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MAROC: Un rapport accablant

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  • MAROC: Un rapport accablant

    Les autorités marocaines n'ont pas commenté publiquement le rapport accablant – et documenté - de Médecins sans frontières sur la situation des clandestins subsahariens au Maroc. Une « source » au sein du ministère de l'Intérieur, citée par l'agence officielle MAP, se contente de nier en bloc les accusations de l'ONG.

    Le dernier rapport de l'association Médecins sans frontières (MSF), intitulé « Violence, vulnérabilité et migration : Bloqués aux portes de l'Europe », a été présenté au public à Rabat par le coordinateur général de MSF au Maroc, Davis Cantero.

    Bien documenté grâce au travail de terrain mené par l'ONG depuis plusieurs années à Nador, Oujda et Rabat ..., ce rapport interpelle les autorités marocaines sur les conditions de vie des clandestins subsahariens bloqués dans le royaume, ainsi que sur « la violence institutionnalisée » dont ils sont victimes.

    L'ONG interpelle publiquement l'Union européenne et le Maroc sur les conséquences humanitaires de l'approche adoptée ces dernières années en termes de gestion des flux migratoires. Une approche contradictoire selon MSF avec leurs engagements internationaux sur le respect des droits humains universels.

    Les autorités marocaines n'ont pas réagi officiellement à ce rapport, alors que Mohammed VI est actuellement en afrique pour une tournée au Sénégal, Côte d'Ivoire et au Gabon.

    Ni la Primature, ni le porte-parole du gouvernement ni le ministre de l'Intérieur ne se sont exprimés publiquement pour commenter ou apporter des précisions aux conclusions de MSF. On apprend en revanche à travers une dépêche de l'agence officielle MAP, qui cite une source anonyme au ministère de l'Intérieur, que le rapport de MSF « omet de signaler que les migrants bénéficient de l'ensemble de leurs droits au même titre que les nationaux ».

    L'ONU s'en mêle

    Les instances onusiennes demandent régulièrement au Maroc de respecter les droits élémentaires des migrants en situation illégale.

    Voici ce que relate le Rapporteur spécial de l'ONU sur la torture, Juan Mendez, dans son rapport présenté publiquement le mois dernier à Genève :

    Le Rapporteur spécial a recueilli des témoignages faisant état d'abus systématiques subis par ces migrants, qui sont frappés avec des bâtons, des pierres ou d'autres objets, agressés sexuellement ou menacés d'agression sexuelle et soumis à d'autres formes de mauvais traitements consistant à les attacher avec des cordes, à leur causer des brûlures avec des briquets et à leur uriner dessus. Il a en outre entendu que les victimes étaient ensuite abandonnées dans des ravins ou des forêts ou qu'ils allaient se cacher dans de tels lieux, où aucune assistance ne peut leur être apportée.

    Le Rapporteur spécial est également préoccupé par les informations concernant l'expulsion illégale et collective de centaines de migrants vers l'Algérie et la Mauritanie, où ils seraient soumis à la torture et à des mauvais traitements, et, notamment, abandonnés en « no-man's land », sans aide, le plus souvent près d'Oujda. Selon d'autres témoignages, le principe de non-refoulement des personnes qui risquent d'être torturées n'est pas respecté par les autorités marocaines.

    Des violences en augmentation en 2012

    En 2012, les équipes de MSF ont constaté une « forte augmentation » des abus, traitements dégradants et actes de violence contre les migrants subsahariens, commis « par les forces de sécurité marocaines et dans une moindre mesure par les forces espagnoles ».

    Ainsi, au cours de l'année dernière, les équipes de MSF ont assisté plus de 1 100 personnes ayant des blessures associées aux violences dans la région de l'Oriental, y compris des traumatismes importants tels que des fractures de la mâchoire, des bras, des mains, du crâne et des jambes, du fait d'une violence directe.

    Selon MSF, « les auteurs de cette violence peuvent agir en toute impunité car ils savent que la plupart des migrants subsahariens qui sont victimes de coups, d'abus, de viols et d'agressions ne demanderont aucune aide médicale, ni de protection ou de justice, par crainte de l'arrestation ou d'exposition à d'autres répercussions ». Les bandes criminelles sévissant dans la région profitent de la situation et sont responsables eux aussi de nombreux cas de violences.

    Les cas de violence et mauvais traitements soulevés par MSF - témoignages et photos à l'appui - ont-ils fait l'objet d'enquêtes de la part des autorités ?

    Expulsés dans le désert, les migrants subsahariens sont abandonnés à leur sort du côté marocain de la frontière par les forces de sécurité marocaines, qui les obligent à passer du côté algérien.



    7/7infos





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