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La question d’un éventuel quatrième mandat du président Abdelaziz Bouteflika fait nécessairement partie du débat public et la soulever n’est pas, contrairement à ce que suggère Mme Louisa Hanoune, une pensée hérétique.
Le plus gênant dans les sorties de la dirigeante du Parti des travailleurs est cette sorte de prétention grandiloquente à être la seule qui défende la patrie contre l’impérialisme… On comprend parfaitement qu’elle défende le secteur public, qu’elle soit contre l’Accord d’association ou l’entrée à l’OMC… C’est une vision respectable, mais que personne n’est « obligé » de partager.
Mais en quoi se prononcer contre un nouveau mandat présidentiel serait un acte antipatriotique. Bouteflika, premier concerné, ne semble pas, jusqu’à preuve du contraire, aussi offusqué que la présidente du PT à l’idée qu’on puisse en débattre. A tort ou raison, la conviction est, largement établie, qu’un président en poste qui fait acte de candidature est un signe que l’on va vers une élection fermée. Et il est donc naturel que la question soit discutée et débattue. Au lieu de jeter des anathèmes – c’est tout de même absurde de reprocher à des partis politiques de faire acte de présence à Ghardaïa ou ailleurs dans le pays -, les hommes et les femmes politiques gagneraient à aborder les choses avec un esprit ouvert.
Il y a des polémiques utiles et ce sont celles qui portent sur la manière de diversifier l’économie, de créer de l’emploi, de réformer, sérieusement, le système éducatif… et plus fondamentalement de donner vie à des institutions qui sont purement formelles. Car – et ces discours vindicatifs en sont les reflets – le grand problème de l’Algérie est bel et bien l’absence de vitalité des institutions. C’est cela qui donne l’impression, justifiée, que la politique n’est pas celle que l’on voit à l’Assemblée populaire nationale ou dans les déchirements à spectacle des partis… mais que la « vraie » politique est celle qui se déroule derrière les rideaux. Il ne sert, dans un tel contexte, d’essayer de comprendre les sorties bizarres de certains politiques.
Dans une Algérie qu’on a fait dégoûter de la politique… on en fait des lectures qui ne sont pas à leur honneur. Dans un tel contexte, il est difficile de ne pas comprendre que des hommes politiques choisissent de rester silencieux. Car tant qu’une scène politique n’est pas réellement instituée et que les institutions élues ne sont pas les lieux des batailles et des négociations politiques, on reste dans le théâtre d’ombres. Qu’on ne se berce pas d’illusions. Le pays a besoin de redonner du sens à la politique au sens le plus précieux du terme, c’est-à-dire comme un facteur de structuration pacifique et libre de la société. Et cela implique que soient discutées ouvertement les questions des libertés et de leur exercice effectif.
Au lieu de prendre la posture de défenseur d’une citadelle assiégée, il faut défendre les libertés et la citoyenneté. C’est cela qui fera des Algériens autant de citadelles fortes. C’est cela qui fera des Algériens de vrais acteurs qui essayent de rechercher le meilleur en eux et pour eux. Il n’y a pas d’hérésie en politique. Car les incertitudes sur l’avenir sont très précisément liées à la vacuité de la scène politique où les hommes politiques sont réduits à assumer des jeux de rôle sans conviction.
Écrit par LENA AZIZI
REPORTERS.DZ
Le plus gênant dans les sorties de la dirigeante du Parti des travailleurs est cette sorte de prétention grandiloquente à être la seule qui défende la patrie contre l’impérialisme… On comprend parfaitement qu’elle défende le secteur public, qu’elle soit contre l’Accord d’association ou l’entrée à l’OMC… C’est une vision respectable, mais que personne n’est « obligé » de partager.
Mais en quoi se prononcer contre un nouveau mandat présidentiel serait un acte antipatriotique. Bouteflika, premier concerné, ne semble pas, jusqu’à preuve du contraire, aussi offusqué que la présidente du PT à l’idée qu’on puisse en débattre. A tort ou raison, la conviction est, largement établie, qu’un président en poste qui fait acte de candidature est un signe que l’on va vers une élection fermée. Et il est donc naturel que la question soit discutée et débattue. Au lieu de jeter des anathèmes – c’est tout de même absurde de reprocher à des partis politiques de faire acte de présence à Ghardaïa ou ailleurs dans le pays -, les hommes et les femmes politiques gagneraient à aborder les choses avec un esprit ouvert.
Il y a des polémiques utiles et ce sont celles qui portent sur la manière de diversifier l’économie, de créer de l’emploi, de réformer, sérieusement, le système éducatif… et plus fondamentalement de donner vie à des institutions qui sont purement formelles. Car – et ces discours vindicatifs en sont les reflets – le grand problème de l’Algérie est bel et bien l’absence de vitalité des institutions. C’est cela qui donne l’impression, justifiée, que la politique n’est pas celle que l’on voit à l’Assemblée populaire nationale ou dans les déchirements à spectacle des partis… mais que la « vraie » politique est celle qui se déroule derrière les rideaux. Il ne sert, dans un tel contexte, d’essayer de comprendre les sorties bizarres de certains politiques.
Dans une Algérie qu’on a fait dégoûter de la politique… on en fait des lectures qui ne sont pas à leur honneur. Dans un tel contexte, il est difficile de ne pas comprendre que des hommes politiques choisissent de rester silencieux. Car tant qu’une scène politique n’est pas réellement instituée et que les institutions élues ne sont pas les lieux des batailles et des négociations politiques, on reste dans le théâtre d’ombres. Qu’on ne se berce pas d’illusions. Le pays a besoin de redonner du sens à la politique au sens le plus précieux du terme, c’est-à-dire comme un facteur de structuration pacifique et libre de la société. Et cela implique que soient discutées ouvertement les questions des libertés et de leur exercice effectif.
Au lieu de prendre la posture de défenseur d’une citadelle assiégée, il faut défendre les libertés et la citoyenneté. C’est cela qui fera des Algériens autant de citadelles fortes. C’est cela qui fera des Algériens de vrais acteurs qui essayent de rechercher le meilleur en eux et pour eux. Il n’y a pas d’hérésie en politique. Car les incertitudes sur l’avenir sont très précisément liées à la vacuité de la scène politique où les hommes politiques sont réduits à assumer des jeux de rôle sans conviction.
Écrit par LENA AZIZI
REPORTERS.DZ
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