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Barack Obama satisfait de sa visite en Israël

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    Barack Obama satisfait de sa visite en Israël
    Le Monde

    La Maison Blanche est satisfaite. De son point de vue, le premier voyage à l'étranger d'Obama II a été un succès.

    La visite à Jerusalem a lancé un début d'attente sur la relance du processus de paix. Les Américains pensent que des gestes seront faits de part et d'autre. Parmi un ensemble de possibilités (libération de prisonniers etc), chaque partie choisira celui qui est le moins difficile à faire passer à son opinion publique ou sa coalition.

    John Kerry retourne samedi soir dîner avec Benyamin Netanyahou. Jusqu'à la dernière minute, il n'était pas acquis qu'il reverrait aussi Mahmoud Abbas. Finalement, il a été annoncé à Washington, par le département d'Etat, que les arriérés de 500 millions de dollars à l'autorité palestinienne, avaient été débloqués. Et quelques heures plus tard, l'entretien avec Abbas, à Amman, à la résidence du dirigeant palestinien, a été annoncé par la Maison Blanche.

    John Kerry va essayer de prendre la mesure de ce que les deux parties sont prêtes à faire. On ne saura que dans quelques semaines si la reprise du processus est envisageable ou pas, dans les circonstances politiques actuelles.

    Barack Obama estime qu'il a rempli ses objectifs. Il a conquis les Israéliens (et en tout cas la presse) en les convainquant que ses preuves d'amour étaient sincères. Il était assez frustré qu'on le juge hostile à Israël, lui qui était critiqué quand il était candidat à Chicago pour être trop proches des milieux juifs de la ville.


    Le président espère avoir conquis un degré d'influence en Israel pour modérer les impatiences de Benyamin Netanyahou sur l'Iran. Le premier ministre s'est d'ailleurs rangé à son calendrier: il reste un an, a-t-il reconnu, avant que l'Iran ne se dote de l'arme nucléaire (pas de frappes unilatérales israéliennes, donc). La querelle sur la "capacité" à se doter de l'arme (Netanyahou) ou le fait de posséder réellement l'arme (Obama) a été emportée par le président américain.

    Sur le processus de paix, Barack Obama a dit qu'il préférait -cette fois- être "modeste" sur ses objectifs. "Parce que franchement, la paix ne sera faite que si les deux parties veulent la paix".

    Les Palestiniens sont furieux qu'il n'essaie plus d'imposer de précondition sur le gel de la colonisation. Mais Obama a tourné la page. Les Américains pensent que si les négociations portent directement sur le statut final, le sort des colonies sera réglé de toute façon. Mais, même s'il n'a pas repris sa formule sur la frontière de 67 avec des échanges de terre mutuellement acceptés, ou sa demande de gel, ni même l'idée d'un gel temporaire, les Américains considèrent qu'il sera beaucoup plus difficile, désormais pour le premier ministre israélien, de relancer les constructions. Ou de construire dans certaines zones.
    - "We'll see if we can make this happen", a dit Barack Obama en parlant de la relance du processus (on verra si on peut faire que cela arrive)
    L'Histoire dire si le discours de Jerusalem a plus de chances que celui du Caire de faire bouger les lignes.

    Le principal résultat concret de la visite -et qui fait penser que d'autres gestes de détente sont peut-être possibles- a été le spectaculaire rapprochement entre la Turquie et Israël, après trois ans de brouille.

    Barack Obama, Benyamin Netanyahou et Recep Tayyip Erdogan se sont parlés vendredi depuis un "trailer" parqué sur le tarmac de l'aéoport Ben Gourion (une caravane dotée du matériel de communication sécurisé des Américains).

    La Maison Blanche avait beaucoup travaillé à ce rapprochement, pour des raisons stratégiques (la Syrie), mais aussi parce que Barack Obama est très préoccupé de l'isolement dans lequel se sont enfermés les Israéliens.


    Le président aujourd'hui a fait du tourisme à Petra. Personne n'a trouvé déplacé de faire du tourisme alors que le massacre continue en Syrie, à moins de deux heures de route d'Amman, et que le pays compte 460.00 réfugiés syriens.

    Comme nous l'a dit le ministre jordanien des affaires étrangères, Nasser Judeh,
    - "Il serait impensable de ne pas visiter Petra. C'est sur la liste des choses incontournables".

    Inenvisageable aussi que Barack Obama rencontre des réfugiés, au risque de laisser l'image d'un président en lunettes de soleil dans les ruines.

    Avant l'excursion, il a cependant pris soin d'annoncer une aide de 200 millions de dollars à la Jordanie. Selon le roi Abdullah, le pays se prépare à voir le nombre de réfugiés doubler d'ici la fin de l'année.
    - "Cela représente une augmentation de 10 % de la population jordanienne, a dit le roi. L'équivalent de 13 millions de réfugiés qui arriveraient aux Etats-Unis".
    Pressé de fermer la frontière, le roi a répété qu'il n'en est pas question, pour des raisons humanitaires.
    - "Comment pourrait-on refouler des femmes, des enfants, des blessés", a-t-il plaidé.

    Les Jordaniens s'inquiètent de l'arrivée massive d'un million de réfugiés si Assad ou qui que ce soit utilise les armes chimiques. Certaines armes sont stockées à 80 km de la frontière. Ce serait la panique, craignent-ils, comme quand Saddam Hussein a utilisé les gaz contre les Kurdes et que la population a déferlé en Turquie.
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