Le secteur des assurances n’arrive pas à imprimer sa marque
Le chiffre d'affaires des assurances a augmenté de 11 %, à 95,7 milliards de dinars en 2012. Il était de 74 milliards de dinars à la fin des trois premiers trimestres de l’année écoulée, et de 25 milliards de dinars durant le troisième trimestre.
Ce chiffre était de 86 milliards de dinars en 2011 (+6 %). Dans le système des assurances, il y a une foultitude d’intervenants ; si un maillon de la chaîne est défaillant, c’est tout le système qui risque de s’écrouler, parce que la performance se mesure à l’ensemble du système. Et de tous les problèmes, celui lié aux délais de remboursement des assurés continue de peser de tout son poids sur le secteur des assurances.
Les assurés noircissent le tableau quand ils évoquent la question du remboursement. L’assurance Cat-Nat, instituée, elle, au lendemain du séisme de Boumerdès (survenu en 2003), ne suscite pas d’engouement, notamment dans le résidentiel. L’assurance contre le risque industriel n’intéresse pas non plus les PME. Pourtant, une société doit souscrire une assurance, pour se protéger contre les conséquences pécuniaires de la responsabilité civile…
Pas moins de quatre-vingt dépouilles mortelles de ressortissants algériens établis à l'étranger ont été rapatriées, principalement de France, une indication fournie par le directeur général adjoint de la société d'assurances, de prévoyance et de santé (SAPS), Saïd Haddouche, en marge du Salon international de l’automobile d’Alger. M. Haddouche souligne également qu’une opération de rapatriement revenait entre 7.000 à 7.500 euros hors Europe. Le délai de rappariement n'excédait pas les 48 heures, suivant le décès, sauf dans des cas « exceptionnels ». Le montant de l'assurance rapatriement de corps avait été fixé à 2.500 dinars par an, avec des réductions pour les formules « famille » ou « collective ». Détails : dans le cas de la formule « collective », à laquelle souscrivent tous les membres d'une famille, composée des parents et de deux enfants, le montant de l'assurance est fixé à 6000 dinars par an ; et à partir du 3e enfant, le prix est plafonné à 9000 dinars. Un plafond de 9000 dinars est à payer en définitive, quel que soit le nombre d’enfants à ajouter.
Pour la formule « collective », une réduction de 5 % est accordée lorsque le nombre des assurés âgés de moins de 65 ans varie entre 50 et 100 personnes, contre une réduction de 6,5 % s'ils sont âgés de moins de 55 ans. Si le nombre des assurés âgés de moins de 65 ans varie entre 101 et 500 personnes, la réduction est de 7,5 %, et peut atteindre 8,5 % s'ils sont âgés de moins de 55 ans. Mais si le nombre des assurés dépasse 1001 personnes, la réduction est estimée à 13 % si ces derniers sont âgés de moins de 65 ans, contre une réduction de 15 % s'ils sont âgés de moins de 55 ans. M. Haddouche explique que la souscription à cette formule d'assurance pouvait se faire de manière individuelle auprès de toutes les agences SAPS et la signature d'un bulletin de souscription et son dépôt auprès des agences d'assurance les plus proches ou son envoi par courrier ordinaire ou électronique via le site de la SAPS : www.saps.dz. Ce service, introduit et commercialisé par la SAPS, vise à organiser et à prendre en charge les frais de rapatriement du corps de l'assuré décédé jusqu'au lieu de son inhumation en Algérie, avec la garantie d'un billet d'avion offert à un proche parent pour accompagner le corps de l'assuré.
La SAPS est une filiale de la SAA. Elle a l’ambition de se développer, de faire la promotion de ses produits et surtout de se mettre en réseau, car elle est toujours dans le giron de la maison mère. La SAPS tablait sur plus de sept cents millions de dinars de chiffre d’affaires en 2012, dans un marché de l’assurance-vie qui peine à décoller. En tout, sept sociétés ont été créées dans le secteur de l’assurance-vie : Caarama (filiale de la Caar), SAPS (filiale de la SAA et du français Macif) et Tala (filiale de la Caat), Cardif El Djazaïr, filiale de BNP Paribas. Il y a également Macir-Vie créée par la Ciar (Compagnie internationale d’assurance et de réassurance), AXA assurance-vie et enfin Le Mutualiste (une filiale du CNMA). Selon les derniers chiffres livrés par le Conseil national des assurances (CNA), les primes des assurances de personnes (AP) ont atteint 5,6 milliards de dinars en 2012, soit une baisse de 16 % par rapport à 2011. Le CNA explique ce repli par la « réduction importante » des ventes des contrats individuels ainsi que par la baisse du nombre de points de vente des produits de l'AP. Avant juillet 2011, le produit de l'assurance de personnes était généré par douze sociétés d'assurance, alors qu'à la fin 2012, le même produit n'était dégagé que par les sept sociétés spécialisées dans l'assurance de personnes. Ce recul devrait cependant « s'inverser et permettre des progressions », comme le confirme la hausse de 16 % de la production des sociétés d'assurance de personnes durant le troisième trimestre de 2012, prédit le CNA.
A fin septembre 2012, les primes de l'assurance des personnes étaient de 4,2 milliards de dinars, réparties à raison de 28 % pour l'assurance-vie et décès, 27 % pour la prévoyance collective, 24 % pour l'assistance, 16 % pour les accidents « dommages corporels » et 5 % pour l'assurance maladie. Il faut noter dans ce registre que certaines compagnies d’assurances, faute de ressources financières, se sont passées de l’assurance des personnes, se consacrant entièrement aux assurances des dommages. La loi les oblige à mettre sur la table un milliard de dinars pour la création de la filiale AP. Une mise en berne de l’assurance des personnes ? La part des sociétés de dommages à capitaux privés a atteint 25 % à fin septembre, avec un chiffre d'affaires de 18,7 milliards de dinars (+12 %). Le président de l'UAR (Union des assureurs et des réassureurs), Amara Latrous, avait récemment prévu une croissance de 12 % du secteur des assurances en 2012. C’est un résultat que nous avons réalisé en 2012 à la suite de la séparation des activités des assurances dommages et des personnes.
Et, pendant ce temps, l’assurance automobile continue de grimper ; elle a été la plus « coûteuse » pour les assureurs, puisque les compagnies ont dû traiter en 2012 près d’un million de déclarations d’accidents de la circulation pour un montant de sinistres de 46 milliards de dinars, dont les trois quarts ont été déjà réglés, c’est colossal. L’assurance automobile mobilise des ressources, mais tire vers le haut le secteur des assurances, et cela transparaît dans les résultats chiffrés fournis par le CNA. Le chiffre d'affaires des assurances a augmenté de 11 %, à 95,7 milliards de dinars, en 2012. Il était de 74 milliards de dinars à la fin des trois premiers trimestres de l’année écoulée et de 25 milliards de dinars durant le 3e trimestre. Ce chiffre était de 86 milliards de dinars en 2011 (+6 %). Les primes de l'assurance automobile sont passées à 52 milliards de dinars en 2012, soit 54 % de la totalité du chiffre d'affaires du secteur, contre 43,4 milliards de dinars en 2011, en hausse de 20 %. La branche IARD (incendie, accidents et risques divers) a contracté 31,2 milliards de dinars de primes (+8,7 %) en 2012, les assurances agricoles ont en enregistré 2 milliards de dinars (+23,4 %), les crédits-cautions 571,3 millions de dinars, alors que les assurances de transport étaient en baisse de 21,7 %, à 4,4 milliards de dinars. Disséquées et analysées, ces données prouvent que le secteur des assurances ne capte pas assez l’épargne.
Il est moins performant que les secteurs des assurances dans les pays voisins. Il n’a pas su tirer avantage de la restructuration et de la libéralisation qui y a été opérée en 1995. Un ensemble d’entreprises privées a vu le jour, à la faveur de cette libéralisation. Certaines d’entre elles se portent bien, dégageant même des bénéfices. D’autres n’ont pas pu résister à la concurrence et, du coup, elles ont périclité, disparu. Une question cependant : pourquoi l’ouverture du secteur des assurances a-t-elle bien fonctionné dans d’autres pays, et pas en Algérie ? Les professionnels du secteur estiment que l’on ne peut comparer que ce qui est comparable ; prenons, pour l’exemple, les pays du Maghreb, dont la coopération en matière d’assurance est jugée « bonne ». Souvent, les éléments de comparaison sont liés aux taux de pénétration des assurances dans le pays. Ainsi, si on exclut les hydrocarbures en Algérie, le tourisme en Tunisie et au Maroc, le taux de pénétration en Algérie serait au même niveau qu’au Maroc, relativise un spécialiste en assurance. Au Maroc, la situation des assurances est différente ; dans ce pays, la libéralisation est bien enracinée, et de nombreuses compagnies d’assurances ont pris pied depuis plusieurs années, faisant des émules. De plus, au Maroc, il y a certains modules qui sont pris en compte pour quantifier les taux de pénétration. Cette approche, les assureurs algériens ne peuvent l’appliquer, pour des raisons diverses, se rapportant à l’environnement et à la structure de notre économie, de manière générale.
Le chiffre d'affaires des assurances a augmenté de 11 %, à 95,7 milliards de dinars en 2012. Il était de 74 milliards de dinars à la fin des trois premiers trimestres de l’année écoulée, et de 25 milliards de dinars durant le troisième trimestre.
Ce chiffre était de 86 milliards de dinars en 2011 (+6 %). Dans le système des assurances, il y a une foultitude d’intervenants ; si un maillon de la chaîne est défaillant, c’est tout le système qui risque de s’écrouler, parce que la performance se mesure à l’ensemble du système. Et de tous les problèmes, celui lié aux délais de remboursement des assurés continue de peser de tout son poids sur le secteur des assurances.
Les assurés noircissent le tableau quand ils évoquent la question du remboursement. L’assurance Cat-Nat, instituée, elle, au lendemain du séisme de Boumerdès (survenu en 2003), ne suscite pas d’engouement, notamment dans le résidentiel. L’assurance contre le risque industriel n’intéresse pas non plus les PME. Pourtant, une société doit souscrire une assurance, pour se protéger contre les conséquences pécuniaires de la responsabilité civile…
Pas moins de quatre-vingt dépouilles mortelles de ressortissants algériens établis à l'étranger ont été rapatriées, principalement de France, une indication fournie par le directeur général adjoint de la société d'assurances, de prévoyance et de santé (SAPS), Saïd Haddouche, en marge du Salon international de l’automobile d’Alger. M. Haddouche souligne également qu’une opération de rapatriement revenait entre 7.000 à 7.500 euros hors Europe. Le délai de rappariement n'excédait pas les 48 heures, suivant le décès, sauf dans des cas « exceptionnels ». Le montant de l'assurance rapatriement de corps avait été fixé à 2.500 dinars par an, avec des réductions pour les formules « famille » ou « collective ». Détails : dans le cas de la formule « collective », à laquelle souscrivent tous les membres d'une famille, composée des parents et de deux enfants, le montant de l'assurance est fixé à 6000 dinars par an ; et à partir du 3e enfant, le prix est plafonné à 9000 dinars. Un plafond de 9000 dinars est à payer en définitive, quel que soit le nombre d’enfants à ajouter.
Pour la formule « collective », une réduction de 5 % est accordée lorsque le nombre des assurés âgés de moins de 65 ans varie entre 50 et 100 personnes, contre une réduction de 6,5 % s'ils sont âgés de moins de 55 ans. Si le nombre des assurés âgés de moins de 65 ans varie entre 101 et 500 personnes, la réduction est de 7,5 %, et peut atteindre 8,5 % s'ils sont âgés de moins de 55 ans. Mais si le nombre des assurés dépasse 1001 personnes, la réduction est estimée à 13 % si ces derniers sont âgés de moins de 65 ans, contre une réduction de 15 % s'ils sont âgés de moins de 55 ans. M. Haddouche explique que la souscription à cette formule d'assurance pouvait se faire de manière individuelle auprès de toutes les agences SAPS et la signature d'un bulletin de souscription et son dépôt auprès des agences d'assurance les plus proches ou son envoi par courrier ordinaire ou électronique via le site de la SAPS : www.saps.dz. Ce service, introduit et commercialisé par la SAPS, vise à organiser et à prendre en charge les frais de rapatriement du corps de l'assuré décédé jusqu'au lieu de son inhumation en Algérie, avec la garantie d'un billet d'avion offert à un proche parent pour accompagner le corps de l'assuré.
La SAPS est une filiale de la SAA. Elle a l’ambition de se développer, de faire la promotion de ses produits et surtout de se mettre en réseau, car elle est toujours dans le giron de la maison mère. La SAPS tablait sur plus de sept cents millions de dinars de chiffre d’affaires en 2012, dans un marché de l’assurance-vie qui peine à décoller. En tout, sept sociétés ont été créées dans le secteur de l’assurance-vie : Caarama (filiale de la Caar), SAPS (filiale de la SAA et du français Macif) et Tala (filiale de la Caat), Cardif El Djazaïr, filiale de BNP Paribas. Il y a également Macir-Vie créée par la Ciar (Compagnie internationale d’assurance et de réassurance), AXA assurance-vie et enfin Le Mutualiste (une filiale du CNMA). Selon les derniers chiffres livrés par le Conseil national des assurances (CNA), les primes des assurances de personnes (AP) ont atteint 5,6 milliards de dinars en 2012, soit une baisse de 16 % par rapport à 2011. Le CNA explique ce repli par la « réduction importante » des ventes des contrats individuels ainsi que par la baisse du nombre de points de vente des produits de l'AP. Avant juillet 2011, le produit de l'assurance de personnes était généré par douze sociétés d'assurance, alors qu'à la fin 2012, le même produit n'était dégagé que par les sept sociétés spécialisées dans l'assurance de personnes. Ce recul devrait cependant « s'inverser et permettre des progressions », comme le confirme la hausse de 16 % de la production des sociétés d'assurance de personnes durant le troisième trimestre de 2012, prédit le CNA.
A fin septembre 2012, les primes de l'assurance des personnes étaient de 4,2 milliards de dinars, réparties à raison de 28 % pour l'assurance-vie et décès, 27 % pour la prévoyance collective, 24 % pour l'assistance, 16 % pour les accidents « dommages corporels » et 5 % pour l'assurance maladie. Il faut noter dans ce registre que certaines compagnies d’assurances, faute de ressources financières, se sont passées de l’assurance des personnes, se consacrant entièrement aux assurances des dommages. La loi les oblige à mettre sur la table un milliard de dinars pour la création de la filiale AP. Une mise en berne de l’assurance des personnes ? La part des sociétés de dommages à capitaux privés a atteint 25 % à fin septembre, avec un chiffre d'affaires de 18,7 milliards de dinars (+12 %). Le président de l'UAR (Union des assureurs et des réassureurs), Amara Latrous, avait récemment prévu une croissance de 12 % du secteur des assurances en 2012. C’est un résultat que nous avons réalisé en 2012 à la suite de la séparation des activités des assurances dommages et des personnes.
Et, pendant ce temps, l’assurance automobile continue de grimper ; elle a été la plus « coûteuse » pour les assureurs, puisque les compagnies ont dû traiter en 2012 près d’un million de déclarations d’accidents de la circulation pour un montant de sinistres de 46 milliards de dinars, dont les trois quarts ont été déjà réglés, c’est colossal. L’assurance automobile mobilise des ressources, mais tire vers le haut le secteur des assurances, et cela transparaît dans les résultats chiffrés fournis par le CNA. Le chiffre d'affaires des assurances a augmenté de 11 %, à 95,7 milliards de dinars, en 2012. Il était de 74 milliards de dinars à la fin des trois premiers trimestres de l’année écoulée et de 25 milliards de dinars durant le 3e trimestre. Ce chiffre était de 86 milliards de dinars en 2011 (+6 %). Les primes de l'assurance automobile sont passées à 52 milliards de dinars en 2012, soit 54 % de la totalité du chiffre d'affaires du secteur, contre 43,4 milliards de dinars en 2011, en hausse de 20 %. La branche IARD (incendie, accidents et risques divers) a contracté 31,2 milliards de dinars de primes (+8,7 %) en 2012, les assurances agricoles ont en enregistré 2 milliards de dinars (+23,4 %), les crédits-cautions 571,3 millions de dinars, alors que les assurances de transport étaient en baisse de 21,7 %, à 4,4 milliards de dinars. Disséquées et analysées, ces données prouvent que le secteur des assurances ne capte pas assez l’épargne.
Il est moins performant que les secteurs des assurances dans les pays voisins. Il n’a pas su tirer avantage de la restructuration et de la libéralisation qui y a été opérée en 1995. Un ensemble d’entreprises privées a vu le jour, à la faveur de cette libéralisation. Certaines d’entre elles se portent bien, dégageant même des bénéfices. D’autres n’ont pas pu résister à la concurrence et, du coup, elles ont périclité, disparu. Une question cependant : pourquoi l’ouverture du secteur des assurances a-t-elle bien fonctionné dans d’autres pays, et pas en Algérie ? Les professionnels du secteur estiment que l’on ne peut comparer que ce qui est comparable ; prenons, pour l’exemple, les pays du Maghreb, dont la coopération en matière d’assurance est jugée « bonne ». Souvent, les éléments de comparaison sont liés aux taux de pénétration des assurances dans le pays. Ainsi, si on exclut les hydrocarbures en Algérie, le tourisme en Tunisie et au Maroc, le taux de pénétration en Algérie serait au même niveau qu’au Maroc, relativise un spécialiste en assurance. Au Maroc, la situation des assurances est différente ; dans ce pays, la libéralisation est bien enracinée, et de nombreuses compagnies d’assurances ont pris pied depuis plusieurs années, faisant des émules. De plus, au Maroc, il y a certains modules qui sont pris en compte pour quantifier les taux de pénétration. Cette approche, les assureurs algériens ne peuvent l’appliquer, pour des raisons diverses, se rapportant à l’environnement et à la structure de notre économie, de manière générale.
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