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Décès de Me Ammar Bentoumi, 1er ministre de la Justice de l’Algérie indépendante

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  • Décès de Me Ammar Bentoumi, 1er ministre de la Justice de l’Algérie indépendante

    ALGER - Le premier ministre de la Justice, garde des sceaux, de l’Algérie indépendante, le bâtonnier Me Ammar Bentoumi, est décédé vendredi à son domicile à Alger des suites d’une longue maladie, à l’âge de 90 ans, a-t-on appris auprès de ses proches.

    La dépouille mortelle de Me Ammar Bentoumi sera transférée demain samedi au tribunal Abane Ramdane d’Alger-centre où un hommage lui sera rendu par ses confrères et compagnons de lutte pour l’indépendance.

    Il sera enterré dans l’après-midi du même jour au cimetière de Sidi M’hamed à Bouzaréah, sur les hauteurs d’Alger.
    APS

    PAIX A SON AME ET SINCERES CONDOLEANCES A SA FAMILLE
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Il était âgé de 90 ans : Maître Bentoumi, premier garde des Sceaux de l’Algérie indépendante, est mort jeudi



    L’homme, qui a eu l’heureuse idée de publier, il y a deux ans, un livre sur son parcours, ainsi que sur la justice algérienne depuis 1962, était considéré comme l’infatigable avocat des causes justes.


    Maître Amar Bentoumi n’est plus. Le premier ministre de la Justice de l’Algérie indépendante a tiré sa révérence jeudi, des suites d’une longue maladie. Une maladie qui ne l’empêchera pas de mettre au point son dernier livre, qui paraîtra aux éditions Casbah, le mois d’avril prochain. Crime et infamie, la colonisation vécue par un Algérien (1923-1954). Une sorte d’autobiographie, émaillée d’évènements historiques explicatifs et qui retrace les premières années de sa prise de conscience et son engagement dans le mouvement national.

    Une plaidoirie brillante, comme lui seul en a l’art, démantelant tous les mythes de la colonisation. Il acculera sans la moindre concession les nostalgiques de cette malheureuse période de notre histoire et ceux qui glorifient « ses aspects positifs ».
    Maître Amar Bentoumi était de ceux qui ont pris conscience très jeune de ce système colonial injuste et oppressif. Né à Constantine, le jeune Amar y fait de brillantes études primaires, avant de quitter sa ville natale pour Alger. Il décroche avec brio son baccalauréat et souhaite intégrer la faculté d’histoire. Ali Boumendjel lui conseillera, alors, d’intégrer la faculté de droit, pour devenir l’avocat du PPA-MTLD. Un conseil qu’il suivra. Inscrit au barreau d’Alger en 1947, il devient, à la fin de son stage en 1947, l’avocat du parti. A l’âge de 24 ans, il commence à plaider aux côtés de Gonon, Ali Boumendjel et Hocine Tayebi toutes les affaires du mouvement nationaliste. Un métier qui lui fera prendre davantage conscience de la misère et de l’oppression, et toutes les injustices que subissaient les Algériens sous le joug colonial. Aussi, il n’hésitera pas à devenir, le 8 novembre 1954, l’avocat du Front de libération nationale (FLN) quand Rabah Bitat fera appel à lui. Il sera membre du collectif de défense des combattants de la liberté, créé en1955, et participe à la défense des militants et patriotes engagés dans la guerre de Libération nationale. Une tâche qu’il prend à cœur, jusqu’à son arrestation en 1957. Il est incarcéré à Berrouaghia puis à Bossuet. « J’en étais devenu le responsable clandestin avec Cheikh Sahnoun comme muphti, aux côtés de Djennas, Kerbouche, Aroua et le docteur Belouizdad », racontait-il sur cette période carcérale.

    Il est libéré par la suite, mais assigné à résidence. Il quitte, donc, Alger clandestinement et passe en Italie, où il rejoint, à Rome, Taïeb Boulahrouf. A son arrivée à Tunis, il est accueilli par M'hammed Yazid et Benkhedda. Au printemps 1959, Djillali M’barek, dirigeant du syndicat UGTA, lui demande de faire réapparaître L’ouvrier algérien. Ferhat Abbas l’envoie au Maroc pour y soutenir le nouveau gouvernement. Depuis le royaume chérifien, il reste en contact avec la Fédération de France du FLN et participe à la rédaction de la Charte de Tripoli. A l’indépendance du pays, il est élu député de Constantine dans la première Assemblée constituante et devient, le 27 septembre 1962, le premier ministre de la Justice de l’Algérie indépendante. En désaccord avec feu Ben Bella, il claque la porte du gouvernement, six mois plus tard. Il est interné à Adrar, en compagnie du président Ferhat Abbas, de juin 1964 à juin 1965. Après le coup d’Etat du 19 juin, maître Bentoumi reprend le chemin des tribunaux. Il remet sa robe noire et reprend ses plaidoiries. Il devient, en septembre 1967, bâtonnier de l’Ordre des avocats. Un poste qu’il occupera jusqu’en septembre 1975. Epris de justice, maître Bentoumi fut aussi l’avocat des fidayîne palestiniens à Athènes, Munich et Le Caire. Il est membre du comité de parrainage du Tribunal Russell sur la Palestine, dont les travaux ont été présentés le 4 mars 2009.

    Ce parcours riche et exemplaire n’a jamais détourné maître Amar Bentoumi d’une revendication qu’il n’a cessé de clamer jusqu’à sa mort. La France doit se repentir.
    En homme de droit, il n’a pas arrêté de souligner la responsabilité de l’Etat français dans tous les crimes commis en son nom en Algérie. Il fera de cette revendication son principal testament. « Plus que jamais et jusqu’à ce que la vérité soit reconnue et que justice soit faite, les Algériennes et Algériens de toutes générations et de toutes conditions se doivent de rester fidèles aux millions de chouhada morts pour leur pays, en exigeant de l’Etat français repentance, réparation et indemnisation pour les crimes commis pas ses ressortissants et souvent ses représentants en Algérie, depuis le 14 juin 1830, date du débarquement de ses troupes à Sidi Fredj. »

    REPORTERS.DZ
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