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La guerre avec des « si »

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  • La guerre avec des « si »

    Bonjour, Israël doit accepter la réalité, il faut faire la paix avec toutes les composantes politiques et se retirer des territoires occupés, autrement le mauvais génie risquerait de sortir de sa bouteille.
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    Avec des « si », dit-on, on pourrait mettre Paris en bouteille. Avec des « si », Israël pourrait gagner la seconde guerre du Liban, détruire entièrement l’infrastructure humaine et militaire du Hezbollah, tenir une partie du Sud-Liban, provoquer la constitution d’une force internationale…

    Au moment où j’écris ces lignes, tous ces « si » ont l’air très improbables. Et l’équipée guerrière contre le Hezbollah et le Liban souligne les graves défaillances de l’appareil politico-militaire israélien. Une défaillance militaire, d’abord, puisque l’une des armées les plus puissantes du monde, soutenue par la logistique américaine, est incapable de réduire au silence une milice de quelques milliers d’hommes, certes motivés, mais sous-équipés. À cent contre un, en près d’un mois, en mobilisant ses réservistes, en donnant toute la puissance de feu de son aviation, Israël n’a pas réussi à détruire le Hezbollah. Une défaillance stratégique majeure, ensuite, puisque le Hezbollah, au contraire, a prouvé que l’on pouvait toucher l’intérieur d’Israël par le biais de missiles rafistolés. Une défaillance morale, enfin et surtout, qui fait qu’un État dit démocratique s’arroge le droit de raser des régions entières, de tuer des civils par centaines, de ruiner un pays…

    Tout ça pour quoi ? Toute cette violence et toute cette douleur pour quel résultat ?

    Le Hezbollah sera probablement durablement affaibli en tant qu’organisation, mais les islamistes de tous bords seront les grands vainqueurs de l’aventure israélienne. Un peu partout dans le monde arabo-musulman, ils apparaissent comme les seuls capables de s’opposer à « l’impérialisme américain » et au nouveau Moyen-Orient voulu par Washington et Tel-Aviv.

    Le rêve des néoconservateurs américains et des Israéliens de redessiner ce fameux nouveau Moyen-Orient relève, comme disent les Anglo-Saxons, du wishful thinking, de la pensée magique. La résistance libanaise n’est pas une fiction. La force des islamistes non plus. L’Irak est un désastre, et rien ne prouve que les chiites irakiens ne finiront pas un jour par se retourner contre leurs amis américains. La Syrie a résisté. L’Iran s’impose tous les jours un peu plus comme l’un des maîtres du jeu régional. Et, enfin, les Palestiniens sont là, incontournables, malgré plus d’un demi-siècle d’occupation et de répression.

    D’une certaine manière, c’est toute la vision israélienne qui est remise en cause par ce nouveau bourbier libanais. La théorie de la dissuasion massive, c’est-à-dire la suprématie absolue d’Israël, sa capacité à écraser n’importe lequel de ses ennemis ne sert à rien. Soixante ans plus tard, six guerres plus tard, Israël est toujours aussi fragile et ne peut assurer sa sécurité par la force. Le seul chemin, c’est celui de la paix, de la paix véritable, entre égaux, de la paix avec les Palestiniens (y compris le Hamas), avec le Liban (y compris le Hezbollah), avec la Syrie et le reste du monde arabe.

    LIBAN - 6 août 2006 - par PAR ZYAD LIMAM
    Jeune Afrique
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin
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