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Conférence de Mme Djouhar Amhis sur Mouloud Ferraoun

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  • Conférence de Mme Djouhar Amhis sur Mouloud Ferraoun

    «Le journal de Mouloud Ferraoun est un document historique précieux»

    C’est au niveau du petit théâtre de la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou que Mme Djouhar Amhis a souligné l’immense travail qu’a accompli Mouloud Ferraoun dans son œuvre intitulé «Le journal».

    A l’occasion de la célébration du centenaire de la naissance de Mouloud Feraoun, la direction de la culture de Tizi-Ouzou, en collaboration avec la Fondation Mouloud-Feraoun pour la Culture et l’Education, et l’association Mouloud Feraoun de Tizi Hibel, a organisé une semaine culturelle consacrée à la vie et à l’œuvre de Mouloud Ferraoun. L’écrivaine, Djouhar Amhis a voulu redonner à l’une des œuvres de l’auteur sa vraie valeur, celle d’ « un document historique précieux, qui dévoile des détails importants de l’histoire », comme elle le déclare. Le recueil ‘’Le journal’’ n’est pas apprécié à sa juste valeur, selon la conférencière. En effet, que ce soit pendant la guerre de libération ou même après, les mérites de cette œuvre n’ont jamais été reconnus, soutiendra-t-elle. Elle fera savoir, dans ce même sillage, que des critiques sévères, « rarement constructives », ont été infligées aux écrits de Mouloud Ferraoun. Elle en citera quelques-unes, telles celles de l’écrivain Mas Quino qui a au sujet de Mouloud Feraoun : « c’est un pense petit ». Ou encore une autre critique qui dira de son écriture qu’elle « est simpliste ».

    Mais pour Mme Djouhar Amhis, l’œuvre est entière, il suffit tout simplement qu’elle soit comprise, car comme elle n’a cessé de le répéter lors de sa conférence, « les écrits de Mouloud Ferraoun ne sont pas simples. Il faut les interpréter ».

    Pour en revenir au thème de sa conférence, Mme Amhis dira que c’est un « ‘’Journal’’ d’engagement avec lequel Mouloud Ferraoun a tenu à honorer un devoir de mémoire. Celui d’immortaliser des événements, un repère pour les générations à venir », expliquera-t-elle. Un écrivain engagé, pour Mme Amhis, Mouloud Ferraoun l’est malgré toutes les allégations portées contre lui.

    Pour elle, « Le Journal » fait figure de porte-voix à un peuple en guerre, le tout dans un cadre « d’objectivité, d’engagement, de condamnation des violences et de la dépossession et dépersonnalisation du peuple ». La conférencière expliquera par ailleurs et longuement comment, par les mots, Mouloud Ferraoun, en tant qu’observateur, décèle les changements qui se produisent au fur et à mesure dans la société, au lendemain du déclenchement de la guerre de libération de l’Algérie. A travers quelques extraits avec lesquelles elle a tenu à rehausser son intervention d’hier, l’écrivaine, du haut de ses 85 ans, reviendra sur la période pendant laquelle « Le journal » a commencé à paraître. « Le première papier date du 1er novembre 1955, exactement une année après le début de la révolution algérienne ». Et jusqu’au 14 mars 1962 il accompagna les événements, aussi bien nationaux qu’internationaux. En parlant de certains événements cités dans l’œuvre de Mouloud Ferraoun, à l’image de l’exécution de couple Rosenberg accusé de conspiration et espionnage, ou encore de la nationalisation du canal de Suez, en 1956, la conférencière balaiera du revers de la mains les « allégations portées contre ‘’Le Journal’’ et son auteur accusé de régionalisme ». « Si d’autres se sont demandé pourquoi l’œuvre n’a pas commencé plus tôt, la réponse pourrait être qu’avant cela il n’y avait rien a écrire, ou que la population ne mesurait pas toute l’importance des événements qui se produisaient, et de la situation qui se mutait. C’est d’ailleurs ce qui se révèle au lecteur de Le Journal ». Mme Amhis conclura son intervention en saluant une fois de plus cette « prise de conscience frappante de la part de l’écrivain afin de marquer les événements à sa manière ».

    Le centenaire de la naissance de Mouloud Ferraoun est depuis vendredi dernier, célébré à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou. A travers de nombreuses activités dont des conférences, projections de films et pièces théâtrales, et ce jusqu’au 18 mars.


    La Dépêche de kabylie
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