Après l’effroi, la psychose. Le meurtre abject de Haroun-Zaki et de Brahim continue d’alimenter l’angoisse. La question de l’évolution des enfants dans l’espace public est plus que jamais d’actualité. Les habitudes des parents et des enfants sont d’ores et déjà en train de s’adapter à une actualité faite de viols et d’enlèvements.
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Les espaces réservés aux enfants, déjà quasi inexistants, se rétrécissent telle une peau de chagrin. La rue, terrain de jeu par excellence des enfants, est en passe de devenir hostile. Et pour cause. L’assassinat des deux enfants enlevés au bas de chez eux à Constantine par des voisins repose la question de la sécurité des enfants. La rue leur sera-t-elle désormais interdite ? Depuis ce mardi maudit où les corps des deux enfants ont été retrouvés, beaucoup de parents ont modifié les habitudes de leurs enfants.
Plus question de s’amuser dans le quartier ni de faire une petite course sans la surveillance d’un adulte. Les enfants scolarisés sont quasiment escortés jusqu’aux écoles d’où ils sont récupérés en fin de journée.
Beaucoup de parents font la navette entre les établissements scolaires et leur domicile quatre fois par jour de peur de laisser les enfants seuls. Mais combien de temps cette vigilance née de l’angoisse durera-t-elle ? Les enfants pourront- ils rester éternellement enfermés et privés du peu de loisirs qu’offre la rue ?
A l’approche des vacances scolaires, la question est d’autant plus d’actualité. Face au manque flagrant de structures pouvant accueillir les enfants, au manque de loisirs proposés, les enfants passent d’ordinaire la majeure partie de leur temps dans la rue à jouer au ballon, à la corde ou tout simplement à courir. Cet espace de liberté risque désormais de leur être interdit par des parents trop angoissés à l’idée de laisser leur progéniture livrée à elle-même. Une situation qui ne sera pas sans conséquence sur l’épanouissement des enfants déjà privés de loisirs et n’ayant souvent comme unique échappatoire que la rue. Un espace où la vigilance devra désormais redoubler face à des craintes exacerbées par une macabre actualité. La sensibilisation des enfants aux dangers que représente la rue, l’implication de tous les acteurs de la vie publique semblent être les seuls remparts face au vent de folie qui souffle actuellement et qui fauche des vies.
Face à l’inquiétude des familles et à la multiplication des cas de rapt se soldant par des fins tragiques, les pouvoirs publics réagissent enfin. Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales affirmait hier que la question préoccupait énormément le gouvernement qui tiendra d’ailleurs aujourd’hui une réunion avec l’ensemble des représentants des secteurs concernés pour l’examen des différents aspects opérationnels de prévention et de lutte contre ce type de crimes, notamment la Sûreté et la Gendarmerie nationales. Au cours de cette rencontre, seront examinés les différents aspects psychologiques de prévention et de lutte contre ce genre de crimes
. Le président du réseau Nada pour la protection des enfants avait déjà fait une série de propositions allant dans le sens de la protection des enfants dans l’espace public. Abderrahmane Arar plaide pour une réhabilitation des travailleurs sociaux et l’installation d’animateurs dans les quartiers dont le rôle serait essentiellement la vigilance et le signalement des comportements suspects. Ce n’est qu’à ce prix que l’espace public redeviendra moins hostile.
Nawal Imès - Alger Le Soir)
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Les espaces réservés aux enfants, déjà quasi inexistants, se rétrécissent telle une peau de chagrin. La rue, terrain de jeu par excellence des enfants, est en passe de devenir hostile. Et pour cause. L’assassinat des deux enfants enlevés au bas de chez eux à Constantine par des voisins repose la question de la sécurité des enfants. La rue leur sera-t-elle désormais interdite ? Depuis ce mardi maudit où les corps des deux enfants ont été retrouvés, beaucoup de parents ont modifié les habitudes de leurs enfants.
Plus question de s’amuser dans le quartier ni de faire une petite course sans la surveillance d’un adulte. Les enfants scolarisés sont quasiment escortés jusqu’aux écoles d’où ils sont récupérés en fin de journée.
Beaucoup de parents font la navette entre les établissements scolaires et leur domicile quatre fois par jour de peur de laisser les enfants seuls. Mais combien de temps cette vigilance née de l’angoisse durera-t-elle ? Les enfants pourront- ils rester éternellement enfermés et privés du peu de loisirs qu’offre la rue ?
A l’approche des vacances scolaires, la question est d’autant plus d’actualité. Face au manque flagrant de structures pouvant accueillir les enfants, au manque de loisirs proposés, les enfants passent d’ordinaire la majeure partie de leur temps dans la rue à jouer au ballon, à la corde ou tout simplement à courir. Cet espace de liberté risque désormais de leur être interdit par des parents trop angoissés à l’idée de laisser leur progéniture livrée à elle-même. Une situation qui ne sera pas sans conséquence sur l’épanouissement des enfants déjà privés de loisirs et n’ayant souvent comme unique échappatoire que la rue. Un espace où la vigilance devra désormais redoubler face à des craintes exacerbées par une macabre actualité. La sensibilisation des enfants aux dangers que représente la rue, l’implication de tous les acteurs de la vie publique semblent être les seuls remparts face au vent de folie qui souffle actuellement et qui fauche des vies.
Face à l’inquiétude des familles et à la multiplication des cas de rapt se soldant par des fins tragiques, les pouvoirs publics réagissent enfin. Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales affirmait hier que la question préoccupait énormément le gouvernement qui tiendra d’ailleurs aujourd’hui une réunion avec l’ensemble des représentants des secteurs concernés pour l’examen des différents aspects opérationnels de prévention et de lutte contre ce type de crimes, notamment la Sûreté et la Gendarmerie nationales. Au cours de cette rencontre, seront examinés les différents aspects psychologiques de prévention et de lutte contre ce genre de crimes
. Le président du réseau Nada pour la protection des enfants avait déjà fait une série de propositions allant dans le sens de la protection des enfants dans l’espace public. Abderrahmane Arar plaide pour une réhabilitation des travailleurs sociaux et l’installation d’animateurs dans les quartiers dont le rôle serait essentiellement la vigilance et le signalement des comportements suspects. Ce n’est qu’à ce prix que l’espace public redeviendra moins hostile.
Nawal Imès - Alger Le Soir)
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