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« un temps de réflexion pour faire et défaire »

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  • « un temps de réflexion pour faire et défaire »

    L’Agam accueille en ce moment, l’artiste algérienne Amina Menia dans le cadre des Ateliers de l’Euroméditerranée de Marseille-Provence 2013. Une résidence pour une création d’art urbanistique.

    « L’art contemporain est infini, sans matériau. Les lignes entre les disciplines disparaissent. Artiste visuel, le plasticien fait de la vidéo, de la sculpture. L’artiste contemporain est multiple », Amina Menia.


    Depuis lundi, l’Agence d’urbanisme de l’agglomération marseillaise (Agam) accueille en résidence l’artiste algérienne, Amina Menia dans le cadre des Ateliers de l’Euroméditerranée mis en place par Marseille-Provence 2013. Projets fondateurs, ces ateliers ont l’intention de favoriser le dialogue entre les cultures. A travers ce partenariat, l’Agam devient ainsi résidence d’artiste jusqu’au 13 mai, et attend de s’enrichir du regard qu’Amina Menia - tout droit venue d’Alger, pourra porter sur la ville de Marseille.

    L’artiste plasticienne a accepté l’invitation de Marseille-Provence 2013 avec «une logique toute naturelle» car ses «intentions de recherche sont parties du point de rencontre - ou du point de rupture, entre Marseille et Alger», justifie-t-elle.
    Artiste complète aux préoccupations esthétiques centrées sur les thématiques de la ville, de l’urbanisme, de l’architecture, de la sculpture, Amina Menia a développé sa pratique artistique dans un contexte urbain avec toujours ce questionnement en filigrane : «Comment consomme-t-on de l’art dans la ville?» La jeune femme travaille plus particulièrement sur le «statut de l’espace public, son histoire présente et passée, dans un mouvement libre d’appropriation et de ré-appropriation».

    Dans cette démarche, le fonds documentaire des archives de l’Agam apparaît donc comme un fabuleux lieu de recherche, d’investigation, et de création contemporaine - car Amina Menia aborde toujours ses thématiques avec un axe de recherche croisé avec un regard artistique. «L’archive m’intéresse car elle est un matériau très vivant qui provient du terrain. Les informations sont à la fois actuelles et plurielles en raison des regards croisés portés par la sociologie, la science politique... Et tout mon questionnement est alors de savoir comment cette information, je vais la transcender? Pour cela, je privilégie l’humain car je ne suis pas dans une recherche directe et froide».

    Laisser libre cours à l'imagination

    Amina Menia ne sait pas encore où va la mener cette résidence au coeur des archives vivantes de la ville marseillaise. Ni même, quelle forme prendra son oeuvre qui naîtra de ces informations qui peuvent «concerner l’histoire de Marseille, ses projets contemporains ou pourquoi pas les perspectives urbanistiques de la cité phocéenne pour 2030».
    Une sculpture, une vidéo d’art, un écrit? Tout est possible et c’est bien là tout l’enjeu de la démarche. D’ailleurs, «la particularité de cette résidence des Ateliers de l’Euroméditerranée est d’accueillir un artiste dans un espace qui n’a rien à voir avec l’art. Donc dans un premier temps, je vais rencontrer l’équipe de l’Agam avec qui je vais créer «ensemble». Et après ma phase de recherche, je laisserai libre cours à mon imagination. Je ne suis pas venue à Marseille avec une idée préétablie car ce serait contraire au principe de la résidence qui est toujours un temps de réflexion pour faire et défaire». Ce travail, co-produit avec l’Agam, sera ensuite exposé aux Galeries d’art-cade (Marseille) du 15 novembre 2013 à 5 janvier 2014.

    Jeter des ponts entre deux rives


    L’artiste algéroise s’était déjà illustrée à Marseille, en 2012, à l’occasion d’une résidence de recherche qui avait abouti à la création d’une oeuvre protéiforme (photographies, séquences vidéo, cartographie imaginaire ou encore installation d’archives) qui pose le constat d’une histoire commune entre les villes d’Alger et de Marseille. Une histoire incontestable puisque gravée dans la pierre à partir de la figure centrale de l’architecte Fernand Pouillon et du socle commun historique du bâti entre Alger et Marseille. Un socle commun qui laisse une trace visible de l’histoire et invite à une réflexion collective.
    «Pour Alger et pour Marseille, Fernand Pouillon est incontournable. Il fallait que je m’y intéresse. Il a beaucoup oeuvré en Algérie et y est indiscutablement très connu et apprécié». Déjà, présentée au public le 11 octobre dernier à l’espace Fernand Pouillon (Marseille), cette vidéo d’art-installation mono-écran intitulée «Un album de famille bien particulier» (14’35’’, 2012, co-produite par Marseille-Provence 2013 et Aix-Marseille Université, en partenariat avec art-cade galerie des bains douches), sera exposée au MAC de Marseille, de mai à octobre 2013. Le 13 mars prochain, cette oeuvre participera également à la 11e Biennale de Sharjah Art Foundation (Emirats arabes unis) dont la thématique est liée à «l’espace public, comme réceptacle d’échanges et de croisements». Ni doc, ni reportage, «ce qu’on voit, ce qu’on lit, ce qu’on entend, laisse au public la liberté de se l’approprier». Dans cette oeuvre, «je ne suis pas restée dans le récit historique. Je suis dans l’auto-fiction avec quelques références historiques et fictionnelles».
    Et Amina Menia de conclure, «la vie d’artiste, c’est de passer de ville en ville, d’espace en espace, de jongler entre les différents contextes». Comme pour jeter des ponts entre deux rives, tisser des liens entre les hommes, raccrocher des histoires. Créer du sens par un regard, donner de l’existence grâce à l’Art.

    Linda Be Diaf
    Il n’y a rien de noble à être supérieur à vos semblables. La vraie noblesse, c'est être supérieur à votre moi antérieur.
    Hemingway
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