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Syrie, Iran, Palestine: les scénarios de l'armée israélienne

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    Syrie, Iran, Palestine: les scénarios de l'armée israélienne

    Pour le général Kochavi, chef du renseignement militaire israélien, la Syrie est sur la voie de la désintégration, l'Iran hésite à franchir le pas de l'arme nucléaire et une troisième intifada palestinienne est peu vraisemblable.

    Publié le 15/03/2013


    Les interventions publiques du général Aviv Kochavi, qui dirige l'Aman, (Agaf Ha-Modi'in. en hébreu), acronyme désignant le service de renseignement militaire israélien, ne sont pas vraiment courantes. En général, il réserve ses commentaires et ses scénarios à l’état-major et au gouvernement. Mais il s’exprimait le 14 mars 2013 lors de la Conférence annuelle d’Herzliya organisée par l'IPS (Institute of Policy and Strategy). Une occasion unique de connaître les grandes lignes des scénarios envisagés par les experts de l'armée israélienne en Syrie, en Iran et en Palestine.

    La Syrie est en cours de désintégration


    Nous avons eu droit à une étude détaillée de l’impact des changements intervenus au Moyen-Orient et à l’analyse militaire des trois menaces qui pèsent sur la sécurité d’Israël: la Syrie, l’Iran et le Hamas. Le général Kochavi a évoqué la montée de l’islam radical au Moyen-Orient estimant que «les mouvements des Frères musulmans ont pour objectif l’établissement de la charia dans les Etats arabes et des objectifs plus stratégiques afin de renforcer leur emprise sur le pouvoir y compris à Gaza et en Turquie».
    Aviv Kochavi considère que la Syrie est un Etat en cours de désintégration et il s’inquiète ouvertement de l’incapacité des dirigeants du régime de Bachar el-Assad à contrôler à la fois la situation militaire et une partie du territoire syrien. Bachar el-Assad a certes perdu plusieurs régions de Syrie, mais «il continue d'affirmer son contrôle sur les armes chimiques, sur l’armée de l'air, et sur le matériel militaire. Il se prépare à l'avance à utiliser les armes chimiques. Il n'a pas encore donné l'ordre, mais il s’y prépare».

    Le programme nucléaire iranien «progresse lentement»


    Le chef du renseignement militaire a été plus explicite quand il a abordé le problème de l’Iran et du Hezbollah:
    «Les dégâts de la chute imminente de la Syrie sont très élevés à la fois pour l'Iran et le Hezbollah. L'Iran risque de perdre son seul allié dans la région, situé aux portes d’Israël. Il perdra la capacité de transférer des armes au Hezbollah via la Syrie. L'Iran et le Hezbollah font tout ce qui est en leur pouvoir pour aider le régime d'Assad. Ils soutiennent Assad de manière opérationnelle sur le terrain, avec des conseils stratégiques, des renseignements et des armes. Plus récemment, ils ont mis en place une armée populaire formée par le Hezbollah et financée par l'Iran, comptant actuellement 50.000 hommes, avec déjà une planification pour parvenir à 100.000. L'Iran et le Hezbollah se préparent déjà pour les jours qui suivront la chute d'Assad, afin d’utiliser cette armée pour protéger leurs biens et leurs intérêts en Syrie.»
    Sur l’Iran, Aviv Kochavi a été moins alarmiste que la plupart des observateurs israéliens:
    «Le programme nucléaire de l'Iran progresse lentement selon leur planning, mais il avance. Au rythme actuel d'enrichissement de 14 kilogrammes d'uranium par mois, l'Iran serait en mesure de fabriquer cinq à six bombes nucléaires, si l'ordre est donné. Mais l’Iran tient à ne pas franchir les lignes rouges internationales parce que la survie du régime est sa plus grande priorité. L'Iran ne voit pas aujourd’hui une grande probabilité d'une attaque contre ses installations nucléaires par la communauté internationale.»
    Pas de troisième intifada

    Le chef de Aman a ensuite abordé le problème palestinien et celui de Gaza en particulier:
    «La paix relative que nous avons connue dans ces derniers mois n’est observée que parce que le Hamas le souhaite. Après l’opération “Pilier de la défense”, la dissuasion a fonctionné. Le Hamas a besoin de temps et de réhabilitation pour respecter ses engagements profonds vis-à-vis de l’Egypte qui a favorisé l'accord avec nous.»
    Il reste optimiste en ce qui concerne la Cisjordanie:
    «La rue palestinienne a été secouée car la crise économique et est préoccupée par les questions matérielles. La question des prisonniers palestiniens est authentique tandis que les différents incidents s’expliquent par un manque d'espoir pour une solution diplomatique. Cependant, la plupart de ces événements n’ont concerné que moins de 4.000 personnes. C’est pourquoi il n’y aucune possibilité d’envisager de troisième Intifada.»
    Jacques Benillouche


    Source : Slate
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