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AFFAIRE CHAKIB KHELIL Une fuite et des questions

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  • AFFAIRE CHAKIB KHELIL Une fuite et des questions

    Par Aïssa HIRECHE ( L’Expression)


    Le petit peuple l'avait senti depuis longtemps. Et la rumeur de corruption, à laquelle était mêlé tel ou tel ministre, n'était, en fait, que secret de polichinelle. Aujourd'hui, l'affaire longtemps couvée pour des raisons inconnues, sort au grand jour. Mais au lieu de mettre en relief une certaine fermeté de l'Etat algérien à l'égard de ce genre d'individus, cette affaire a, encore une fois, fait ressortir de sérieux problèmes d'incohérence dans la manière qui est la nôtre d'aborder ce type de problèmes et, s'il en est, de ne pas les résoudre, parce que, tout compte fait, les révélations de Jeune Afrique concernant une éventuelle enquête du FBI sur Chakib Khelil sont beaucoup plus gênantes pour l'Etat algérien que pour l'ancien ministre.

    Un Khalifa bis?

    En effet, si en décembre 2012, les experts financiers étaient venus en Algérie enquêter sur celui dont le nom est désormais lié à ce nouveau scandale, et s'ils avaient pris attache avec leurs collègues algériens, cela veut dire, tout simplement, que les institutions de l'Etat, par le biais du gouvernement, étaient au courant que l'intéressé disposait de ces «avoirs qui se chiffraient en des montants faramineux outre-Atlantique».
    Dans ce cas est-ce normal qu'il ne fût pas empêché de quitter le pays deux mois après? La moindre des choses aurait été de lui retirer son passeport (ou bien ses passeports au cas où il aurait une autre nationalité comme le soutient la rumeur aussi). Pourquoi ne l'a-t-on pas fait? Cela rappelle étrangement une certaine affaire Khalifa qui, après tant d'années, demeure sans suite et à propos de laquelle seules les intentions continuent de se manifester. Chakib Khelil aura-t-il le même sort que Khalifa? Autrement dit, ira-t-il se planquer quelque part d'où il sera difficile de le déloger (à supposer que l'on en manifeste le désir bien sûr) ou bien viendra-t-il, rongé par les remords, la valise pendant à la main tendue, nous rendre ce qu'il nous a pris?

    Pourquoi maintenant?

    Par ailleurs, comment est-ce possible que, durant dix ans ou plus, le monsieur aurait pu faire passer à Sonatrach des marchés de gré à gré avec une pléthore d'entreprises sans que l'Etat ne s'en aperçoive et sans qu'aucun cadre de Sonatrach ne dénonce? Il y a du louche et beaucoup même, dans cette histoire.

    Réputé proche du Président, tout comme Benachenhou l'ex-ministre des Finances et Temmar l'ex-ministre des Participations d'ailleurs, Chakib Khelil, parce qu'il aurait été incapable de résister à l'appel du ventre, aurait ainsi trahi la confiance placée en lui par celui qui l'a promu à ce poste, c'est-à-dire le président de la République. Il est loin le temps où les ministres et autres cadres de la Nations avaient pour conviction que leur tâche consistait à servir la République. Les prétendues informations en provenance des Etats-Unis (selon Jeune Afrique) font état d'avoirs qui se chiffreraient à des milliards de dollars. Comme quoi être ministre, pour certains, cela rapporte, et même gros. Bien sûr, si cela s'avère, Chakib Khelil n'aura pas été le premier ni le dernier d'ailleurs à plonger honteusement la main.

    D'autres suivent certainement cette affaire en se demandant: quand leur tour viendra. Qu'ils se rassurent, si les choses continuent sur cet élan, ils trouveront bien le moyen d'apprendre la chose et le temps de sortir, comme Khelil et comme Khalifa avant lui, avant que nous commencions à en parler. Franchement, cette histoire ne tient d'aucun côté. On a beau la tourner et la retourner et, chaque fois qu'on croit en saisir l'essence, il y a toujours des éléments qui en échappent. Il se peut que cette sale affaire qui, après avoir été scrupuleusement tue depuis plus de dix ans, ne soit remontée à la surface que pour des objectifs qui nous échapperaient.
    Et si c'était un atout abattu dans une partie de stratégie, histoire de faire pression pour obliger à un compromis là-haut ou pour faire reculer un adversaire? Et si quelque part on avait décidé que le temps était venu pour affaiblir l'autre montrant ses failles? Malgré toutes les anciennes rumeurs persistantes, et quelle que soit la raison, ce n'est qu'aujourd'hui qu'a lieu la remontée d'égouts et, vu que l'intéressé contre toute logique, a eu le temps de prendre la fuite, on demeure persuadé qu'il y a un autre niveau de lecture que celui présenté.
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