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Le doute plane sur le Qatar, l’Arabie Saoudite et Al Qaïda elle-même : qui a financé l’opération de Teguentour

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  • Le doute plane sur le Qatar, l’Arabie Saoudite et Al Qaïda elle-même : qui a financé l’opération de Teguentour

    On savait que l’opération menée par les « Signataires par le sang », groupe d’élite des « Moulathamine », affidés à Al Qaïda au Maghreb islamique avait exigé un financement très important : ce sont pratiquement 40 terroristes, dont quatre chefs connus, qui avaient pris part à l’assaut contre le complexe gazier de Teguentourine, situé à une vingtaine de kilomètres d’In Amenas.
    Mohamed « Tahar » Bencheneb, Abou Abderrahmane an-Nigiri, Abdallahi Ould Hmeida, un Mauritanien chevronné, Aboiu Mossaâb al-Jazairi, etc. avaient pris la tête du commando, avec quelques 36 subalternes et sous-fifres.
    Lamine Bencheneb, abattu lors de l’assaut, passait pour l’homme de la situation. Fin connaisseur de la région, il est arrivé au djihad en faisant du syndicalisme depuis 2002, au nom du Mouvement des enfants du Sud, un petit groupe de jeunes déshérités du Sahara qui devait se radicaliser petit à petit pour devenir proche de Abou Zeid et prendre, en 2009, le nom de « Mouvement des fils du Sahara pour la justice islamique ».
    Des véhicules 4X4, des batteries antichars, des kalachnikovs, des FMPK, des armes de poing, des grenades, des ceintures explosives et de la dynamite, pour ne citer que l’artillerie la plus importante, avaient fait partie du convoi. Sur 1000 km, du Mali à In Amenas, en passant par la Libye, cela devait exiger de l’argent, beaucoup d’argent, pour se payer des alliances dans le Fezzan, des relais, des « yeux », des indicateurs, des « passeurs », etc. Le tout devait tourner autour de plusieurs milliers d’euro convertis en plusieurs millions de dinars. Qui a pris en charge le coût global pour l’opération du siècle ? Car c’est bien l’opération la plus audacieuse, la plus médiatisée et la plus curieuse jamais opérée en Algérie depuis l’apparition du premier groupe armé, le Mouvement islamique, de Mustafa Bouyali, en 1981. Avec près de 700 otages, dont une centaine d’étrangers, c’est de toute évidence, une opération d’envergure, et même au plan planétaire, il ne semble pas y avoir eu plus importante.
    Donc, toute cette débauche d’énergie et de moyens exigeait de l’argent. AQMI aurait pu financer l’opération, avec les millions d’euros engrangés par Abou Zeid et Mokhtar Belmokhtar dans les prises d’otages, suivis de demandes, puis d’obtention des rançons exigées. On sait que pour sauver la vie de leurs ressortissants, la France a payé cash, l’Espagne a payé, les Etats-Unis ont payé, l’Italie aussi, le Canada certainement, l’Allemagne, beaucoup plus que les autres, la Suisse aussi, et le Canada. Le pactole des prises d’otages a été imposant, et AQMI avait de quoi se payer une opération de l’importance de Teguentourine, et aller frapper le cœur de la puissance économique algérienne : le gaz !
    On avait aussi pensé au Qatar, qui avait financé certains mouvements armés au Nord-Mali, avant le déclenchement de la guerre par la France. Le bassin pétrolier de Taoudenni est d’une importance capitale pour rester en repli. D’autant plus que Doha est en train de cravacher dur au Mali pour obtenir la gestion des forages, l’extraction et la commercialisation de ce bassin qui attise les convoitises françaises, britanniques et américaines.
    Les révélations faites par le « Canard enchainé » au début de la rébellion au Nord-Mali sur l’octroi de sommes importantes d’argent par le Qatar au profit des groupes armés comme Ansar Eddine et la Djamaât Tawhid wal Djihad en Afrique de l’Ouest, avait renforcé cette idée. Mais voilà, que Russia Today vient de jeter un troisième bailleur de fonds dans l’arène : il s’agirait de l’Arabie Saoudite. Selon le journal, qui se base sur un mail piraté par un hacker sur un site gouvernemental, ce sont des intermédiaires saoudiens qui ont donné l’argent à MBM, qui donnait instruction pour le montage immédiat de l’opération. Evidemment, l’information reste à vérifier en ces temps de manipulations et de rumeurs renforcées par des supports médiatiques conséquents. Toutefois, elle vaut ce qu’elle vaut, et a le mérite d’être rajoutée aux autres pour permettre, peut-être un jour, de voir plus clair dans le brouillard AQMI…
    Fayçal Oukaci
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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