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Armer la révolution en Syrie… Vous avez une meilleure solution ?

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  • Armer la révolution en Syrie… Vous avez une meilleure solution ?

    Citation :

    Armer la révolution en Syrie… Vous avez une meilleure solution ?


    16 mars 2013
    Ignace Leverrier

    Disons-le tout net : livrer des armes aux révolutionnaires syriens, comme François Hollande a annoncé vouloir le faire en concertation avec David Cameron, n'est pas une bonne solution. Mais disons-le tout aussi clairement : en dépit de son caractère tardif, cette solution est la moins mauvaise. Elle était attendue et elle est nécessaire.

    La décision ne plaît pas à ceux qui continuent de considérer que nous n'avons aucun intérêt à contribuer au renversement du seul régime "laïc" de la région. Il nous faudrait plutôt l'aider à se maintenir en place. Or, tous les Syriens le savent : venant d'un pouvoir prêt à revêtir tous les oripeaux pour se faire passer pour ce qu'il n'est pas, cette prétention à la laïcité ne repose sur rien. Loin de permettre le développement en Syrie d'un système démocratique, ou plutôt la restauration du système politique pluraliste que le pays avait connu entre 1946 et 1958, la laïcité a favorisé la confiscation par un parti unique, puis par une "famille" unique, de la vie politique et des ressources économiques de la Syrie. Si la laïcité consiste, pour un système prédateur et corrompu, à s'entourer de complices de toutes les communautés, alors oui, la Syrie est un modèle d'Etat laïc. Si elle consiste à favoriser certaines communautés minoritaires pour en faire des clients ou des "dhimmis politiques", au détriment d'autres communautés, et en particulier de la communauté majoritaire, alors oui, la Syrie est un Etat laïc. Si elle consiste à surveiller les lieux de culte, contrôler leur personnel et interférer dans la désignation des chefs religieux, pour être en mesure d'obtenir des oulémas et des muftis l'avis juridique - la fatwa - qui compensera la perte de légitimité du pouvoir politique, alors oui, la Syrie est bien un Etat laïc.

    La décision ne plaît pas davantage à ceux qui ont bénéficié durant de longues années, et qui continuent peut-être d'en profiter, de la collaboration des responsables syriens dans la lutte contre le terrorisme. Cela aussi, tous les Syriens le savent : le régime syrien ne lutte pas contre le terrorisme, mais il utilise à son profit le terrorisme, et il en fait au besoin le commerce. Certes, depuis 1980, la loi syrienne condamne à mort la simple appartenance à l'association des Frères Musulmans, tous assimilés à des terroristes. Mais cela n'a empêché Hafez Al Assad ni d'offrir l'hospitalité de sa capitale au bureau politique du Hamas, bras armé des Frères Musulmans palestiniens, ni d'accueillir le Mouvement du Jihad Islamique en Palestine de Ramadan Challah, ni d'héberger en Syrie et au Liban le leader séparatiste kurde Abdullah Öcalan et ses combattants du Parti des Travailleurs du Kurdistan, ni de s'accommoder de la présence à Damas d'Ilich Ramirez Sanchez dit Carlos... Pas plus que cela n'a dissuadé son successeur de recruter par centaines, chez lui et dans les autres pays, des jihadistes pour aller faire le coup de feu contre les Américains en Irak ou pour entretenir l'instabilité au Liban.

    La décision ne plaît pas à ceux qui estiment que, dans une période de crise économique comme celle que nous connaissons, la priorité de ceux qui nous gouvernent n'est pas à de nouveaux engagements dispendieux mais à un recentrement sur les besoins des Français. Ils n'ont pas tort. Mais ils n'ont pas non plus raison. Les matériels militaires susceptibles d'être livrés aux Syriens luttant pour leur liberté ont évidemment un coût, mais il ne s'agit ni de porte-avions, ni de sous-marins, ni d'avions de combat... Lorsqu'on considère le bilan du conflit en Syrie et l'accélération des pertes en vie humaine - 6 100 morts au 1er janvier 2012, 52 300 au 1er janvier 2013 et 72 875 au 15 mars 2013 - les considérations matérielles sont-elles seules à devoir être prises en compte ?

    La décision ne plaît guère aux pacifistes de tous poils, qui craignent que l'afflux d'armes européennes contribue à faire de la Syrie une nouvelle Somalie. Cette crainte les honore. Mais les Syriens descendus dans les rues au péril de leur vie, qui aimeraient voir se concrétiser sans tarder ce qu'ils demandent en vain depuis plus d'un an, savent de quoi il retourne. Ce ne sont pas les révolutionnaires mais le régime qui met le feu au pays dans le seul but de se maintenir au pouvoir. C'est lui qui détruit à coups de bombes et de missiles des milliers d'immeubles et dévaste les infrastructures. C'est lui qui porte atteinte à l'unité du pays en tentant de dresser les communautés les unes contre les autres. C'est lui qui met en danger l'intégrité de son territoire en se préparant sur la côte une zone de repli et en favorisant les agissements sécessionnistes de certains faux opposants.

    La décision ne plaît pas du tout à ceux qui refusent de voir que la révolution a été - et qu’elle reste -populaire, avant de devenir armée et de voir affluer des jihadistes. Obnubilés par la présence de ces derniers, qui restent minoritaires parmi les combattants, ils oublient que cette situation est le fruit de nos hésitations et de notre inaction. Il leur a sans doute échappé, à moins qu’ils aient refusé d’entendre, que, avant d’espérer de Dieu la victoire (le 6 janvier 2012), les contestataires avaient mis leur confiance dans l’Armée Syrienne Libre (le 25 novembre 2011), et qu’ils avaient reconnu la représentativité du Conseil National Syrien (le 7 octobre 2011) avant celle de cette force d’auto-défense. Il leur a aussi échappé, à moins qu’ils aient préféré ne pas voir, que le régime syrien, saisissant l’opportunité que nos atermoiements lui offraient, a favorisé au début de l’année 2012 l’apparition d’un épouvantail qui a pris la forme du Front de Soutien à la Population du Bilad al Cham. Et si les révolutionnaires ont massivement protesté, le 14 décembre 2012, contre la décision des Etats-Unis d’inscrire ce dernier sur la liste des organisations terroristes, ce n’est pas parce qu’ils partagent ses idées. Ils reconnaissent simplement son apport à la lutte contre le régime et ils trouvent scandaleux de le voir ravalé par Washington au rang des chabbiha qui sévissent contre la population syrienne depuis la première heure de la contestation, pour ne pas dire depuis des années.

    La décision ne plaît pas non plus aux partisans du dialogue, qui insistent pour que toutes les chances soient données au processus politique dont ils croient discerner certains indices. Qu'ils croient entendre serait plus juste. Car le régime syrien, tout en parlant de dialogue n'a rien fait de concret, depuis la prestation de Bachar Al Assad devant l'Assemblée du Peuple, le 30 mars 2011, pour en mettre en place les conditions. De même qu'il n'a rien fait, en dépit de ses engagements, pour permettre aux missions d'observateurs arabes puis internationaux d'effectuer leur travail sur le terrain. Pour ne rien dire des journalistes étrangers, dont il a accepté la présence en Syrie lorsque son refus de les laisser entrer a fini par devenir plus que suspect, mais qu'il s'est employé soit à enrégimenter, soit à induire en erreur, soit à terroriser pour les amener à quitter le pays d'eux-mêmes.



    A suivre...
    Dernière modification par Adama, 17 mars 2013, 19h11.

  • #2
    Suite 1 :

    ...

    La décision déplaît franchement à ceux qui redoutent de voir ces armes tomber entre de mauvaises mains
    . Autrement dit entre les mains de groupes ou d'individus susceptibles de les retourner, pour des motifs terroristes, contre ceux qui les auront fournies. La menace est réelle et la crainte est justifiée. Mais les garanties prises par les responsables de notre sécurité, qui ne pratiquent pas les méthodes d'apprentis-sorciers chères aux moukhabarat syriens, devraient être suffisantes pour limiter, si ce n'est pour supprimer totalement, de tels risques. Certes, tout péril ne peut être écarté. Mais, lorsqu'il se jette à l'eau pour porter secours à un seul être en détresse, le meilleur nageur est-il toujours sûr de regagner la rive sans encombre ? Or, il ne s'agit pas ici d'un homme, mais de toute une population exposée à la mort, du fait des agissements d'un chef d'Etat imbu de lui-même et plus attaché à son pouvoir qu'à la vie de centaines de milliers et peut-être bientôt de millions de ses concitoyens.

    Les révolutionnaires syriens n'attendent pas des matériels à venir qu'ils les fassent accéder à une parité stratégique avec l'armée du régime. Elle est portée à bout de bras par la Russie et l'Iran, qui n'ont pas nos scrupules et dont les opinions publiques peinent à se faire entendre. Elle est assistée par des soldats iraniens, des combattants du Hizbollah libanais et des éléments de milices chiites irakiennes.

    Les révolutionnaires syriens n'imaginent pas que ces armes leur permettront de se ruer sur la capitale et d'en déloger celui qui s'y cache, qui espère toujours remporter la guerre d'usure, et qui, faute de régner sur une population qui ne veut plus de lui, entend rester le maître d'un pays en ruine. Ils espèrent simplement - et c'est pourquoi il y a urgence - qu'elles leur permettront de prévenir l'accès de l'aviation du régime aux zones dans lesquelles ils sont désormais en situation de force, afin d'y assurer un minimum de protection aux populations civiles, d'en chasser les derniers vestiges du pouvoir ancien et de commencer à y mettre en place, sans être constamment exposés à des représailles, les bases de la nouvelle Syrie.

    Que ceux qui préfèrent un "traitre qui tue son peuple" à des hommes et des femmes aspirant à la liberté et à la dignité de citoyens se rassurent : Bachar Al Assad a encore des SCUD. Il a ce qu'il lui faut pour réaliser en Syrie des dizaines de Halabja. Et s'il manque de quoi que ce soit, les Russes, apitoyés par sa faiblesse, conscients de ses erreurs, mais incapables de lui montrer la sortie et prêts à résister jusqu'au dernier Syrien, sauront lui procurer ce dont il a besoin. Et les Iraniens feront de même, avec l'aide de combattants dont l'appartenance à la seule communauté chiite contribue à donner au conflit le caractère confessionnel que les révolutionnaires ne voulaient pas.

    Le 15 mars 2013, pour dire "NON AUX MASSACRES EN SYRIE", au soir du deuxième anniversaire du déclenchement de la révolution, il n'y avait qu'un millier de personnes à Paris... En Syrie, en dépit des dangers immédiats pesant sur eux, les Syriens ont manifesté en plus de 245 endroits différents. Leur slogan : "Deux ans de lutte... mais la victoire de notre Révolution commence à poindre". Le même jour, les activistes ont dénombré 170 morts dans la population, dont 19 enfants et 14 femmes...

    Le professeur Burhan Ghalioun, premier président du Conseil National Syrien, a raison : "Laisser un peuple se faire massacrer, c'est minable" !


    Le Monde



    Pour Paris et Londres, en Syrie : lever l’embargo sur les armes ou le chaos !

    http://www.algerie-dz.com/forums/sho...d.php?t=270272


    ...
    Dernière modification par Adama, 17 mars 2013, 19h05.

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    • #3
      Armer la révolution en Syrie… Vous avez une meilleure solution ?
      oui.
      Armer les rebelles de tous les pays de la contrée.
      Ca sert à rien de déboulonner Assad et garder les Les ibn ihoud, par exemple.

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      • #4
        les français vont ils armés les groupes dit "laics"ou "non islamistes" ,
        sachant que jabhat al nusra qui prend l'avantage sur le terrain reçoit des armes
        de parties tiers ?
        ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
        On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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        • #5
          Au début de la révolte, Burhan Galion en bon professeur de sociologie était farouchement contre une révolte armée, sachant les dérives et surtout les manipulations extérieure que cela pourrait engendrer.

          Mais peut-on empêcher les Syriens qui se font bombarder à coups de Migs de se défendre, cette guerre leur a été imposée.

          C’est tout de même hallucinant de voir une armée utiliser l’aviation contre son peuple, un cas unique dans l’histoire..

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          • #6
            C’est tout de même hallucinant de voir une armée utiliser l’aviation contre son peuple, un cas unique dans l’histoire..
            Je trouve que l'erreure fatale commises par le régime était qu'il avait trop laisser aller et attendu avec les manifs paisibles de facade seulement! Tout était préparé pour une révolte armée! Je crois que j'ai déjá un sujet dans ce sens!

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            • #7
              Mais peut-on empêcher les Syriens qui se font bombarder à coups de Migs de se défendre, cette guerre leur a été imposée.
              Exact , ils manifestaient pacifiquement pendant des mois , et les puissances étrangéres étaient occupées par la lybie , il y'avait à ce moment là une possibilité de régler le probléme politique..

              C’est tout de même hallucinant de voir une armée utiliser l’aviation contre son peuple, un cas unique dans l’histoire..
              je ne sais pas si c'est un fait unique , mais c'est indigne d'une armé nationale ,..
              l'armée syrienne n'a pas su prendre ses responsabilités en déposant bachar..
              ce n'est pas une armée nationale en fait comme peut lêtre l'armée egyptienne ou tunisienne .
              ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
              On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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              • #8
                Je trouve que l'erreure fatale commises par le régime était qu'il avait trop laisser aller et attendu avec les manifs paisibles de facade seulement! Tout était préparé pour une révolte armée! Je crois que j'ai déjá un sujet dans ce sens!
                je ne suis pas de ton avis , l'erreur de l'armée syrienne est de ne pas avoir demandé à bachar de partir et ainsi protégé la pérennité de l'Etat syrien.
                ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
                On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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                • #9
                  Armer la révolution en Syrie… Vous avez une meilleure solution ?
                  Je suis pour, ...

                  Mais à la condition d'armer en priorité les PALESTINIENS qui ont été tués, spoliés et chassé de leurs droits et de leurs terres et qui attendent depuis 48 qu'on les aider à récupérer leurs droits.

                  Mais là, on touche à leur sainte ni-touche ISRAEL !

                  Hé hé hé !

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                  • #10
                    l'erreur de l'armée syrienne est de ne pas avoir demandé à bachar de partir
                    un coup d'état?

                    Ca aurait declenché une guerre civile plus violente et plus longue!

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                    • #11
                      un coup d'état?

                      Ca aurait declenché une guerre civile plus violente et plus longue!
                      absolument pas , les esprits se seraient calmés , l'armée serait restée garante de l'integrité du pays , l'affrontement communautaire aurait été évité.
                      des milliers de vie en échange du poste de président ..!

                      les syriens ont fait une grave erreur , ils n'ont pas compris que cette fois ci
                      la donne avait changé , et qu'il fallait prendre une décision courageuse et surtout peu couteuse..
                      bachar contre la préservation du pays ..
                      ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
                      On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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                      • #12
                        donc selon ta logique, aprés toute manif il revient á l'armée de passer aux coups d'état, préventivement!

                        Commentaire


                        • #13
                          donc selon ta logique, aprés toute manif il revient á l'armée de passer aux coups d'état, préventivement!
                          aprés plusieurs semaines voir mois de manifs et en l'abscence de réglement politique : Oui.

                          si demain ca devait arriver en algérie: devant l'entêtement de boutef , j'aimerais que l'armée agisse en conséquence ..
                          Nb: mais je sais trés bien que les notres rusés comme des renards vont régler le probléme cinq cinq ; personne n'est irremplacable à alger
                          boutef lui même va se faire fusible dés que ca commencera à sentir le roussi..
                          ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
                          On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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                          • #14
                            si demain ca devait arriver en algérie: devant l'entêtement de boutef , j'aimerais que l'armée agisse en conséquence ..
                            pourquoi pas lui confier les affaires de l'état dés le début sans le simulacre constitutionel!?

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                            • #15
                              un coup d'état?

                              Ca aurait declenché une guerre civile plus violente et plus longue!
                              Oui, dans l’intérêt du pays, un coup d’Etat avec des garanties vers une transition démocratique.

                              En dépit des difficultés rencontrées, l'armée égyptienne a su gérer une transition politique et sauvegarder l’unité du pays.

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