Alerte nationale : Belkhadem veut être Président !
Belkhadem vient de le confirmer : il veut être Président de ce pays. Il l'a dit à TSA, avec la façon alambiquée de celui qui veut concilier sa profession de soumis à Bouteflika et son ambition d'hériter de la place de Bouteflika. A la question de «vous n'avez aucune ambition présidentielle ?», il répond par un tordu «Je mentirais en disant que l'horizon est fermé. Parce que tout citoyen algérien qui répond aux conditions constitutionnelles a le droit de se présenter à la présidentielle. C'est-à-dire que rien n'est interdit à toute personne qui remplit les conditions.». Donc le bonhomme le veut et se croit être le digne représentant d'un courant puissant en Algérie.
Ce courant qui est né de la négation de soi, de l'arabophilie maladive, produit lointain de la colonisation «horizontale» et qui veut aujourd'hui prendre le pouvoir totalement. Pas seulement l'Ecole, la Justice, la moitié de la «culture», le chant et la mosquée, mais veut aussi la Présidence. Qui est Belkhadem en effet ? Pas seulement lui-même, mais cette synthèse entre Zaouïa, religion, kasma, burnous, tampon au front et vision primaire du politique comme génuflexions et distributions de passeports de Hadj, qui s'affirme de plus en plus en Algérie comme solution médiane entre islamisme et nationalisme. Le bonhomme le sait, «travaille» cette image et se veut le représentant de ce courant qui sera le triomphe de la rime et du blabla sur l'entreprise et la valeur ajoutée.
La synthèse entre tapis de prière et tapis rouge.
Car il faut imaginer le pays avec Belkhadem Président : deux autres plus grandes mosquées d'Afrique, les galons des épaules qui deviendront les tampons sur le front, une vision économique proche du bazar des caravanes, une école encore plus moyenâgeuse, une haine institutionnalisée des laïcs et progressistes, une perte de temps et un recul vers l'époque des caïds. Car le bonhomme a de l'ambition mais sans avoir de la force du caractère. Le pays en deviendra plus faible, plus ravagé, plus dur à vivre, plus surréaliste. Une sorte de grande kasma avec une «Si Affifisation» de toutes les autres institutions de l'Algérie.
Le rêve de Belkhadem a même une esthétique : celle de Omar El Bachir et son califat unipersonnel à vie et avec les mêmes penchants pour les accoutrements et les harangues sur Dieu, la Chariâa. Rappelez-vous cette vision de l'économie qu'à Belkhadem et qu'on peut lire dans sa réaction sur les inégalités sociales : c'est Dieu qui l'a voulu. On ne peut bien sur ni être la Corée du Sud, ni l'Espagne d'autrefois avec une telle sentence soupirante. Juste des veufs, des tristes ou des fatalistes et des femmes enterrées. Nous avons subi pendant des années cet homme comme représentant du représentant, comme ministre, comme chef de gouvernement, comme distributeur de passeport pour pèlerinage, comme un iranien assimilé, comme polygame idéologique, comme fabricant de vents, nous risquons de le subir comme Président. Et cela sera la victoire finale de ce courant idéologique que Benbella, Boumediene et le régime ont fabriqué pour l'Algérie en guise d'identité après la décolonisation et qui ont conduit le pays à sa misère et ses illusions et ses haines de soi. Avec cet homme comme Président, l'Algérie sera Soudanisée avec le sourire et sa bénédiction.
par Kamel Daoud
Le Quotidien d'Oran
Belkhadem vient de le confirmer : il veut être Président de ce pays. Il l'a dit à TSA, avec la façon alambiquée de celui qui veut concilier sa profession de soumis à Bouteflika et son ambition d'hériter de la place de Bouteflika. A la question de «vous n'avez aucune ambition présidentielle ?», il répond par un tordu «Je mentirais en disant que l'horizon est fermé. Parce que tout citoyen algérien qui répond aux conditions constitutionnelles a le droit de se présenter à la présidentielle. C'est-à-dire que rien n'est interdit à toute personne qui remplit les conditions.». Donc le bonhomme le veut et se croit être le digne représentant d'un courant puissant en Algérie.
Ce courant qui est né de la négation de soi, de l'arabophilie maladive, produit lointain de la colonisation «horizontale» et qui veut aujourd'hui prendre le pouvoir totalement. Pas seulement l'Ecole, la Justice, la moitié de la «culture», le chant et la mosquée, mais veut aussi la Présidence. Qui est Belkhadem en effet ? Pas seulement lui-même, mais cette synthèse entre Zaouïa, religion, kasma, burnous, tampon au front et vision primaire du politique comme génuflexions et distributions de passeports de Hadj, qui s'affirme de plus en plus en Algérie comme solution médiane entre islamisme et nationalisme. Le bonhomme le sait, «travaille» cette image et se veut le représentant de ce courant qui sera le triomphe de la rime et du blabla sur l'entreprise et la valeur ajoutée.
La synthèse entre tapis de prière et tapis rouge.
Car il faut imaginer le pays avec Belkhadem Président : deux autres plus grandes mosquées d'Afrique, les galons des épaules qui deviendront les tampons sur le front, une vision économique proche du bazar des caravanes, une école encore plus moyenâgeuse, une haine institutionnalisée des laïcs et progressistes, une perte de temps et un recul vers l'époque des caïds. Car le bonhomme a de l'ambition mais sans avoir de la force du caractère. Le pays en deviendra plus faible, plus ravagé, plus dur à vivre, plus surréaliste. Une sorte de grande kasma avec une «Si Affifisation» de toutes les autres institutions de l'Algérie.
Le rêve de Belkhadem a même une esthétique : celle de Omar El Bachir et son califat unipersonnel à vie et avec les mêmes penchants pour les accoutrements et les harangues sur Dieu, la Chariâa. Rappelez-vous cette vision de l'économie qu'à Belkhadem et qu'on peut lire dans sa réaction sur les inégalités sociales : c'est Dieu qui l'a voulu. On ne peut bien sur ni être la Corée du Sud, ni l'Espagne d'autrefois avec une telle sentence soupirante. Juste des veufs, des tristes ou des fatalistes et des femmes enterrées. Nous avons subi pendant des années cet homme comme représentant du représentant, comme ministre, comme chef de gouvernement, comme distributeur de passeport pour pèlerinage, comme un iranien assimilé, comme polygame idéologique, comme fabricant de vents, nous risquons de le subir comme Président. Et cela sera la victoire finale de ce courant idéologique que Benbella, Boumediene et le régime ont fabriqué pour l'Algérie en guise d'identité après la décolonisation et qui ont conduit le pays à sa misère et ses illusions et ses haines de soi. Avec cet homme comme Président, l'Algérie sera Soudanisée avec le sourire et sa bénédiction.
par Kamel Daoud
Le Quotidien d'Oran
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