Annonce

Réduire
Aucune annonce.

France : Des caméras fixées à l'uniforme des policiers et des gendarmes

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • France : Des caméras fixées à l'uniforme des policiers et des gendarmes

    Le Figaro Par Christophe CornevinMis à jour le 01/04/2013 à 23:37 Publié le 01/04/2013 à 19:48

    Quelque 156 appareils sont expérimentés pour filmer les interventions dans les zones de sécurité prioritaire.

    Alors que les contrôles et les opérations de police virent trop souvent à l'aigre dans les quartiers difficiles, la vidéo est en passe devenir un précieux auxiliaire pour les forces de l'ordre. Sanglées par une bretelle sur l'uniforme au niveau de la poitrine, des caméras rectangulaires de la taille d'un talkie-walkie vont permettre aux policiers et aux gendarmes de filmer leurs interventions en direct. Orientable à 360 degrés, leur objectif grand angle peut capter n'importe quelle scène, de jour comme de nuit, à l'initiative du policier qui actionne le dispositif en fonction de la situation. «Venant compléter la panoplie de nos fonctionnaires, ces caméras offrent désormais tous les moyens de justifier les cas d'outrage et de s'assurer de la loyauté de nos agents lors des contrôles et des interpellations, explique le commandant Christophe Lesznewski, porte-parole à la Direction centrale de la sécurité publique. Les images et le son, enregistrés dans une carte mémoire, sont exploités de retour au commissariat sur des CD-Rom. Ce sont autant d'éléments de preuves susceptibles d'être annexés aux procès-verbaux décrivant les faits et pouvant nourrir une procédure…»

    « La justice nous demande de plus en plus de prouver »

    Gil Andreau, directeur départemental de la sécurité publique (DDSP) du Gard
    «La justice nous demande de plus en plus de prouver», a expliqué Gil Andreau, directeur départemental de la sécurité publique (DDSP) du Gard, où quelques prototypes ont été dévoilés vendredi. Appelée à être d'abord utilisée dans les zones de sécurité prioritaire (ZSP) mises en place sous l'impulsion de Manuel Valls, la «caméra-piéton» devrait aussi être très utile lors d'échauffourées, d'embuscades ou d'épisodes de violences urbaines. «Un équipage aux prises à une bande hostile pourra tenter d'identifier des fauteurs de troubles, prévient un officier de terrain. Le passage du noir et blanc à la couleur nous évitera les problèmes d'identification que l'on rencontrait sur les tenues vestimentaires des suspects…» À l'opposé d'une minicaméra espion, le dispositif est parfaitement visible. Avant de le faire fonctionner d'un simple clic, le policier doit obligatoirement prévenir son ou ses interlocuteurs. Un gros voyant rouge annonce alors sa mise en marche. «Personne ne pourra donc a priori ignorer qu'un enregistrement est en cours, assure un responsable policier. Ces caméras ont une vertu pédagogique car elles modifient le ton et apaisent le comportement des personnes contrôlées et agressives. Pour éviter d'exacerber des attitudes hostiles, elles ne sont déclenchées qu'à bon escient et avec discernement.» Soumis à des restrictions légales, ce nouvel œil policier ne pourra guère s'allumer au domicile de particuliers, au nom du respect de leur vie privée. Les images seront quant à elles conservées six mois au maximum avant d'être détruites.
    Une première expérimentation avait déjà eu lieu dès 2009, en Seine-Saint-Denis, dans les Yvelines, le Val-de-Marne et dans l'Essonne. Plusieurs modèles de «caméras piétons» avaient ainsi été testés. Tour à tour, elles étaient alors fixées sur la tête de l'agent par un bandeau, accrochées sur le poitrail ou encore cachées dans le couvre-chef. Mais ces kits souffraient encore d'une autonomie de batterie trop limitée, surtout quand le thermomètre tutoyait le zéro. Selon nos informations, quelque 156 caméras dernière génération sont expérimentées depuis mars dans la majeure partie des 64 zones de sécurité prioritaire où interviennent notamment les brigades anticriminalité (BAC), les pelotons de surveillance et d'intervention (Psig) de la gendarmerie ou encore les compagnies d'intervention. Si ce processus est validé au terme de six mois d'essai, les «caméras piétons» pourraient être généralisées dès l'automne prochain à l'ensemble des patrouilles de police et de gendarmerie affectées à des sites sensibles. Pour cela, Beauvau devra décorseter ses finances: chaque engin, commercialisé par la société Exavision, basée à Milhaud (Gard), coûte la bagatelle de 1 000 euros.

    Des films utiles en cas de litige

    Nouvel outil technologique risquant de révolutionner le quotidien des unités engagées sur le terrain, les «caméras-piétons» sont censées offrir davantage de transparence en cas de litiges et pacifier les relations parfois rugueuses entre police et population. «Nos collègues sont de plus en plus mis en cause par des particuliers qui les filment lors de contrôles en les accusant de racisme, déplore un officier de Seine-Saint-Denis.L'enregistrement sera notamment déclenché en cas de litige. Nos films seront confrontés à ceux des vidéastes amateurs».
    «Ces caméras ont une utilité pour les contrôles d'identité, a martelé vendredi Gil Andreau, patron de la police en tenue du Gard. On nous a souvent critiqués pour des contrôles au faciès. Là, les images montreront dans quelles conditions s'est passéle contrôle. Je crois que nous n'avons rien à cacher…» Quoi qu'il en soit, la caméra ne saurait être comprise comme un outil anticontrôles au faciès. En effet, d'une autonomie de quatre heures, la caméra n'est pas destinée à tourner pendant toute la vacation du fonctionnaire.
    Ce que vous faites de bien et de mal, vous le faites à vous
    Mahomet
Chargement...
X