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Les chiffres crus des exportations algériennes hors hydrocarbures

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  • Les chiffres crus des exportations algériennes hors hydrocarbures

    En 2012, les exportations algériennes hors hydrocarbures ont totalisé 2,18 milliards de dollars, soit 3% de la valeur globale des exportations. Ce pourcentage tombe à 1,1% si on en retranche celles réalisées par Sonatrach (hydrocarbures) et Fertial (ammoniac).

    Selon M. Ali Bey Nasri, président de l’Association algérienne des exportateurs, l’Algérie a exporté 2,18 milliards de dollars en 2012 de produits hors hydrocarbures, ce qui représente 3% du total de ses exportations.
    Quatre entreprises réalisent 83% de ces exportations. Sonatrach a exporté pour 935 millions de dollars de produits dérivés des hydrocarbures en 2012, contre 481 millions de dollars pour Fertial (ammoniac). Somiphost (phosphates) et Cevital (sucre) sont les deux autres exportateurs importants.
    Si on exclut Sonatrach et Fertial, le pourcentage des exportations hors hydrocarbures tombe à 1,1%, pour un montant légèrement supérieur à un demi-milliard de dollars. La structure des exportations est donc « très pauvre », estime M. Nasri. Les produits agricoles restent quasiment absents, avec seulement 34 millions de dollars en 2012, dont 25 millions pour les dattes, 8 pour la truffe et 3 pour l’échalote. Cette situation est le résultat de nombreux facteurs. Les entreprises n’ont pas l’habitude d’exporter et ne cherchent pas à le faire, car elles disposent d’un marché intérieur rémunérateur.

    Pour M. Nasri, ce constat est aggravé par « l’absence de vision et de stratégie » au sein du gouvernement pour aller à une intégration dans l’espace naturel de l’Algérie ». Il pointe aussi une « absence de stratégie », un « manque de volonté » d’aller à l’exportation et une « lenteur dans l’application des décisions ». Il cite notamment le cas du « Conseil national de promotion des exportations » dont les textes ont été adoptés en 2004 mais qui n’a toujours pas été installé. D’autre handicaps freinent l’exportation, ajoute-t-il, parmi lesquels le coût de production prohibitif et le coût excessif du fret.

    L’accord d’association avec l’Union européenne dénoncé

    Pour M. Nasri, des opérations ponctuelles ne suffisent pas. Il faut « mettre à niveau l’environnement global de l’entreprise ». Lors de la tripartie, 62 point ont été définis et quelques-uns ont été pris en charge, comme la mise en place de ressources en devises, passées de 10 à 20% de la somme globale exportée, et un allongement des délais de rapatriement du produit de la vente, passés de 120 à 180 jours.

    Mais à côté de cela, regrette-t-il, il y a tout ce qui bloque les exportations : « Nous n’avons pas de vision, nous ne savons pas quelles sont nos forces. Nous n’avons pas défini les domaines dans lesquels nous sommes performants ». Il cite l’exemple du Maroc, qui mise sur « le tourisme, l’agriculture, les textiles, etc. », et celui de la Tunisie qui « équilibre à 85% son commerce extérieur avec l’UE » alors que « l’Algérie couvre moins de 5% ». « Nous exportons pour un dollar et importons pour 20 », ajoute-t-il.

    M. Nasri dénonce également l’accord d’association avec l’Union européenne, signé, selon lui, sans étude d’impact sur l’économie algérienne, ce qui contraint les entreprises algériennes à une « position défensive, sans esprit de conquête ». Il relève aussi « l’indigence dans l’analyse et l’absence d’expertise ». Quatre conditions doivent être réunies pour pouvoir exporter, selon lui : la qualité, la quantité, la régularité, et le réseau. Or, dit-il, « aucune de ces conditions n’est assurée » en Algérie.
    AÏSSA BOUZIANE
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