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Abou El-Hammam succède à Abou Zeïd

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  • Abou El-Hammam succède à Abou Zeïd

    Abou El-Hammam proche de Droukdel au palmarès sanglant à la tête d’AQMI au Sahara. Abou El-Hammam, qui a un parcours exceptionnel dans des attaques spectaculaires et des opérations de kidnappings, aurait lui-même exécuté Michel Germaneau qui a été déjà donné pour mort en 2010 en Mauritanie.

    C’est un proche d’Abdelmalek Droukdel qui vient d’être désigné à la tête de la nébuleuse islamiste au Sahara pour succéder à Abou Zeïd, tué le mois dernier par des forces franco-tchadiennes opérant au nord du Mali. Il a été donné pour mort en 2010 en Mauritanie. Mais, en fait, il n’aurait été que blessé dans ces combats pour reprendre ses activités à la tête de katibat El-Forkane qu’il dirige depuis 2009 sous la bannière d’Abdelhamid Abou Zeïd, chef de katibat Tarek-Ibn-Ziyad, qui opérait avec deux autres katibate dont celle de seriat El-Ansar dirigée par un Touareg, dans la zone du Sahara.

    Abou El-Hammam est venu en 2004 au nord du Mali, quelques mois après la création des katibate El-Moulathamoune (la phalange des enturbannés) et celles de Tarek-Ibn-Ziyad qui opèrent dans ce qu’on appelle aujourd’hui la zone sud d’Aqmi.

    Abou El-Hammam, âgé de 34 ans, qui résidait à haouch Mourad, à la périphérie de Réghaïa, avait pris les armes en 1998 en compagnie d’Abdi Abdi, alias Hamza, ancien chef du GIA de Réghaïa, et ce, juste après sa sortie de prison où il a passé plus de deux ans pour “activités subversives”. Une affaire pour laquelle il sera acquitté par le tribunal de Rouiba, mais cela ne l’empêchera pas de rejoindre la seriat El-Akdam que dirigeait l’“émir” Hamza, lui aussi originaire de Réghaïa.

    Après avoir participé à plusieurs attentats terroristes à Boumerdès et dans la partie est d’Alger, il fuit la région algéroise pour rejoindre Béchar, El-Oued puis Ghardaïa au sud du pays. C’est là qu’il noue des contacts avec d’anciens amis de prison, notamment d’ex-militants du FIS dissous mais aussi avec les principaux chefs terroristes dont Abderrazak El-Para et le contrebandier Abdelkader Belmokhtar, dit le Borgne, qui venait juste de prendre les rênes de katibat El-Moulathamoune. Une phalange devenue très active dans la région du Sud, surtout après ses attaques contre les douaniers et les garde-frontières.

    Cette phalange, qui va se spécialiser ensuite dans le trafic des cigarettes, de la drogue mais aussi des armes, est devenue incontournable pour les responsables de l’ex-GSPC qui n’hésitèrent pas à l’utiliser pour l’approvisionnement du Centre en armes et explosifs.

    Droukdel désigne alors Djamel Akacha qui venait juste d’être porté sur la liste noire des Américains pour exécuter cette mission en raison de ses liens avec les groupes terroristes opérant à Boumerdès et en Kabylie. Le kidnapping sera le nouveau mode opératoire d’Abou El-Hammam pour assurer le financement de son groupe armé et ceux du centre du pays. Ses principales cibles, les ressortissants étrangers qu’il utilise comme moyen de chantage pour obtenir des rançons. Après la mort de Nabil Mekhloufi, alias Abou Aklama, dans un banal accident de la circulation survenu à Gao, Droukdel charge aussitôt Djamel Akacha de le remplacer par crainte de ne pas perdre la mainmise sur les phalanges opérant au Sud et dans les pays voisins qui commençaient à faire de l’ombre à la direction de l’ex-GSPC grâce à leurs attaques spectaculaires, notamment celles menées en Mauritanie et au nord du Mali. Abou El-Hammam choisit l’ouest de Tombouctou pour mettre en place son bastion qui lui permet de mener plusieu

    rs attaques contre des casernes en Mauritanie mais aussi au nord du Mali. C’est le groupe d’Abou El-Hammam qui s’est distingué dans l’attaque commise en juillet 2005 à Lemghetity où 17 soldats mauritaniens ont trouvé la mort mais aussi celle de Ghallwine qui coûta la vie, en décembre 2007, à trois autres soldats mauritaniens. En septembre 2008, il dirigea un groupe armé pour s’attaquer à une caserne située à Tourine, en Mauritanie, où 12 soldats mauritaniens furent assassinés. En juin 2009, il met en place une cellule spécialisée dans le kidnapping des Occidentaux. À ce palmarès cruel s’ajoute l’attentat kamikaze commis en 2009 contre l’ambassade de France en Mauritanie qui a blessé deux gendarmes français. Un attentat exécuté par un jeune Mauritanien, Moussa El-Basri, enrôlé par Abou El-Hammam lui-même. En décembre 2009, il enlève un couple italien toujours en Mauritanie. La même année, il mène une autre attaque au centre de Nouakchott au cours de laquelle un Américain, Christopher Legget, membre d’une ONG, trouva la mort. Les évènements survenus en Libye permettent à Aqmi de s’emparer d’armes sophistiquées qui conduisent à la prise des principales villes du nord du Mali, et cela avec la participation de plusieurs autres groupes terroristes.

    Ainsi, la nomination d’Abou El-Hammam pour la zone du Sahara s’inscrit dans une logique qui permet à Aqmi et son chef Abdelmalek Droukdel de consolider ses positions par rapport aux autres groupes rivaux opérant dans la même région, d’autant plus qu’en Algérie, notamment au nord du pays, les groupes terroristes ont essuyé ces dernières années plusieurs défaites avec l’anéantissement de plusieurs groupes armés, particulièrement à Boumerdès, Tizi Ouzou et Bouira.

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