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Le soleil et le tamis

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  • Le soleil et le tamis

    Le pouvoir algérien se serait bien passé de cette mauvaise publicité : empêcher des activistes de prendre part au Forum social mondial est symptomatique d’un malaise criant.
    À trop vouloir cacher le soleil avec un tamis, comme dit l’adage, le pouvoir algérien donne raison à ses adversaires et apporte de l’eau au moulin des contestataires.
    Dans un monde de plus en plus globalisé, où Internet a supprimé toutes les barrières, sauf celles qui existent chez nos décideurs, il serait vain de tenter de cacher quoi que ce soit. Notre ciel pullule de satellites qui guettent et notent tout.

    Le pouvoir ne veut pas entendre parler d’une société civile, autre que celle qu’il a lui-même enfantée, engraissée et autorisée. Celle qui l’applaudit, celle qu’il rencontre tout le temps et celle qu’il récompense par des postes au Parlement, dans l’administration et, parfois, dans le gouvernement.

    L’autre société civile, celle qui se bat sur le terrain, qui dit son désaccord, est exclue, interdite d’activer librement et, souvent, soupçonnée de travailler pour des intérêts étrangers. Il n’y a que dans les pays dictatoriaux que l’on accuse ses propres enfants de rouler pour des étrangers. La théorie de “la main de l’étranger” hante les esprits de nos décideurs au point de leur faire perdre la raison.

    En quoi la présence de militants algériens à un forum mondial dérange-t-elle ? Pourquoi craint-on que des associations évoquent les problèmes qu’elles vivent au quotidien ? Pourtant, il suffit de surfer sur Internet pour trouver tout cela.

    Au contraire, le pouvoir aurait beaucoup plus à gagner en laissant ces associations s’exprimer librement ici et ailleurs, sachant que le musellement de l’expression et l’absence de dialogue risquent de pousser tous les mécontents à adopter des positions extrêmes. Et là, beaucoup de spécialistes dans la manipulation des foules attendent impatiemment d’entrer en jeu.

    Il est des habitudes fâcheuses que le pouvoir a du mal à s’en débarrasser. Il ne peut y avoir de réponses fiables et viables aux problèmes posés par la société civile sans dialogue réel et sincère. Continuer la fuite en avant et refuser de considérer ces syndicats et ces comités comme des partenaires sociaux, en lieu et place des associations des walis et des ministres, serait suicidaire.

    Azzeddine Bensouiah -Liberté
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