Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Mouloud Habib n’est plus

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Mouloud Habib n’est plus

    Le monde artistique kabyle vient de perdre une autre de ses figures emblématiques. Un artiste chanteur à la voix d’or qui a bercé tant de générations. Mouloud Habib s’est éteint hier.

    La nouvelle de sa disparition est tombée, tel un couperet, en début de matinée. L’artiste a rendu l’âme à Alger. La maladie a malheureusement fini par avoir raison de lui. Il n’avait que 62 ans. Mouloud Habib, de son vrai nom Abib Mouloud, laisse ainsi derrière lui un répertoire de chansons ayant fait rêver de nombreuses générations. Qui n’a pas fredonné les paroles de la célèbre «Estardhaq zalamit am Laâyoun», ou encore « A Aldjia », et tant d’autres titres qui lui ont valu l’amour du public. Ainsi, il est décédé trop tôt, sans, hélas, exhausser le vœu de ses fans qui le pressaient de reprendre sa carrière. Chose à laquelle il avait, d’ailleurs, fait allusion lors de sa dernière sortie en public, à l’occasion de l’hommage qui lui avait été rendu l’année dernière à la Maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-ouzou. Ce jour là, très reconnaissant envers le public venu le redécouvrir après être resté des années loin des projecteurs, il émettra le vœu de revenir. Il avait même avoué à ses admirateurs l’existence d’un projet dans ce sens. Mouloud Habib est né le 08 janvier 1951. Dans un premier temps, il a fait des études techniques, mais il ne tardera pas à prendre un autre chemin, celui de la chanson. En effet, entrant de plein pied dans le monde de la chanson en 1960, alors qu’il n’avait que 13 ans, il fera les beaux jours de l’émission Arrach Imechtah sur les ondes de la chaîne 2 de la radio nationale. Une émission animée, alors, par une autre grande figue du monde de la chanson, le regretté Ben Hanafi. C’est d’ailleurs lui qui écrira les toutes premières chansons qu’interprètera Habib Mouloud, toujours enfant, au début de son parcours prometteur. C’est le cas de la chanson « Nekk D’amdjahed Amectuh » (moi le petit Moudjahid). Ses prestations au cours de l’émission ne manquèrent pas de le propulser au devant de la scène. Il est d’ailleurs tout de suite remarqué par Kamal Hamadi qui l’a pris sous son aile. Et l’aventure dans le monde de la chanson débutera pour le fils du village Azouza, dans la région de Larbaâ Nath Irathen. Il réussit facilement à imposer son style, aux côtés des artistes qui ont marqué les années 70, notamment Kamel Hamadi, Lounis Aït Menguellet, Slimane Chabi, Saïd Hilmi, Cherif Kheddam, Chikh Nouredine, Mdjahed Hamid, et tant d’autres avec lesquelles Mouloud Habib a partagé la scène. Larbi Zeggane, plus connu sous le nom de Kamel Hamadi, l’ayant accompagné pendant pratiquement tout son parcours musical, lui avait composé plusieurs chansons. Ayaghrib agma a yaghrib, Tassadit, Tadjmaat ou encore Ferroudja, Amghar Azemni, Midaada, Avehri, entres autres tubes. Le rossignol s’est éteint, hier, il sera inhumé demain en son village Azouza à Larbaâ Nath Irathen.

    Khalida Toumi adresse un message de condoléances à la Famille du défunt


    La ministre de la culture Mme Khalida Toumi, a adressé un message de condoléances à la famille de l’artiste Mouloud Habib, décédé hier. «C’est avec une grande tristesse que nous avons appris la nouvelle de la mort du grand artiste Mouloud Habib », a écrit Mme la ministre dans son message. Cette dernière signale que le décès de Mouloud Habib est une immense perte pour sa famille mais aussi pour toute la famille artistique algérienne. Khalida Toumi a rendu un hommage particulier à l’auteur de la merveille ‘’Nek Damjahed amectuh’’, « qui nous a quittés laissant derrière lui un vide incommensurable que seule son oeuvre pourra combler », ajoute la ministre, en exprimant le vœu que Dieu accueille l’artiste défunt dans son vaste Paradis et accorde du courage à sa famille et à ses amis.

    La Dépeche de Kabylie

  • #2
    Impressions d’artistes amis du défunt

    Kamel Hamadi
    «C’est une grande perte»

    «C’était un ami et un frère. Je lui ai écrit presque 90% de son répertoire. Je l’ai connu quand il était jeune. Il y a seulement quelques jours, je l’ai eu au téléphone et nous avons longuement discuté. C’était un grand homme et un excellent ami. Je garde de bons souvenirs de lui. Il aimait l’art et il a consacré sa vie à la musique. Je lui ai écrit près de 40 chansons. A chaque fois que j’avais du nouveau, que ce soit dans l’opérette ou la variété, c’était lui que j’appelais en premier. Mouloud était quelqu’un que j’estimais et que je respectais. Il avait toutes les qualités d’un vrai artiste. Sa disparition est une très grande perte pour la musique. Tout le monde l’aimait et continuera à l’aimer car il a toujours fait un travail propre tout en demeurant humble et modeste. Son œuvre et son nom sont éternels ».



    Farid Ferragui

    «Je suis sous le choc car je ne m’y attendais pas»

    «On ne s’attendait vraiment pas ! C’est une terrible nouvelle qui vient de secouer la scène artistique. Je l’ai invité, récemment, à mon gala, je lui ai demandé de chanter mais il n’a pas pu car il était très fatigué. Je l’ai revu dernièrement chez lui et nous avons un peu discuté. C’était mon ami, mon frère… Franchement je suis sous le choc. C’est une très grande perte pour la musique algérienne et kabyle. Je connais bien sa famille. Je lui rendais visite de temps à autre chez lui et je suis de tout cœur avec elle. Je partage sa douleur et je tiens à lui présenter mes sincères condoléances. Je suis très triste car nous avons perdu un grand maître mais je le suis davantage car je ne pourrai même pas assister à son enterrement car je dois prendre un avion demain (aujourd’hui Ndlr…) pour aller à Montréal animer un gala ».



    Ould Ali El-Hadi, directeur de la culture de Tizi-Ouzou

    «Son œuvre et son travail demeureront»

    «C’est avec une énorme tristesse que nous avons appris la mort de Mouloud Habib qui est l’un des grands artistes de chanson kabyle. Il y a un an, nous lui avons rendu un grand hommage à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, en présence de sa famille et de ses amis afin de le remercier et de l’honorer pour son long parcours artistique. Il laisse derrière lui un grand vide mais son œuvre entretiendra sa mémoire car un artiste ne meurt jamais. Après Cherif Kheddam et Bouguermouh c’est une autre étoile qui vient de s’éteindre et c’est une très grande perte pour le monde musical. Nous devons rappeler que Mouloud Habib a commencé sa carrière artistique très jeune. Il a sacrifié sa vie pour élever au plus haut la chanson kabyle. Il a aidé beaucoup de jeunes chanteurs et chanteuses dans leurs carrières. C’est quelqu’un qui a énormément donné pour la culture kabyle. Je tiens à dire à sa famille et à ses amis que la mort de Mouloud est une énorme perte mais que malgré son départ soudain, son œuvre et son travail seront éternels. On ne l’oubliera jamais car un artiste ne meurt pas ».



    Si El-Hachemi Assad, commissaire du festival du film amazigh
    «C’était un ami du Festival»

    «C’est une grande perte. Mouloud était un ami du festival du film amazigh. Nous allons choisir un moment fort du festival pour marquer une minute de silence en la mémoire de ce grand homme. Nous allons également marquer notre présence lors de son enterrement qui aura lieu mercredi (demain NDLR). C’est une autre perte pour la culture kabyle. C’est une partie de la mémoire de la radio et de la chanson kabyle qui s’en va. Nous sommes attristés par cette nouvelle ».

    Propos recueillis par Samira Bouabdellah la depeche de kabylie.

    Commentaire

    Chargement...
    X