Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Débat sur l'évolution des prix du pétrole

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Débat sur l'évolution des prix du pétrole

    En 2013, l'économie mondiale sera moins gourmande en pétrole qu'attendu. Dans son rapport mensuel, publié mercredi 13 mars, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) réduit à 90,6 millions de barils par jour (mbj) sa prévision de la demande mondiale de brut, soit 60 000 de moins qu'en février.
    Pour l'AIE, trois facteurs – la dégradation du climat des affaires en Chine, la morosité persistante de la conjoncture en Europe et la perspective de coupes budgétaires aux Etats-Unis – se conjuguent pour peser sur la demande.



    Du côté de l'offre, l'agence pointe que la production des pays non membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole va augmenter en 2013 de 1,1 mbj, en particulier grâce à la production américaine. Déjà, au dernier trimestre 2012, précise l'AIE, la hausse de la production des Etats-Unis était la plus élevée observée par un pays non membre de l'OPEP "depuis au moins 1994". Et d'ajouter que "le monde du pétrole est actuellement plongé dans une transition qui ne se produit qu'une fois par génération et a de profondes conséquences".

    A son zénith avant le premier choc pétrolier, la production américaine de pétrole a ensuite progressivement reflué pour tomber à un niveau plancher au milieu des années 2000. La révolution des pétroles et gaz de schiste a changé la donne. En novembre 2012, et pour la première fois depuis 1992, les Etats-Unis ont produit en moyenne 7 mbj. Ce chiffre conforte les prévisions formulées par l'AIE selon lesquelles la production de pétrole outre-Atlantique va croître de 4 mbj d'ici à 2030, une hausse essentiellement due aux huiles de schiste.

    Cette redistribution des cartes aura-t-elle un impact sur les prix ? Dans son rapport mensuel, l'AIE note que les prix du baril orientés à la hausse au début de l'année sont soumis à une pression à la baisse.

    "LA SITUATION EST CONFUSE"

    Mais, au-delà des mouvements conjoncturels, le surcroît de production américaine pourrait induire une baisse des cours de l'or noir, prédit la société d'analyse financière AlphaValue, qui parie sur l'effondrement, d'ici à 2015, du prix du baril de pétrole à 55 dollars (42,4 euros), soit la moitié de son niveau actuel.

    Le catalyseur de ce mouvement, selon le bureau de recherche, est la révolution des huiles et gaz de schiste.

    "Il va y avoir un afflux d'énergie et son prix va être dégradé, résume Maxime Mathon, associé chez AlphaValue, qui décrit un domino planétaire. La production de gaz de schiste en abondance conduit à une chute des prix du gaz aux Etats-Unis et en Europe, par le biais du charbon, massivement exporté des Etats-Unis. Le charbon étant moins cher que le gaz en Europe et en Asie, les acheteurs renégocient les prix du gaz avec une moindre indexation sur le pétrole au sein des contrats long terme. Le prix du baril reculera ensuite du fait de la concurrence mondiale entre pétrole et gaz, mais aussi parce que la production du pétrole de schiste atteint des nouveaux records aux Etats Unis."

    Cette analyse n'est absolument pas partagée par l'AIE qui considère que les cours du brut devraient se maintenir autour de 110 dollars ces prochaines années. Olivier Appert, le président de l'IFP Energies nouvelles, est également sur cette ligne et réfute l'idée d'un effondrement des prix. "Nous ne voyons pas le prix du pétrole descendre durablement en deçà de 80 dollars le baril, qui est le coût marginal de production."

    "FORT CONTENU DIPLOMATIQUE"

    Et de souligner que les pays producteurs n'y ont pas intérêt sur le plan budgétaire. "Le pétrole est une matière première à fort contenu diplomatique et militaire, avec une valeur fiscale indéniable et accessoirement un pouvoir calorifique", aime à rappeler M. Appert citant l'ancien ministre de l'industrie André Giraud (1978-1981).

    "La situation est confuse, les variables complexes et changeantes. Tout exercice de prévision est périlleux", analyse Jean-Michel Gauthier. Le chef économiste énergie et ressources du cabinet Deloitte relève que les arguments des tenants d'un effondrement des prix du brut sont, outre le surplus de production aux Etats-Unis, l'accroissement des volumes mis sur le marché par l'Irak, les efforts consentis par les économies occidentales en matière d'efficacité énergétique et l'atonie de l'économie européenne.

    A l'inverse, M. Gauthier pointe que "l'attrition des gisements existants est certaine et les coûts d'exploration et de production sont haussiers". Un constat mi-chèvre mi-chou sur la coexistence de forces qui s'annulent, jusqu'à ce que l'une l'emporte avec le risque d'une forte volatilité des prix.

    Au Venezuela, le casse-tête de l'après-Chavez

    L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a souligné, mercredi 13 mars, les "défis écrasants" que devra relever le successeur de Hugo Chavez au Venezuela.

    L'ancien président, "architecte d'une politique pétrolière nationaliste, laisse en héritage des tensions économiques grandissantes, une compagnie pétrolière nationale, PDVSA, en difficulté financière, des infrastructures pétrolières qui ont désespérément besoin d'investissements et une production de pétrole future en partie gagée auprès de créanciers chinois", énumère l'agence, située à Paris.

    PDVSA a été "la vache à lait qui a financé les programmes sociaux du président Chavez", au détriment du secteurpétrolier d'un pays pourtant assis sur les premières réserves d'or noir de la planète, pointe l'AIE.
    LE MONDE
    Par Anne Eveno
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
Chargement...
X