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Gouga Bachouche, une héroïne oubliée

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  • Gouga Bachouche, une héroïne oubliée

    Emprisonnée pendant des mois et torturée par l’armée coloniale, Gouga Bachouche n’est même pas reconnue aujourd’hui en tant que chahida.

    L’association Jeunesse Sans Frontière (JSF), de la commune d’Ath Mansour a rendu un vibrant hommage à la martyre Gouga Bachouche à l’occasion de la journée mondiale de la femme. Gouga Bachouche a rejoint la Révolution en 1955. Son rôle aux côtés des autres combattantes, à l’instar de Rezkia Bourai, Rezkia Hablal, Zouina Akkouche et autres, était de ravitailler les moudjahidines en denrées alimentaires et en l’achat d’habillement et tant d’autres activités. Sa maison située à Tourirt, relevant de la commune d’Ath Mansour, servait comme refuge aux combattants de l’ALN.

    Une autre mission lui était confiée, celle de sécuriser le passage aux moudjahidines. «De la terrasse de sa maison, elle envoie des signaux aux moudjahidines. La technique consiste à mettre un ruban blanc ou rouge. Le premier pour dire que le passage est sécurisé, le second pour avertir du danger», expliquent des personnes ayant vécu l’époque de la Révolution à Ath Mansour.

    Fatima, la fille de la martyr Gouga, se souvient avec douleur les moments cruciaux vécus lors de la capture de sa mère. «Des mouchards ont indiqué aux autorités coloniales que ma mère travaillait pour le compte de l’ALN. Lors de sa capture, elle a été acheminée à Ain Bessem où elle a passé 6 mois dans une prison sous-terraine. Ensuite à Maillot, M’chedallah actuellement, elle a passé encore 6 mois dans un cachot, puis 3 mois à la prison de La Gare Maillot (Ahnif). Deux autres années dans une prison à Ath Mansour», témoigne-t-elle.

    L’histoire de Gouga ne se résume pas à un passage en prison, mais s’étend à une torture atroce. «Ma mère faisait l’objet d’une torture quotidienne. Les soldats français la ligotaient autour du cou et la trainaient. Sa mâchoire a été fracassée, car on lui a arraché toutes ses dents avec la pince. L’horreur est atteinte, même ses doigts ont été sectionnés», se souvient Fatima les larmes aux yeux. «Son corps était exsangue, c’était affreux tout ce qu’elle a enduré», racontent-ils. «Malgré la brutalité inhumaine qu’elle a subie, elle n’a pas dit un mot au sujet des combattants de l’ALN», confirment les habitants de Taourirt.

    8 jours après sa libération en janvier 1961, l’héroïque Gouga Bachouche affaiblie et blessée partout dans son corps, rend l’âme, laissant derrière elle 2 enfants, Fatima et Mohand Amokrane. Ce dernier a rejoint les rangs de l’ALN à l’âge de 14 ans. L’ironie du sort a fait que la chahida Gouga Bachouche n’a pas été inscrite dans les registres des martyrs de la guerre de libération nationale. Son nom ne figure même pas parmi les martyrs de la commune d’Ath Mansour. «Cet hommage à la martyr Gouga Bachouche se veut contre l’oubli. Car elle a beaucoup donné à l’Algérie et a payé cher sous la torture. Malheureusement sans aucune reconnaissance. Elle n’a aucun statut ni même pas un acte de décès», déplore Nadir Bétatache, président de la JSF.

    Omar Arbane- El Watan
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