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Maroc : Enquête. Le Roi artiste

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  • Maroc : Enquête. Le Roi artiste

    Enquête. Le Roi artiste

    Mohammed VI s’est forgé l’image d’un roi mécène et amoureux des arts. Au fil de son règne, il est devenu le principal acteur culturel du Maroc. Décryptage.

    « Mohammed VI a l’art dans la peau depuis son plus jeune âge. Pour lui, c’est quelque chose de très important pour l’évolution du Maroc, c’est pour cela qu’il essaie par tous les moyens d’encourager les artistes qu’il trouve intéressants ou courageux”, explique le publicitaire Noureddine Ayouch, qui a souvent eu l’occasion de le côtoyer. Lorsqu’il était prince héritier, Mohammed VI a vite développé un intérêt envers la musique, le cinéma et la peinture. Enfant, il joue de plusieurs instruments de musique, une manière de parfaire ses “humanités” de futur roi. Adolescent, il s’intéresse au 7ème art, et fréquente régulièrement la salle de cinéma Zahwa à Rabat. Mais c’est surtout la peinture qui le fascine. Il s’y est même essayé, avant que Hassan II ne le découvre et ne l’en dissuade. “Un jour, son père a réalisé qu’il passait beaucoup trop de temps à peindre. Il lui a confisqué tout son matériel, lui expliquant que la peinture ne devait pas passer avant ses futures responsabilités de chef d’Etat”, confie un célèbre plasticien marocain.

    Palette royale
    A défaut de créer, Mohammed VI est devenu le plus grand collectionneur d’art du pays. Il possède des œuvres de Hassan El Glaoui, Mahi Binebine, Mohamed Kacimi, Jilali Gharbaoui ou encore Chaïbia. En accrochant des toiles aux cimaises de ses résidences, Mohammed VI a recréé en art le phénomène de suivisme qui prévaut dans le sérail concernant son goût pour les voitures ou ses hobbies. Mohammed VI est ainsi devenu prescripteur et influe sur la cote des artistes. “Il a dopé le marché local, créant dans son sillage un effet de mimétisme. La mode royale est comparable au caillou qu’on jette dans une mare. Le premier cercle entourant M6 s’est mis à collectionner lui aussi, imité par le deuxième cercle qui s’est fait copier par un troisième cercle composé de bourgeois au fait du goût du roi par ouï-dire”, affirme un important galeriste casablancais. “Mais il faut savoir qu’il n’achète pas forcément selon ses goûts personnels, surtout ces dernières années. Dès qu’il a compris que la cote d’un artiste dépendait de lui, il a diversifié ses commandes et ses achats. Actuellement, on peut dire qu’il achète vraiment de tout, et booste ainsi la popularité de plusieurs dizaines d’artistes”, enchérit un autre galeriste de la place. Il est également toujours à l’affût de nouveaux talents. Lors de la dernière foire Top 25 Art Fair à Casablanca, l’un de ses envoyés était présent incognito. Après avoir fait la tournée des galeries pour photographier toutes les œuvres exposées, s’informant sur les prix, il s’est attardé sur les créations d’étudiants de l’Ecole des Beaux-Arts de Tétouan, invités au raout artistique.

    Mélomanie souveraine
    Tout comme Hassan II, Mohammed VI est un grand féru de musique. Mais il est plutôt branché musique occidentale, surtout américaine. Il grandit en écoutant Ray Charles, Aretha Franklin, Paula Abdul ou encore Michael Jackson. Il rencontre le roi de la pop, lors de sa venue éclair à Casablanca en 1996. Mohammed VI aime également le raï, en particulier Khaled, à qui il aurait offert une villa à Saïdia, et Faudel, à qui il est allé jusqu’à accorder la nationalité marocaine l’année dernière. “La différence entre son père et lui, c’est qu’au lieu de continuer à organiser des concerts privés dans ses palais, il a préféré démocratiser la musique. Dès son avènement, il a encouragé la politique des festivals dans tout le pays”, analyse une chanteuse marocaine. En 2006, il s’implique encore plus, en reprenant le festival Mawazine, qui n’était alors qu’un évènement de taille moyenne dans la capitale. Il nomme son secrétaire particulier, Mohamed Mounir Majidi, à la présidence de l’Association Maroc Cultures, organisatrice du festival. A partir de cette année-là, l’évènement accueille des dizaines de milliers de spectateurs chaque soir, et ses concerts sont diffusés en direct sur les chaînes nationales. Sa programmation riche et diversifiée en fait très vite l’un des plus grands festivals de musique au monde. Santana, Mariah Carey, Sting, Elton John, Lenny Kravitz, Joe Cocker, Scorpions, Shakira... ils se sont tous produits sur la scène OLM-Souissi. Mohammed VI va jusqu’à intervenir dans la programmation artistique, favorisant parfois ses goûts personnels. “Bien sûr que certains groupes ou artistes sont suggérés par le roi ou son entourage, mais il s’agit d’une infime partie des chanteurs invités”, affirme une ancienne collaboratrice de l’équipe d’organisation de Mawazine. A en croire les rumeurs qui circulent dans les milieux événementiels, Mohammed VI serait derrière le choix de Stevie Wonder, Whitney Houston ou encore Lionel Richie, autant d’artistes soul, funk et R’n’b ayant bercé son adolescence.

    La fiesta du roi
    Mohammed VI tient beaucoup à Mawazine pour des questions d’image à l’international. “Il est évident qu’à travers ce festival, il veut prouver au monde que le Maroc n’est pas la brousse”, explique un acteur culturel. Le roi est ainsi aux petits soins pour les stars internationales, qui sont tellement chouchoutées qu’elles deviennent de véritables ambassadeurs du Maroc à l’étranger. A la fin de leurs concerts, la majorité n’hésitent pas à se draper du drapeau marocain, ni à remercier chaleureusement “la famille royale pour son accueil et son soutien”. “Ce n’est pas étonnant. Il faut savoir que leurs cachets ne sont quasiment jamais négociés, et que tous leurs caprices sont exaucés”, poursuit cette source dans l’organisation. En 2011, en pleine révolutions arabes, une partie de l’opinion publique demande l’annulation de tous les festivals, en particulier Mawazine, jugé “trop ostentatoire”. Le festival rbati, critiqué par une partie des manifestants du 20 février, va devenir un test pour les acteurs culturels du pays qui sont rivés à la décision de Mohammed VI. Annulera-t-il ou maintiendra-t-il Mawazine ? Deux questions qui montrent l’impact du roi en matière de culture. “On était tous sur le qui-vive en attendant la décision royale. L’annulation de Mawazine pouvait entraîner dans son sillage celle des autres évènements musicaux de l’été. La décision de le maintenir a permis aux organisateurs de festivals de foncer”, se remémore un professionnel de l’évènementiel.

    Le cinéma, chasse gardée
    Le 7ème art est l’une des grandes passions de Mohammed VI. Un an après son arrivée au pouvoir, il décide que le Maroc a besoin d’un festival de cinéma de grande envergure. Il nomme alors une équipe, avec à sa tête le célèbre producteur Daniel Toscan du Plantier, pour faire de ce rêve une réalité. C’est ainsi qu’est né le Festival international du film de Marrakech, en décembre 2001, quelques mois après les attentats du 11 septembre. Lors des premières éditions, Mohammed VI et Lalla Salma sont présents pendant le dîner officiel de la cérémonie d’ouverture. Et même si aujourd’hui c’est Moulay Rachid, président de la Fondation du festival, qui chapeaute l’évènement, le monarque serait toujours aussi impliqué qu’il y a une dizaine d’années. “C’est lui qui a demandé dernièrement à ce que les hommages soient rendus également aux acteurs et réalisateurs marocains, et non pas seulement aux étrangers”, affirme un réalisateur marocain. Et Noureddine Saïl, directeur du Centre cinématographique marocain, n’a de cesse de le répéter : “Il y a un véritable amour du cinéma au sommet de l’Etat”. “Le souverain regarde toutes les œuvres marocaines, ou qui ont trait au Maroc. L’année dernière, il a été extrêmement touché par Omar m’a tuer avec Roschdy Zem”, explique une source. “Il est d’ailleurs très fier lorsque des films marocains remportent des prix à l’étranger”, renchérit-elle. Mohammed VI n’est pas étranger à l’augmentation du nombre de tournages de films étrangers au Maroc. Il a donné pour instructions de les faciliter en fournissant des figurants piochés dans les rangs des FAR et les forces de l’ordre. Une sacrée aubaine pour les superproductions hollywoodiennes comme Gladiator de Ridley Scott, Alexandre d’Oliver Stone ou encore Babel d’Alejandro González Inárritu, tournés dans le sud du pays. Cette politique rapporte 50 millions de dollars par an au Maroc, dont 6 millions sont consacrés à aider la production cinématographique locale. Cette dernière est d’ailleurs passée de cinq films par an au début des années 2000, à une vingtaine aujourd’hui.

    La nouvelle scène adoubée
    Mohammed VI soutient des initiatives indépendantes, lancées par des acteurs culturels. En 2010, l’association EAC L’Boulevard est obligée d’annuler le “Boulevard des jeunes musiciens”, pour manque de fonds. Quelques semaines plus tard, Momo Merhari et Hicham Bahou, les co-fondateurs de l’évènement casablancais, reçoivent un chèque personnel du roi d’un million de dirhams. A travers ce don, Mohammed VI adoube toute la nouvelle scène marocaine, qui s’est construite loin de son sillage, une dizaine d’années auparavant. Trois ans plus tard, il récidive, avec un autre don de la même somme pour L’Boulevard. “C’était une énorme surprise pour nous. Dès que nous avons reçu le premier chèque, nous avons publié un communiqué de presse. Pour nous il était important d’être tout à fait transparents à ce sujet”, explique Momo Merhari. A cette époque, beaucoup de médias crient à la récupération. Pour eux, Mohammed VI veut “étouffer” de manière subtile “le mouvement Nayda”, que beaucoup ont comparé, dans un excès d’enthousiasme, à la Movida espagnole du début des années 2000. “Cela n’a aucun sens. Personne n’est jamais intervenu dans notre travail depuis que nous avons reçu ces chèques. Nous sommes toujours aussi indépendants qu’avant. C’est la preuve qu’il est très respectueux de notre activisme culturel”, poursuit Merhari. Mais toutes les associations ne sont pas comme l’Boulevard. Elles seraient des dizaines ces dernières années à avoir reçu des chèques personnels de Mohammed VI, sans avoir souhaité communiquer dessus, de peur de perdre leur image “d’organisations totalement indépendantes”.

  • #2
    Dessine-moi des musées
    Mohammed VI a également initié de grands projets structurants dans le domaine de la culture. En 2008, il inaugure à Rabat la Bibliothèque nationale du royaume, véritable bijou architectural. Fin 2011, il crée la Fondation nationale des musées, avec à sa tête le peintre Mehdi Qotbi. à sa manière, il lance une véritable INDH (Initiative nationale pour le développement humain) de la culture, que son staff gère directement, perpétuant le principe de la monarchie exécutive dans le domaine des arts. “La Fondation des musées est un projet qui a été totalement pensé et imaginé par le roi. Il suit de très près nos avancées, ainsi que celle du chantier du musée d’arts contemporains de Rabat, qui a repris il y a quelques mois”, affirme Mehdi Qotbi. L’objectif de la Fondation ? Réhabiliter et restaurer la dizaine de musées déjà existants et en construire de nouveaux. L’un des challenges les plus importants consiste à terminer le Musée de Rabat, en chantier depuis plus de neuf ans. L’organisme a déjà réussi à signer plusieurs partenariats et conventions à l’étranger, dont une avec le prestigieux musée du Louvre de Paris. Pas très surprenant lorsqu’on sait que Mohammed VI a fait don l’an dernier de 15 millions d’euros au musée français pour la réalisation du département des arts de l’Islam. La direction du Louvre prépare également une très grande exposition sur le Maroc médiéval pour l’automne 2014, qui devrait être présentée dans plusieurs pays. “Notre collaboration se passe très bien. Il est clair que la nomination royale m’a ouvert énormément de portes et me facilite la tâche. Depuis, je n’ai rencontré aucun obstacle”, précise le peintre. Mais il ne s’agit pas du seul grand projet de Mohammed VI dans le domaine de la culture. Il est également à l’origine du futur Grand théâtre de Casablanca. “Le roi est totalement impliqué dans ce projet. D’ailleurs, c’est lui qui a insisté pour que le théâtre soit construit au cœur de la ville et non pas dans un quartier périphérique”, se rappelle Noureddine Ayouch, président du comité chargé du lancement de ce projet. Plus encore, le souverain a été tellement séduit par un édifice culturel qui n’a pas été retenu pour Casablanca, qu’il a décidé tout de même de le faire à Rabat ! “Il s’agit de deux théâtres grandioses, qui n’ont rien à envier à la Scala de Milan, l’Opéra de Paris et le Théâtre de Moscou”. et c’est encore le roi qui est à l’origine de la construction de la Bibliothèque nationale de Rabat, ou encore de la rénovation de la salle du cinéma Renaissance il y a quelques semaines, à travers sa Fondation Hiba, chargée de repérer les jeunes talents.

    Premier acteur culturel
    Le roi est bien omniprésent dans le domaine des arts. Alors que Hassan II était considéré comme “Al fanan al awal”, Mohammed VI s’est arrogé le rôle d’“acteur culturel al awal”. “Je dirais plutôt qu’il s’agit de l’un des principaux. Mais, honnêtement, il est triste de voir que tous les grands chantiers ont été réalisés par lui, et non par le ministère de la Culture”, affirme un galeriste casablancais. Pour d’autres, Mohammed VI essaie surtout de faire “un travail complémentaire, et de se lancer dans des projets que le ministère n’aura jamais les moyens financiers de réaliser”. Certains acteurs culturels voient en son action une manière de garder la mainmise sur la culture, qu’il ne veut pas voir finir entre les mains d’autres personnes. “Il faut ouvrir les yeux. Le roi a compris ces dernières années que la culture peut être un levier de développement social remarquable. Mais il ne veut pas que les islamistes ou d’autres mouvements qui lui sont hostiles en aient le monopole. Il préfère alors tout gérer dès maintenant, et encourager les associations ou les artistes qu’il considère comme étant des remparts aux islamistes ou aux conservateurs”, poursuit une militante culturelle. L’action royale reste l’arbre qui cache la forêt pour de nombreux acteurs culturels. Le pays continue à évoluer avec une politique culturelle quasi inexistante (lire encadré), chose qui n’étonne personne lorsque l’on connaît le budget du ministère de la Culture. Il est de 630 millions de dirhams, soit moins de quatre fois le don fait par Mohammed VI au musée du Louvre. “Une somme très maigre, qui ne permettra pas de mettre en place une véritable politique culturelle dans le pays. Le ministre actuel, Mohamed Amine Sbihi, a proposé une stratégie intéressante, mais pour qu’elle réussisse, il doit être soutenu par d’autres départements comme ceux de l’Education nationale et la Jeunesse et les Sports, et également par les villes et les collectivités locales”, analyse le militant culturel Aadel Essaadani. “Il faut également lancer une réelle stratégie nationale, comme le plan Maroc Vert ou la Vision 2020 pour le tourisme, avec des objectifs clairs à atteindre étape par étape”, poursuit-il. Il semblerait que cette idée commence à germer dans l’esprit de Mohammed VI. Lors de son discours du 20 août dernier, le souverain évoque pour la première fois l’importance de la culture dans la société marocaine. Il y affirme “qu’elle constitue un levier fondamental pour la création, l’innovation, le ressourcement spirituel et l’affirmation de la personnalité nationale”, admet que “les espaces artistiques et culturels sont inégalement répartis entre les différentes régions du Maroc”, et annonce la création d’un Conseil consultatif de la jeunesse et de l’action. Son but ? Elaborer une stratégie pour que tous les jeunes Marocains aient accès, entre autres, à l’art et la culture. Alléluia.

    Palais vs PJD. Touche pas à ma culture !
    “La culture, c’est moi”. C’est le message, en substance, qu’a lancé plusieurs fois Mohammed VI au gouvernement PJD. Le Chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, l’a compris, même s’il n’arrive pas toujours à empêcher ses ministres ou ses députés de “déraper”. L’année dernière, Lahbib Choubani, ministre des Relations avec le parlement, déclare dans une interview “qu’il n'est pas raisonnable que de l'argent public soit englouti dans un festival somptueux et ostentatoire”. Une attaque à peine voilée contre Mawazine, que Abdelilah Benkirane essaie de faire oublier, en affirmant dans les médias quelques jours plus tard que le festival royal “ne doit pas disparaître car il a acquis son public”. Étonnant lorsqu’on sait que dans le passé, son parti et lui-même fustigeaient régulièrement l’évènement. “Peu de gens le savent, mais Mohammed VI est pour une expression artistique libre, et aucun gouvernement ne pourra changer cela. Il sera toujours là pour gérer les dérapages, comme il l’a fait lors de la polémique des cahiers des charges des chaînes nationales”, analyse Noureddine Ayouch. Le cinéma n’est pas exempt du rapport de forces entre Mohammed VI et le PJD. Lors des Assises nationales en octobre dernier, le monarque envoie une lettre où il affirme que son but ultime est “de garantir la liberté de création”. C’est du baume au cœur pour les producteurs, réalisateurs ou acteurs, qui craignait que l’arrivée de l’islamiste Mustapha El Khalfi au ministère de la Communication ne limite la liberté de ton du cinéma marocain. Plus récemment, en février dernier, Abdelilah Benkirane est dépêché par Mohammed VI à l’inauguration en grande pompe d’une synagogue rénovée dans la médina de Fès. L’évènement a lieu quelques jours après la polémique provoquée par des députés islamistes autour de la programmation du documentaire Tinghir-Jérusalem au Festival national du film de Tanger. Le timing laisse penser que l’invitation royale n’est pas une simple coïncidence, mais bien une manière de remettre les pendules à l’heure avec le parti islamiste.

    Mécénat. La politique de l’enveloppe

    Chaque année, Mohammed VI sort de sa bourse personnelle des millions de dirhams pour aider les artistes. Il perpétue ainsi une politique d’aide directe inaugurée par son père, la justifiant par le statut précaire des gens du spectacle. Mis à part les chèques de 200 000 dirhams qui ont été remis à Hoba Hoba Spirit, Mazagan ou encore H-Kayne lors de l’édition 2008 de Mawazine, tous les dons de Mohammed VI sont versés dans la discrétion la plus totale. “Par son silence, il respecte la dignité de ces artistes, qui ne veulent pas toujours que leurs problèmes financiers ou de santé soient connus par tout le pays”, justifie Noureddine Ayouch. Mais fiers des gestes royaux, les bénéficiaires en parlent pour lui. C’est ainsi qu’on a appris que Mohammed VI a pris en charge les soins médicaux de Hassan Mediaf, qu’il a acheté une maison à l’Hajja Hamdaouia ou encore qu’il a appuyé Ahmed Soultan auprès de Pascal Nègre, à l’époque président d’Universal Music France. Le souverain verserait également une retraite mensuelle (plutôt coquette) à plusieurs artistes de “l’ancienne génération”. Parmi eux, les membres de Nass El Ghiwane, Jil Jilala ou encore Lemchaheb. Les veuves et les enfants des membres de ces groupes décédés en profitent également.
    Mohammed VI aide aussi financièrement les musiciens qui le sollicitent pour un projet. Il a notamment signé un chèque de deux millions à un rappeur casablancais pour lancer un studio d’enregistrement ultrasophistiqué, ou versé un million à un groupe de fusion connu de la place pour enregistrer leur prochain album. Comment ces artistes arrivent à avoir accès à Mohammed VI ? En lui écrivant, tout simplement. Toutes leurs demandes seraient soigneusement étudiées par son secrétariat particulier. “Il accepte d’aider si les projets sont sérieux, ou que la situation des artistes qui demandent son aide est vraiment critique”, confie un connaisseur des arcanes royales. D’autres reçoivent une aide sans qu’ils l’aient demandée. “Dans ce cas-là, cela veut dire que le roi a lu un article ou vu à la télévision un reportage qui parle de la situation délicate d’un artiste”, conclut une source.

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    • #3

      Etat des lieux. Les maux de ta9afa

      Tout est loin d’être rose dans le secteur culturel marocain. “Il y a tellement de problèmes à régler qu’il est difficile de savoir par quoi commencer”, affirme Aadel Essaadani. Plusieurs villes du pays ne possèdent ni bibliothèque digne de ce nom, ni salle de cinéma. Aujourd’hui, le Maroc ne compte plus que 45 salles obscures opérationnelles, contre 265 à la fin des années 1970. “L’une des plus grandes aberrations reste sans aucun doute le nombre impressionnant de centres ou complexes culturels appartenant aux villes et aux collectivités locales qui ne fonctionnent pas et auxquels les jeunes n’ont pas accès, alors qu’ils pourraient proposer régulièrement des programmations culturelles intéressantes”, poursuit Essaadani. Les anciens abattoirs de Casablanca tombent en ruines sans que la ville ne se décide à les transformer une fois pour toutes en lieu culturel. Quant aux rares conservatoires qui existent, ils sont dans un état délabré, et l’enseignement qui y est dispensé reste très basique. Les acteurs culturels soulignent d’ailleurs, depuis très longtemps, l’absence dans les programmes scolaires marocains d’une véritable éducation culturelle et artistique, sans que rien ne soit fait pour y remédier. La problématique des droits d’auteur, par exemple, est loin d’être réglée, malgré la forte mobilisation des artistes ces deux dernières années. La direction du Bureau marocain des droits d’auteur (BMDA) n’a toujours pas été changée, en dépit de son manque de transparence et de son impossibilité à proposer des solutions claires pour régler la situation. Sans parler des domaines de l’édition ou du théâtre, qui peinent depuis plusieurs années à trouver des fonds et à se développer, faisant d’eux les parents pauvres de la culture au Maroc. Déprimant.


      People. Invitation royale
      Fête du trône, lundi 30 juillet 2012, au palais royal de Rabat. Plusieurs artistes, tels que RedOne, Khaled, Don Bigg, Omar Sayed, les H-Kayne, ou encore Ahmed Soultan discutent entre eux, en attendant d’être installés à leurs tables. Ils sont invités pour l’ftour, en cette chaude journée de ramadan. “C’était vraiment très impressionnant, on aurait dit que tous les artistes marocains étaient présents ce jour-là”, se remémore Issam Kamal, chanteur du groupe Mazagan. Dès qu’ils sont attablés, le souverain fait son entrée, souriant, visiblement de très bonne humeur. Pour plusieurs d’entre eux, c’est la première fois qu’ils mettent les pieds au palais, et ne s’attendent pas vraiment à ce que le roi soit présent. “Il a fait un petit tour entre les tables, et a salué presque tous les invités présents”, poursuit Issam Kamal. Quelques heures auparavant, le roi avait remis un wissam à plusieurs artistes, comme les comédiennes Naïma Lamcharki et Nezha Regragui, ou encore la chanteuse Latifa Raafat. Depuis quelques années, recevoir ou décorer des acteurs de la vie culturelle est devenu une véritable tradition pendant la fête du trône. Mohammed VI encourage de cette manière tous les créateurs et, contrairement à Hassan II, non pas seulement ceux qu’il apprécie ou chantent ses louanges. “Il se fait un devoir d’accueillir tous les artistes marocains qui travaillent dur. Ses goûts personnels n’entrent pas en ligne de compte quand il invite l’un d’entre eux”, explique le publicitaire Noureddine Ayouch. La même règle prévaut lors des soirées privées de Mohammed VI. “Aussi surprenant que cela puisse paraître, le roi n’invite pas spécialement les stars marocaines très bling-bling ou m’as-tu-vu. Il apprécie beaucoup d’être entouré par des comédiens du petit écran, du théâtre ou des chanteurs populaires”, explique une habituée de ces soirées. C’est ainsi qu’aux anniversaires de Mohammed VI ou de Lalla Salma, on peut apercevoir tout aussi bien Rachid El Ouali, El Hajja l’Hamdaouia, les Fnaire, Najat Aatabou, Mustapha Dassoukine ou encore Abdelkader Moutaâ.

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      • #4
        Beaucoup de détails que je ne connaissais pas, je ne connaissais pas cette tendance artistique de M6 en général ... Sinon je me demande si tel quel aurait publié un tel article si ben chemssi été encore a sa tête, d'autre part je ne crois que alhaqed ou ahmed snoussi (bziz) ont été invité a gouter le ftour royal

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        • #5
          soufiane-oujda

          je me permet juste de dire que même benchemsi nous raconté des détail sur la vie personnelle du roi ; ses hobi ; etc...

          pour lha9ed et bziz c'est sûr qu'ils etait pas de la parti .....

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          • #6
            Beaucoup de détails que je ne connaissais pas, je ne connaissais pas cette tendance artistique de M6 en général ... Sinon je me demande si tel quel aurait publié un tel article si ben chemssi été encore a sa tête, d'autre part je ne crois que alhaqed ou ahmed snoussi (bziz) ont été invité a gouter le ftour royal
            oui j'ai deja lu un article de ben chemssi sur la peinture et les artistes preferer du Roi......

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            • #7
              Lors des premières éditions, Mohammed VI et Lalla Salma sont présents pendant le dîner officiel de la cérémonie d’ouverture.
              C'est une œuvre d'art à elle toute seule .
              وإن هذه أمتكم أمة واحدة

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