Comment la France défend sa position au Maroc
Une série de mesures pour consolider sa présence économique
Le concept de co-localisation sera étendu à la formation
Gros intérêt pour la deuxième tranche de la centrale de Ouarzazate
L’excellence des relations entre le Maroc et la France n’est plus à démontrer. C’est ce qu’a souligné Charles Fries, ambassadeur de France à Rabat, lors d’une conférence organisée jeudi dernier à l’Ecole de gouvernance et d’économie à Rabat. En effet, «au-delà des volets politiques et économiques, les relations entre les deux pays sont d’abord humaines, basées sur une histoire commune», a expliqué Fries. Ainsi, la France a été historiquement «un partenaire de référence et une source d’inspiration», a-t-il ajouté.
Aujourd’hui, Paris est le premier partenaire du Maroc, et «notre objectif est de consolider cette position. Car ceci n’est pas une chose acquise», a estimé l’ambassadeur. Celui-ci a rappelé que, durant les années 90, la France détenait près de 25% des parts de marché, alors qu’aujourd’hui, cela ne dépasse pas 13%, «à cause de l’arrivée de nouveaux compétiteurs. Cependant, les responsables français ne sont pas restés les bras croisés. Une série d’actions sont menées pour renforcer la présence française au Maroc, a fait savoir Fries. En effet, il a considéré que «le principal défi du Maroc est lié à l’éducation et la formation. Et nous avons une politique d’accompagnement du Maroc dans ce domaine». Le diplomate a ainsi mis en avant l’action de son pays en matière de formation des enseignants, dans laquelle la France souhaite s’impliquer davantage à travers le soutien de la création de centres régionaux de formation au métier d’enseignant, qui devront être mis en place par le département de l’Education nationale. Cet accompagnement s’étend également au domaine de la formation professionnelle, grâce aux financements de l’Agence française de développement (AFD).
C’est le cas notamment pour le centre de formation pour les métiers de l’automobile à proximité de l’usine de Renault à Tanger, et celui des métiers de l’aéronautique à Nouaceur. L’AFD est également impliquée dans la mise en place d’un nouveau centre de formation aux métiers du ferroviaire, qui devrait ouvrir dans les prochaines semaines, afin d’accompagner le projet du TGV. Charles Fries est également revenu sur le concept de co-localisation qui avait mis fin à la polémique autour du rapatriement des centres d’appel installés au Maroc. L’ambassadeur a mis en avant certaines success stories dans ce domaine, notamment celles de ADS et de Safran dans le secteur aéronautique et celle de Renault pour l’automobile. Pour Fries, «cette approche permet à ces groupes de «baisser leur coût et donc de remporter plus de marchés à l’international et renforcer leur compétitivité. Donc il s’agit d’une relation win win où tout le monde y trouve son compte». Ce concept sera également appliqué au domaine de la formation, avec l’installation au Maroc de certains grands établissements français comme l’Ecole centrale de Paris, l’Institut national des sciences appliquées, l’Institut national des sciences et technologies, ainsi qu’une école d’architecture. En outre, Paris veut également s’investir davantage dans deux autres domaines économiques où elle possède un certain avantage comparatif. Il s’agit d’abord «de l’agroalimentaire qui est un domaine d’excellence en France, dans lequel nous devons renforcer notre partenariat en profitant de l’accord agricole entre le Maroc et l’Union européenne entré en vigueur en octobre dernier», a expliqué Fries. Celui-ci n’a pas caché l’intérêt de son pays pour le secteur des énergies renouvelables, notamment le solaire. «Nous tenons des réunions régulières pour déterminer comment nous pouvons bien se positionner sur la deuxième tranche de la centrale de Ouarzazate», a-t-il noté.
Paris soutient également le processus de réformes mené par le Maroc, notamment dans les domaines de la régionalisation avancée et de la Justice.
Par ailleurs, au-delà de la coopération économique, la relation entre les deux pays est également «basée sur des intérêts communs sur certaines crises internationales», a souligné l’ambassadeur français. En effet, les deux pays «ont la même vision sur la crise de la Syrie ou encore celle du Mali, notamment avec le soutien politique du Maroc à l’intervention française», a-t-il noté. Idem pour «le dossier palestinien dans lequel nous encourageons une solution avec deux Etats», a-t-il ajouté. Parallèlement, l’implication de plus en plus ressentie du Maroc dans les pays africains, notamment au niveau économique, semble enchanter la France. D’ailleurs, Charles Fries ne cache pas l’ambition de son pays «à faire du Maroc une plateforme pour se projeter vers l’Afrique».
Conventions
L’intervention de l’ambassadeur français à l’Ecole de gouvernance s’inscrivait également dans le contexte de la prochaine visite de François Hollande au Maroc, prévue en avril prochain. Cette visite permettra de «réaffirmer les liens intimes entre les deux chefs d’Etat, ainsi que le soutien de la France au processus des réformes menées au Maroc».
Parallèlement, une série de conventions seront signées durant cette visite. En plus de celles entre les ministères des deux pays, d’autres accords porteront sur des financements accordés par l’AFD, ainsi que sur l’installation de certains établissements d’enseignement supérieur. A cela s’ajoutent des conventions dans le domaine culturel, puisque l’année prochaine connaîtra une série d’événements sur le Maroc dans l’Hexagone.
En tête, une exposition sur le Maroc des Mérinides au prestigieux musée du Louvre. A cela s’ajoutent deux autres expositions sur le Maroc moderne à l’Institut du Monde arabe, et sur le Bronze de Volubilis au nouveau musée de Marseille.
source : l'economiste
Une série de mesures pour consolider sa présence économique
Le concept de co-localisation sera étendu à la formation
Gros intérêt pour la deuxième tranche de la centrale de Ouarzazate
L’excellence des relations entre le Maroc et la France n’est plus à démontrer. C’est ce qu’a souligné Charles Fries, ambassadeur de France à Rabat, lors d’une conférence organisée jeudi dernier à l’Ecole de gouvernance et d’économie à Rabat. En effet, «au-delà des volets politiques et économiques, les relations entre les deux pays sont d’abord humaines, basées sur une histoire commune», a expliqué Fries. Ainsi, la France a été historiquement «un partenaire de référence et une source d’inspiration», a-t-il ajouté.
Aujourd’hui, Paris est le premier partenaire du Maroc, et «notre objectif est de consolider cette position. Car ceci n’est pas une chose acquise», a estimé l’ambassadeur. Celui-ci a rappelé que, durant les années 90, la France détenait près de 25% des parts de marché, alors qu’aujourd’hui, cela ne dépasse pas 13%, «à cause de l’arrivée de nouveaux compétiteurs. Cependant, les responsables français ne sont pas restés les bras croisés. Une série d’actions sont menées pour renforcer la présence française au Maroc, a fait savoir Fries. En effet, il a considéré que «le principal défi du Maroc est lié à l’éducation et la formation. Et nous avons une politique d’accompagnement du Maroc dans ce domaine». Le diplomate a ainsi mis en avant l’action de son pays en matière de formation des enseignants, dans laquelle la France souhaite s’impliquer davantage à travers le soutien de la création de centres régionaux de formation au métier d’enseignant, qui devront être mis en place par le département de l’Education nationale. Cet accompagnement s’étend également au domaine de la formation professionnelle, grâce aux financements de l’Agence française de développement (AFD).
C’est le cas notamment pour le centre de formation pour les métiers de l’automobile à proximité de l’usine de Renault à Tanger, et celui des métiers de l’aéronautique à Nouaceur. L’AFD est également impliquée dans la mise en place d’un nouveau centre de formation aux métiers du ferroviaire, qui devrait ouvrir dans les prochaines semaines, afin d’accompagner le projet du TGV. Charles Fries est également revenu sur le concept de co-localisation qui avait mis fin à la polémique autour du rapatriement des centres d’appel installés au Maroc. L’ambassadeur a mis en avant certaines success stories dans ce domaine, notamment celles de ADS et de Safran dans le secteur aéronautique et celle de Renault pour l’automobile. Pour Fries, «cette approche permet à ces groupes de «baisser leur coût et donc de remporter plus de marchés à l’international et renforcer leur compétitivité. Donc il s’agit d’une relation win win où tout le monde y trouve son compte». Ce concept sera également appliqué au domaine de la formation, avec l’installation au Maroc de certains grands établissements français comme l’Ecole centrale de Paris, l’Institut national des sciences appliquées, l’Institut national des sciences et technologies, ainsi qu’une école d’architecture. En outre, Paris veut également s’investir davantage dans deux autres domaines économiques où elle possède un certain avantage comparatif. Il s’agit d’abord «de l’agroalimentaire qui est un domaine d’excellence en France, dans lequel nous devons renforcer notre partenariat en profitant de l’accord agricole entre le Maroc et l’Union européenne entré en vigueur en octobre dernier», a expliqué Fries. Celui-ci n’a pas caché l’intérêt de son pays pour le secteur des énergies renouvelables, notamment le solaire. «Nous tenons des réunions régulières pour déterminer comment nous pouvons bien se positionner sur la deuxième tranche de la centrale de Ouarzazate», a-t-il noté.
Paris soutient également le processus de réformes mené par le Maroc, notamment dans les domaines de la régionalisation avancée et de la Justice.
Par ailleurs, au-delà de la coopération économique, la relation entre les deux pays est également «basée sur des intérêts communs sur certaines crises internationales», a souligné l’ambassadeur français. En effet, les deux pays «ont la même vision sur la crise de la Syrie ou encore celle du Mali, notamment avec le soutien politique du Maroc à l’intervention française», a-t-il noté. Idem pour «le dossier palestinien dans lequel nous encourageons une solution avec deux Etats», a-t-il ajouté. Parallèlement, l’implication de plus en plus ressentie du Maroc dans les pays africains, notamment au niveau économique, semble enchanter la France. D’ailleurs, Charles Fries ne cache pas l’ambition de son pays «à faire du Maroc une plateforme pour se projeter vers l’Afrique».
Conventions
L’intervention de l’ambassadeur français à l’Ecole de gouvernance s’inscrivait également dans le contexte de la prochaine visite de François Hollande au Maroc, prévue en avril prochain. Cette visite permettra de «réaffirmer les liens intimes entre les deux chefs d’Etat, ainsi que le soutien de la France au processus des réformes menées au Maroc».
Parallèlement, une série de conventions seront signées durant cette visite. En plus de celles entre les ministères des deux pays, d’autres accords porteront sur des financements accordés par l’AFD, ainsi que sur l’installation de certains établissements d’enseignement supérieur. A cela s’ajoutent des conventions dans le domaine culturel, puisque l’année prochaine connaîtra une série d’événements sur le Maroc dans l’Hexagone.
En tête, une exposition sur le Maroc des Mérinides au prestigieux musée du Louvre. A cela s’ajoutent deux autres expositions sur le Maroc moderne à l’Institut du Monde arabe, et sur le Bronze de Volubilis au nouveau musée de Marseille.
source : l'economiste
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