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La Femme Thaïlandaise

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  • La Femme Thaïlandaise

    La Femme Thaïlandaise dans la Vie Privée

    par Isabelle Michelet




    Toute médaille ayant son revers, l’indépendance et le respect dont jouit la femme thaïlandaise dans sa vie professionnelle sont contrebalancés par une vie privée en « liberté surveillée ». Le matriarcat n’excluant en aucune façon le machisme, une femme thaïlandaise bien élevée se doit d’être « respectable ». Un terme, un concept redoutable, qui me prit si fort à la gorge à mon arrivée en Thaïlande que j’entrepris d’écrire à l’époque un petit livret intitulé « Comment être une femme respectable en dix leçons » ! L’occasion de déverser ma bile à grand renfort de sarcasme et d’ironie, cet exercice eut au moins l’effet de me faire comprendre que ce n’était pas la Thaïlande qui allait s’adapter à moi, d’autant que mes amis thaïlandais prirent plaisir à me démontrer qu’ils ne faisaient que dire tout haut ce que tout homme au monde pense tout bas. Bref, j’appris peu à peu ce que la femme thaïlandaise sait à la naissance : le tout est de respecter les apparences.


    Ainsi, en quelques lignes assassines, résumons ce qu’est une « femme respectable » : elle porte des habits non provocateurs (pas de minijupes, pas de chemises sans manches…), elle ne sort que lorsque nécessaire, toujours accompagnée, et dans des endroits comme il faut, elle est modeste et évite de se mettre en avant, elle ne fait jamais monter un homme dans ses appartements privés sans chaperon… ah, et elle est vierge au mariage bien sûr.
    Une image qui semble ridicule au regard de ce que l’on sait (ou croit savoir) de la Thaïlande. Et pourtant. En général, les filles sont extrêmement protégées, « cocoonées » jusqu’à très tard. Elles ne sortent jamais seules même en pleine journée, se font accompagner à l’école ou au bureau et rechercher le soir. A 20 ans, beaucoup n’ont jamais pris le bus ou une mototaxi et paniquent si on leur demande d’aller faire une course seule. La solitude leur est inconnue, au point qu’elles dorment souvent dans le même lit que leur soeur/mère/cousine, et appellent une copine pour se faire accompagner aux toilettes. Elles ont appris à tenir une maison, à s’occuper des plus jeunes, à gérer un budget, à se préparer pour une carrière, à prendre des responsabilités même lourdes (en Thaïlande, on existe d’abord en tant qu’aîné ou cadet, avec les responsabilités et devoirs qui en dépendent), mais on ne leur a jamais parlé de leur corps, de sexe, de sentiments – tous sujets profondément tabous dans la famille thaïlandaise. Si elles ont un petit ami, le fait de lui laisser tenir leur main pendant quelques minutes a longtemps été osé, et un baiser, même sur la main ou la joue, faisait encore scandale il y a quelques années. Le rôle du petit ami se limite donc à celui du chevalier servant, empressé, chaste et protecteur – jusqu’au mariage bien sûr. Bien des jeunes étrangers tombés amoureux d’une Thaïlandaise de bonne famille ont payé pour le savoir, ayant dû faire une cour à l’ancienne à leur belle pendant plusieurs années avant de pouvoir recueillir le fruit convoité.


    Mais voila. En Thaïlande comme partout ailleurs, de faire carrière exige des études de plus en plus longues, suivies de travail acharné en entreprise pendant plusieurs années avant de pouvoir souffler un peu. Les femmes ne font pas exception, et comme l’impact financier d’une meilleure situation est un facteur déterminant, le mariage (pourtant encore souvent considéré comme une étape fondamentale dans la vie d’une femme) est souvent repoussé.
    Récemment, la moyenne d’âge au mariage pour les femmes est proche de 30 ans. Que font-elles donc dans l’intervalle ?
    Beaucoup, coincées entre les impératifs de leur carrière et la mentalité moyenâgeuse de leur environnement, trouvent des solutions… créatives. Un sociologue thaïlandais lança un cri d’alarme il y a quelques années au vu de la proportion d’homosexualité parmi les jeunes femmes (la perte de la virginité est apparemment comprise comme étant liée à un rapport hétérosexuel, et surtout, les rapports entre une fille et ses copines ne sont pas surveillés). Théoriquement, cette pratique de l’homosexualité n’est qu’un pis-aller en attendant « the real thing ». Mais, à force, un certain nombre d’entre ces jeunes femmes finissent par se dire que l’attrait masculin ne vaut pas le revirement. L’une de mes jeunes employées, recrutée à 21 ans, traversa toutes ces phases au cours des années, me confiant ses doutes, ses hésitations, ses frustrations. Plusieurs de ses amantes finirent par se marier. Pas elle. Elle envisagea un moment de se marier avec un homosexuel, solution assez communément adoptée aujourd’hui pour satisfaire aux apparences sociales tout en préservant sa liberté, mais elle préféra faire face à sa famille. Elle est aujourd’hui officiellement homosexuelle – et directrice d’entreprise.
    Celles qui se marient transfèrent traditionnellement à l’époux le devoir de les protéger, de les cocooner – de les surveiller. Une femme qui se détache de ce cocon avant un âge très mur n’est pas respectable. Elle est souvent soumise à d’énormes pressions de sa famille, de ses propres amis, pour revenir au foyer – même si ce foyer est la plupart du temps déserté par le mari volage. Le chantage n’est pas dédaigné pour remettre la femme sur le droit chemin – au moins aussi longtemps que l’exigent les apparences. Ainsi, l’une de mes amies thaïlandaises, mariée depuis 20 ans et trompée, désertée par son mari depuis presque aussi longtemps, dut ronger son frein jusqu’à ce que son fils ait atteint sa majorité et qu’elle-même ait atteint un poste très important dans son entreprise – et l’âge de 48 ans, pour finalement pouvoir reprendre son indépendance et sa vie. Par une ironie fort commune à toutes les sociétés, cet état de fait est souvent maintenu et renforcé par les femmes elles-mêmes, ne serait-ce que par l’éducation qu’elles donnent à leurs enfants…


    Bien sur, ce qui précède s’applique surtout aux milieux aisés. Quid de toutes ces jeunes filles simples employées, qui portent une minijupe parce que c’est l’uniforme de leur entreprise, et quid de toutes ces femmes de milieux sociaux plus bas, dont certaines ont des occupations (prostituées, masseuses, entraîneuses) apparemment peu alignées avec la moralité en vigueur ? A cette question, un Thaï de la haute société me répondit froidement un jour : « On se fiche de ce qu’elles font, de toutes façons elles ne peuvent pas être respectables, elles sont trop basses dans la hiérarchie sociale » ! Comme dans toutes les sociétés quasi féodales, il est certain que les pauvres ont l’avantage d’être affranchies de bien des soucis pesant sur les femmes plus riches, finalement moins libres que leurs propres servantes. Et certaines en profitent. D’autres sont trop ignorantes pour réfléchir à la question. Mais celles qui ont l’ambition de s’élever sur l’échelle sociale s’efforcent de respecter les apparences pour mériter leur nouveau statut. D’où d’ailleurs un paradoxe dont bien des étrangers ont souffert, quelquefois mortellement : les faits divers ne manquent pas d’histoires d’Occidentaux bien pensants ayant « sorti une prostituée du trottoir » en l’installant à demeure chez eux et la transformant en maîtresse officielle. L’une d’elle me racontait, choquée, que l’attitude au lit de son amant n’avait pas changée depuis qu’il ne la payait plus, alors que, devenue « respectable », elle attendait de lui la mesure qui aurait marqué son respect. Résultat : certains de ces amants se retrouvent poignardés par les frères ou cousins venus venger l’insulte faite à leur parente. Bien des apparences sont trompeuses en Thaïlande…


    Ce qui est indéniable cependant, c’est que les choses changent, et à tous les niveaux de la société. Les jeunes filles apprennent de l’Internet ce que leurs parents se refusent à leur dire. Elles ont accès à d’autres cultures, perdent le respect absolu que les générations précédentes avaient en les « valeurs thaïlandaises » (en tous cas, certaines d’entres elles) et font preuve d’esprit critique. Les plus éduquées apprennent à manipuler les apparences, découvrent les méthodes contraceptives facilement disponibles sans ordonnance, et s’arrangent pour vivre leur vie sans choquer personne – tout en conservant leur indépendance et leur carrière. Les moins éduquées font des enfants comme s’il en pleuvait, et les envoient dans leur famille en nourrice tout en continuant leur vie comme si de rien n’était. Finalement, elles qui avaient déjà l’indépendance professionnelle, découvrent l’indépendance sociale. Une tendance soutenue et renforcée par les évolutions juridiques, qui donnent progressivement aux femmes les droits dont elles étaient privées jusque-là : elles ont aujourd’hui enfin droit au divorce de leur fait, elles peuvent hériter, elles peuvent avoir seule et entière responsabilité de leur enfant, etc. Et l’homme dans tout ça ?



    googler Isabelle Michelet pour lire la suite
    lire avec attentionet se souvenir toujours d'un dicton
    ''ne faire jamais confiance a un catho en face d'un musulmo''
    Dernière modification par tina6, 22 mars 2013, 18h30.

  • #2
    Ce que je retiens a propos de la femme thailandaise est que le premier ministre est une tres belle dame.


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    • #3
      On a quelque chose sur les femmes péruviennes ?
      En fait je veux vivre au Pérou.
      Il n’y a rien de noble à être supérieur à vos semblables. La vraie noblesse, c'est être supérieur à votre moi antérieur.
      Hemingway

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