, quelques rares stratèges défendent cette approche, mais on ne les écoute pas.
Cessez-le-feu aux Nations Unies
Tard hier soir, le Conseil de sécurité de l'ONU devait se prononcer sur l'adoption du projet de résolution franco-américaine censée mettre un terme à un conflit armé qui a déjà fait plus de 1100 morts au Liban, en majorité des civils, causé des destructions dévastatrices et entraîné une grave crise humanitaire avec environ 900 000 déplacés. Côté israélien, 38 civils et 82 soldats ont été tués depuis le 12 juillet.
Le projet de résolution appelle à la cessation immédiate des hostilités, au retrait des forces israéliennes «le plus tôt possible». De plus, il prévoit d'augmenter jusqu'à 15 000 hommes les effectifs de la Force onusienne (FINUL). Le document appelle Israël «à retirer toutes ses forces du Liban sud le plus tôt possible, après la cessation des hostilités».
Simultanément, le texte appelle le Liban «à déployer ses forces armées dans le sud en même temps que l'armée israélienne se retire derrière la Ligne bleue, en coordination avec le déploiement de la FINUL».
Mais hier soir, le gouvernement israélien jugeait le projet de résolution «inacceptable en l'état». Le porte-parole Avi Pazner ajoutait: «Nous ne tomberons pas dans ce piège.» (ats)
Anne kauffmann
12 août 2006 La Tribune de Genêve
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