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Les intellectuels, quelle mission ?

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  • Les intellectuels, quelle mission ?

    La mission des intellectuels est historique, elle n’a pas de début et elle n’a pas de fin : elle est. C’est grâce au travail des intellectuels, grâce à leur implication dans le devenir de leurs sociétés que les hommes jouissent aujourd’hui de leur dignité et de leur fierté. Est intellectuel toute personne qui participe au débat de sa société, voire d’autres sociétés, tout en faisant du devenir des hommes et des femmes son foyer d’intérêt. L’intellectuel se met à l’écoute de sa société, il sonde ses profondeurs abyssales et traduit ses maux en contestation. L’intellectuel est contestataire par nature. Il dénonce les pratiques inacceptables des pouvoirs et réclame la dignité humaine. L’intellectuel s’indigne, fait de la condition humaine une raison d’être et du militantisme un moyen d’être. La lumière de la raison éclaire son chemin et celle de la pensée ses projets à venir. Un intellectuel doit, par la force des choses, appartenir à son époque. Les temps changent, les conjonctures deviennent de plus en plus ardues et sa mission historique, elle, continue de percer et de perdurer malgré les embûches. L’intellectuel est tout d’abord un homme parmi les hommes. Il vit parmi eux et nourrit en eux non seulement le sens d’être, mais surtout la volonté d’être. L’intellectuel cultive chez ses concitoyens des valeurs universelles telles que : la liberté de l’homme, le rationalisme, l’esprit critique et l’esprit de controverse. L’intellectuel est un homme engagé, embarqué politiquement dans tous les débats relatifs à son temps. Le travail d’un écrivain, d’un peintre ou d’un cinéaste est au fond un embarquement culturel, politique et social. Le centre d’intérêt d’un écrivain, d’un peintre ou d’un cinéaste demeure la condition humaine dans toutes ses acceptions. Qu’il s’agisse du lisible ou du visible, le motif reste le même dès lors que seuls la contradiction, le déchirement et la crise de la conscience de l’intellectuel animent son acte d’agir et de réagir contre le réel. D’aucuns diront que les grands temps de l’engagement politique sont révolus. D’autres considéreront que le temps des convictions politique n’est plus. Est-ce parce que les temps ont changé ? Est-ce parce que les valeurs politiques d’antan ont disparu ? Ou, tout bonnement, parce que le rôle historique de l’intellectuel est en passe d’être vain, inutile et infructueux ? Poser de telles questions se veut une manière de re-problématiser la mission politique de l’intellectuel dans le monde actuel. Il faut dire de prime abord que la vie politique passe et passera toujours pour nulle et non avenue si les intellectuels n’y participent pas. Qui ne se souviendra pas des rôles si ingénieux joués par Jean-Paul Sartre, Albert Camus, Jean Genet, André Malraux et bien d’autres intellectuels dans la promotion de la notion d’homme ? Etre intellectuel n’est pas une profession mais un rôle historique, un engagement consciencieux qui détermine l’avenir et le devenir d’un peuple, d’une nation et, ipso facto, de toute l’humanité. L’intellectuel se réclame des acquis du siècle des Lumières. Ce siècle qui a permis à l’homme d’être libre, responsable et conscient de ses droits et devoirs.
    A la question qu’est-ce que les Lumières, le philosophe Emmanuel Kant répond : c’est « la sortie de l’Homme de sa minorité dont il est lui-même responsable. Minorité, c’est-à-dire incapacité de se servir de son entendement sans la direction d’autrui, minorité dont il est lui-même responsable puisque la cause en réside non dans un défaut de l’entendement mais dans un manque de décision et de courage de s’en servir sans la direction d’autrui.» Tout est bien dit dans cette réplique qui résume l’esprit des Lumières, ses objectifs et ses fins. Les Lumières avaient effectivement pour dessein et pour ambition la libération de l’Homme de l’autorité de la pensée unique et des fausses convictions qui réduisent l’Homme à l’état de sous-homme. Les Lumières sont par excellence le mouvement qui a pu mettre la notion d’Homme au centre de ses préoccupations. Il s’agissait pour les Lumières de rendre à l’Homme son authenticité, et ce par la récupération de son autonomie bafouée par les décideurs politiques et par les propagateurs religieux. Historiquement, les Lumières constituaient une nouvelle foi, des convictions solides qui pariaient sur la liberté de l’Homme dans ses choix politiques et religieux, qui pariaient sur son instruction continue en vue d’être protégé contre le prosélytisme et contre ses funestes retombées. Les Lumières constituaient le lieu d’un ensemble de ruptures épistémologiques avec un passé révolu et l’ouverture sur un avenir prometteur. Ce passé révolu n’est autre que l‘esclavagisme, l‘inégalité, l‘oppression, la dépendance et la superstition. Les mouvements de contestations publiques qui ont traversé certains pays arabes sont certes des mouvements d’indignation. La jeunesse de ses pays rêve du meilleur, et elle en a le droit. Ses réclamations sont généralement d’ordre politique, social et économique. Cependant, le vrai débat et les vrais mouvements, à venir, seront d’ordre épistémologique car l’idéologique est de retour. En effet, les islamistes règnent aujourd’hui, la pensée unique, absolue et autocratique s’est installée. Que peuvent les intellectuels face à ce déclin historique ? Que doivent-ils faire en vue d’esquiver le pire ? Une révolution culturelle. Armés de la raison et de la pensée libre et démocratique, les intellectuels sont vivement appelés à jouer honorablement leur rôle historique : faire face à la bêtise…
    libe ma

  • #2
    Le débat sur le rôle, bon ou mauvais, des intellectuels est vraiment intéressant.

    Mais ce article ne m'inspire pas des masses ... Toujours les mêmes réflexes, l'occident c'est les grands philosophes, l'humanisme, la pensée universelle, la condition humaine etc ... et les islamistes sont des mangeurs d'enfants. Le tout écrit par un supposé musulman, dans une parution marocaine et en 2013.

    Depuis 400 ans, et le fameux siècle des lumières, les pires infamies de l'humanité ont presque toutes pour origine l'Occident. Chaque peuple de cette planète a gouté à un moment ou à un autre l'ignominie de l'Occident.
    Quand on pense que le pillage systématique des cinq continents par les européens était officiellement appelé mission civilisatrice. Alors qu'il s'agissait de soumettre, exploiter, piller, massacrer, détruire. Pourquoi oublie-t-on que le supposé bien-être de l'Occident est avant tout matériel ?

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