Le président de la République «ne veut pas d’un quatrième mandat», a précisé, hier, un proche collaborateur de Abdelaziz Bouteflika dans un témoignage au journal El Khabar. Le refus de se présenter en 2014 serait dû «à la situation» de l’Algérie et non pas à son état de santé.
Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - C’est un Bouteflika légaliste, dépité et grandement affecté que dépeint un «responsable de la présidence de la République» dans un témoignage publié dans les colonnes du quotidien El Khabar. L’homme, qui est intervenu sous le sceau de l’anonymat, a évoqué plusieurs sujets. Le plus «sensible» étant la lancinante question du quatrième mandat. Selon la source d’ El Khabar, Abdelaziz Bouteflika quittera définitivement le palais d’El Mouradia en 2014. «Si vous lui demandez aujourd’hui son sentiment, il vous répondra qu’il ne souhaite pas rester au pourvoir. Non pas que sa condition physique ou que son état de santé ne le lui permettent pas (…) mais plutôt à cause de la situation du pays qui n’inspire pas confiance», indique ce haut cadre de la présidence de la République. Selon lui, Bouteflika avait annoncé, en 2009, accepter de se présenter à un troisième mandat pour répondre «à l’appel de l’Algérie profonde». «Si les Algériens insistent pour qu’il reste au pouvoir, il étudiera cette demande. Mais la question dépend de la solidité et de l’objectivité des arguments qui l’inciteront à accepter. Cependant, je confirme qu’il souhaite se limiter à trois mandats. C’est sa conviction personnelle.» Au sujet de la révision de la Constitution, le collaborateur de Bouteflika précise que la nouvelle mouture «cuit à petit feu». Les amendements font l’objet de débats entre le président en personne et «deux conseillers spécialistes en droit». Ainsi, l’amendement le plus important portera sur la création du poste de vice-président afin de «combler un vide institutionnel que provoquerait la démission du président de la République». «Pour lui, le pays ne doit pas subir une situation similaire à celle de janvier 1992 lorsque le président Chadli Bendjedid avait présenté sa démission.» Donc contrairement à la Constitution de 2009 qui lui a permis de rester au pouvoir, Bouteflika se serait engagé à préserver les institutions du pays après son départ. Mais après 14 années de règne sans partage, le locataire du Palais d’El Mouradia est aujourd’hui un homme déçu. «Le président de la République suit avec amertume les tempêtes qui soufflent sur le pays. Il ne se passe pas un jour sans qu’il ne reçoive de mauvaises nouvelles», note le cadre de la présidence en faisant notamment référence aux scandales de la Sonatrach. «Il est particulièrement affecté», souligne-t-il. Pire, Bouteflika «n’est pas satisfait du bilan de 14 années au pouvoir. Il est vrai qu’il a fait de grands efforts mais il n’est pas satisfait». Pour ce qui est des crises que traversent le Front de libération nationale et le Rassemblement national démocratique, le collaborateur du président annonce que ce dernier a «toujours refusé de se mêler» des affaires internes de ces partis. Quant à leurs ex-secrétaires généraux, Abdelaziz Belkhadem et Ahmed Ouyahia en l’occurrence, ces deux personnages ont disparu de la scène politique à l’instar de «Abdelaziz Bouteflika qui aura à quitter son poste de responsabilité ».
T. H.
Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - C’est un Bouteflika légaliste, dépité et grandement affecté que dépeint un «responsable de la présidence de la République» dans un témoignage publié dans les colonnes du quotidien El Khabar. L’homme, qui est intervenu sous le sceau de l’anonymat, a évoqué plusieurs sujets. Le plus «sensible» étant la lancinante question du quatrième mandat. Selon la source d’ El Khabar, Abdelaziz Bouteflika quittera définitivement le palais d’El Mouradia en 2014. «Si vous lui demandez aujourd’hui son sentiment, il vous répondra qu’il ne souhaite pas rester au pourvoir. Non pas que sa condition physique ou que son état de santé ne le lui permettent pas (…) mais plutôt à cause de la situation du pays qui n’inspire pas confiance», indique ce haut cadre de la présidence de la République. Selon lui, Bouteflika avait annoncé, en 2009, accepter de se présenter à un troisième mandat pour répondre «à l’appel de l’Algérie profonde». «Si les Algériens insistent pour qu’il reste au pouvoir, il étudiera cette demande. Mais la question dépend de la solidité et de l’objectivité des arguments qui l’inciteront à accepter. Cependant, je confirme qu’il souhaite se limiter à trois mandats. C’est sa conviction personnelle.» Au sujet de la révision de la Constitution, le collaborateur de Bouteflika précise que la nouvelle mouture «cuit à petit feu». Les amendements font l’objet de débats entre le président en personne et «deux conseillers spécialistes en droit». Ainsi, l’amendement le plus important portera sur la création du poste de vice-président afin de «combler un vide institutionnel que provoquerait la démission du président de la République». «Pour lui, le pays ne doit pas subir une situation similaire à celle de janvier 1992 lorsque le président Chadli Bendjedid avait présenté sa démission.» Donc contrairement à la Constitution de 2009 qui lui a permis de rester au pouvoir, Bouteflika se serait engagé à préserver les institutions du pays après son départ. Mais après 14 années de règne sans partage, le locataire du Palais d’El Mouradia est aujourd’hui un homme déçu. «Le président de la République suit avec amertume les tempêtes qui soufflent sur le pays. Il ne se passe pas un jour sans qu’il ne reçoive de mauvaises nouvelles», note le cadre de la présidence en faisant notamment référence aux scandales de la Sonatrach. «Il est particulièrement affecté», souligne-t-il. Pire, Bouteflika «n’est pas satisfait du bilan de 14 années au pouvoir. Il est vrai qu’il a fait de grands efforts mais il n’est pas satisfait». Pour ce qui est des crises que traversent le Front de libération nationale et le Rassemblement national démocratique, le collaborateur du président annonce que ce dernier a «toujours refusé de se mêler» des affaires internes de ces partis. Quant à leurs ex-secrétaires généraux, Abdelaziz Belkhadem et Ahmed Ouyahia en l’occurrence, ces deux personnages ont disparu de la scène politique à l’instar de «Abdelaziz Bouteflika qui aura à quitter son poste de responsabilité ».
T. H.
Commentaire