Mon Journal a déjà consacré plusieurs articles aux actions du Mossad sur le territoire algérien, collectant des informations à partir de son antenne tunisienne et recrutant des agents dans le pays. Depuis quelques jours, des chewing-gums israéliens sont vendus clandestinement dans l’Est du pays. Les services de police algériens ont confisqué une grande quantité de cette marchandise et ouvert une enquête.
La normalisation des relations entre l’Algérie et Israël n’a cessé, durant ces quinze dernières années, de soulever la polémique. La main d’Abdelaziz Bouteflika, à peine arrivé à la tête de l’Etat, serrant celle du Premier ministre israélien, Ehud Barak, lors des obsèques du roi du Maroc Hassan II en juillet 1999, a été abondamment commentée par la presse internationale et généralement interprétée comme un signe de détente entre les deux pays qui n’entretiennent officiellement aucune relation. Devant le tollé que ce geste de courtoisie a soulevé, le chef de l’Etat a invoqué le verset 86 de la sourate 4 « Lorsqu’un salut vous est adressé, rendez le de façon plus courtoise, mais rendez-le de toute façon » pour dire, d’une part, qu’il s’est plié à une obligation coranique, et, d’autre part, que le geste avait d’abord été fait par le Premier ministre d’Israël.
De nouveau, le président de la République soulève la tempête, lors de la visite qu’il effectue en France en juin 2000, rencontrant, sans y être contraint par le protocole, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France, Henri Hadjenberg, et invitant le chanteur juif originaire de Constantine, Enrico Macias, à venir chanter en Algérie. Le tollé suscité dans certains milieux de la « classe politique », notamment au sein du FLN, a fait renoncer Abdelaziz Bouteflika à son invitation publiquement lancée.
Se croyant, sans doute, autorisé à franchir un plus grand pas, à moins qu’ils n’aient reçu le feu vert des autorités algériennes, vers « la normalisation », des journalistes et des universitaires algériens se rendent à Tel-Aviv et Jérusalem où ils sont reçus par le ministre israélien des Affaires étrangères, David Lévy, un juif sépharade du Maroc. Selon un membre de cette délégation, les autorités algériennes n’avaient dressé aucun obstacle à cette visite qu’il avait analysée comme un changement d’orientation diplomatique de l’Algérie à l’égard d’Israël. La réaction de Abdelaziz Bouteflika à cette visite fut immédiate et virulente, la qualifiant de « trahison ».
Pourtant, moins de quatre mois après, le journal israélien Yédiot Aharonot révélait que le chef de l’Etat algérien avait rencontré, le 22 octobre, Shimon Pérès, alors ministre de la Coopération régionale, et Shlomo Ben Ami, ministre de la Sécurité intérieure, au cours du forum de Formentor, à Palma de Majorque. Dans l’interview qu’il a donné à ce journal israélien de centre-droit, Abdelaziz Bouteflika affirmait sa disposition à coopérer avec Israël sur le plan économique. De son côté, le journal français Le Monde rapportait qu’une « délégation israélienne de haut niveau » avait séjourné en Algérie du 15 au 25 octobre 2000.
La voie avait déjà été ouverte par l’actuelle ministre de la Culture, Khalida Toumi, qui, la première, a transgressé, au milieu des années 90, alors que l’Algérie était à feu et à sang, ce tabou, en se rendant à Jérusalem pour dénoncer « le terrorisme islamiste », au moment où le Hamas palestinien avait intensifié ses attentats suicides.
Une bombe explose en décembre 2010 lorsque WikiLeaks publie ses câbles sur la diplomatie algérienne, dévoilant les propos de l’ambassadeur d’Algérie en Suisse, Driss Djarairi, qui ont provoqué un scandale dans les réseaux sociaux pour avoir proposé de « se rendre disponible pour les Israéliens » dans les discussions sur le processus de paix au Proche Orient et le désarmement de l’Iran.
Depuis quelques mois, le Mossad a réactivé ses réseaux au Maghreb et intensifié ses actions en direction, notamment, de l’Algérie, à partir de sa base de Tunis que dirige Jalboagh Nachman, collectant des informations et recrutant des agents.
La curieuse affaire des Chewing Gum israéliens entrés, selon toute vraisemblance, de la frontière Est du pays, malgré les contrôles jugés draconiens pour des raisons de « terrorisme », est une nouvelle démonstration, après celles, notamment, des médicaments et des vêtements pour femmes que les produits israéliens entrent, sans entrave, en Algérie.
Brahim Younessi
La normalisation des relations entre l’Algérie et Israël n’a cessé, durant ces quinze dernières années, de soulever la polémique. La main d’Abdelaziz Bouteflika, à peine arrivé à la tête de l’Etat, serrant celle du Premier ministre israélien, Ehud Barak, lors des obsèques du roi du Maroc Hassan II en juillet 1999, a été abondamment commentée par la presse internationale et généralement interprétée comme un signe de détente entre les deux pays qui n’entretiennent officiellement aucune relation. Devant le tollé que ce geste de courtoisie a soulevé, le chef de l’Etat a invoqué le verset 86 de la sourate 4 « Lorsqu’un salut vous est adressé, rendez le de façon plus courtoise, mais rendez-le de toute façon » pour dire, d’une part, qu’il s’est plié à une obligation coranique, et, d’autre part, que le geste avait d’abord été fait par le Premier ministre d’Israël.
De nouveau, le président de la République soulève la tempête, lors de la visite qu’il effectue en France en juin 2000, rencontrant, sans y être contraint par le protocole, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France, Henri Hadjenberg, et invitant le chanteur juif originaire de Constantine, Enrico Macias, à venir chanter en Algérie. Le tollé suscité dans certains milieux de la « classe politique », notamment au sein du FLN, a fait renoncer Abdelaziz Bouteflika à son invitation publiquement lancée.
Se croyant, sans doute, autorisé à franchir un plus grand pas, à moins qu’ils n’aient reçu le feu vert des autorités algériennes, vers « la normalisation », des journalistes et des universitaires algériens se rendent à Tel-Aviv et Jérusalem où ils sont reçus par le ministre israélien des Affaires étrangères, David Lévy, un juif sépharade du Maroc. Selon un membre de cette délégation, les autorités algériennes n’avaient dressé aucun obstacle à cette visite qu’il avait analysée comme un changement d’orientation diplomatique de l’Algérie à l’égard d’Israël. La réaction de Abdelaziz Bouteflika à cette visite fut immédiate et virulente, la qualifiant de « trahison ».
Pourtant, moins de quatre mois après, le journal israélien Yédiot Aharonot révélait que le chef de l’Etat algérien avait rencontré, le 22 octobre, Shimon Pérès, alors ministre de la Coopération régionale, et Shlomo Ben Ami, ministre de la Sécurité intérieure, au cours du forum de Formentor, à Palma de Majorque. Dans l’interview qu’il a donné à ce journal israélien de centre-droit, Abdelaziz Bouteflika affirmait sa disposition à coopérer avec Israël sur le plan économique. De son côté, le journal français Le Monde rapportait qu’une « délégation israélienne de haut niveau » avait séjourné en Algérie du 15 au 25 octobre 2000.
La voie avait déjà été ouverte par l’actuelle ministre de la Culture, Khalida Toumi, qui, la première, a transgressé, au milieu des années 90, alors que l’Algérie était à feu et à sang, ce tabou, en se rendant à Jérusalem pour dénoncer « le terrorisme islamiste », au moment où le Hamas palestinien avait intensifié ses attentats suicides.
Une bombe explose en décembre 2010 lorsque WikiLeaks publie ses câbles sur la diplomatie algérienne, dévoilant les propos de l’ambassadeur d’Algérie en Suisse, Driss Djarairi, qui ont provoqué un scandale dans les réseaux sociaux pour avoir proposé de « se rendre disponible pour les Israéliens » dans les discussions sur le processus de paix au Proche Orient et le désarmement de l’Iran.
Depuis quelques mois, le Mossad a réactivé ses réseaux au Maghreb et intensifié ses actions en direction, notamment, de l’Algérie, à partir de sa base de Tunis que dirige Jalboagh Nachman, collectant des informations et recrutant des agents.
La curieuse affaire des Chewing Gum israéliens entrés, selon toute vraisemblance, de la frontière Est du pays, malgré les contrôles jugés draconiens pour des raisons de « terrorisme », est une nouvelle démonstration, après celles, notamment, des médicaments et des vêtements pour femmes que les produits israéliens entrent, sans entrave, en Algérie.
Brahim Younessi
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