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Le fils du pauvre traduit en kabyle par Moussa Ould Taleb

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  • Le fils du pauvre traduit en kabyle par Moussa Ould Taleb

    En cette triste période de commémoration de la disparition de Mouloud Ferraoun, quel meilleur hommage à ce grand auteur que la publication de la traduction de l’une de ses plus belles œuvres ‘’Le fils du pauvre’’ en kabyle. Une occasion aussi où nous ne pouvons ne pas avoir une pensée émue pour l’auteur de cette magistrale traduction qui n’est autre que Moussa Ould Taleb.

    L’ouvrage est édité après sa subite et tragique disparition. Mais Moussa nous a légué une œuvre d’une valeur inestimable sur la composition de la langue et sa traduction avec ses harmonies et sa magie. Le fil de l’histoire rééquilibrée dans la langue naturelle et de pensée de Feraoun, c'est-à-dire la langue kabyle, s’écoute, dans sa lecture, comme dans une pièce de théâtre.

    La levée de rideau s’ouvre sur le parcours d’un enfant aux prises avec son entrée dans le monde et la société qui l’entoure. Feraoun s’était décrit comme tous les fils des pauvres du pays s’en allant défier tous les obstacles dressés devant lui mais qu’il finira par vaincre un à un. Dans sa traduction en langue kabyle, Moussa Ould Taleb ajoute une vie aux mots restés figés dans un ensemble de pages alignés selon la procédure d’usage scripturaire.

    Dans ce cas précis, le terme même de « traduction » se charge d’ambigüité tellement nous osons dire que la réelle traduction était plutôt de l’autre côté, c'est-à-dire dans le texte déjà écrit en langue française.

    Youcef Merrahi, premier responsable du Haut Commissariat à l’Amazighité, lui-même ne manque pas de signaler cette « réappropriation », ce « retour » aux sources de la pensée Feraounienne. Même les néologismes que Moussa n’a pas pu éviter, écrira encore le préfacier, ont été introduits à dose intelligente et suivant une touche pédagogique propre à lui. Ainsi, dans la version kabyle Moussa n’a pas fait dans un académisme rigide. Il a plutôt laissé les phrases venir d’elles-mêmes pour ce qu’elles communiquent comme images verbales d’une étonnante clarté, sans heurts ni dépaysement d’ambiance. Pour qui a lu le livre dans son édition originale et ensuite dans sa réplique en kabyle remarquera aisément une forme de saveur inachevée qu’ont les mots de celle-là largement compensés dans le texte de celle-ci.

    L’adage ne s’est, encore une nouvelle fois, pas trompé. Bien sur que le texte français de Feraoun a subjugué des écrivains de plusieurs pays qui l’ont traduit dans leurs langues respectives.

    L’adaptation a été tellement orientée par une vérité toute humaine des faits que le récit a été même adopté dans le cursus de l’enseignement dans les pays d’accueil. A vrai dire dans le texte original, Feraoun a fait dire à la langue française d’emprunt et de disponibilité un langage purement kabyle et surtout universel.

    Par Abdennour Abdesselam - La Dépêche de kabylie
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