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MAROC :Finances publiques : Crise de confiance, choc de confiance

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  • MAROC :Finances publiques : Crise de confiance, choc de confiance

    Le déficit budgétaire devient moins problématique quand il résulte des dépenses d’investissement générant de la croissance future. Par le biais de la compensation, le Maroc finance la paix sociale qui demeure l’un des atouts majeurs de notre pays. Parfois la dette n’est pas aussi inquiétante que cela.

    Les chiffres du déficit budgétaire continuent d’alimenter une polémique aussi stérile qu’inutile, détournant l’attention des vrais enjeux du moment, à savoir la relance économique et la mise sur pied des conditions d’une émergence durable. Que cela soit un déficit de 6,2% du PIB ou de 7,1%, nous savons que ses origines sont le poids de la compensation, la baisse des recettes de privatisation et les cadeaux fiscaux octroyés par l’ancien gouvernement (réduction de l’IS et de l’IR). En ramenant les dépenses de compensation à leur niveau d’avant la crise de 2008 (en moyenne 1,8% du PIB contre 6,2% en 2011), nous aboutissons à un niveau de déficit de 2,6% de la richesse nationale. Toute surenchère relève de la pure démagogie et de la mauvaise foi. La réforme de la compensation peut, certes, faire respirer les dépenses publiques, mais risque de plonger le Maroc dans l’incertain. Nous finançons la paix sociale qui demeure, rappelons-le, l’un des atouts majeurs de notre pays. C’est un chantier qu’il faut mener progressivement et au bon moment.
    Le déficit budgétaire pose trois problèmes fondamentaux, à savoir sa nature, sa durée et son financement.
    • Nature : dépenses d’investissement créateur de richesses à long terme ou distribution d’avantages divers et création fictive d’emplois à des fins électoralistes ou pour acheter, année après année, une paix sociale éphémère ;
    • Durée : chronique ou incident de parcours du fait d’une mauvaise conjoncture ;
    • Financement : impôts, recettes exceptionnelles (privatisations, dons,…) ou endettement (intérieur ou extérieur).

    Mobiliser l'investissement public
    Le déficit devient moins problématique quand il résulte de dépenses d’investissement générant de la croissance future, présentant un caractère ponctuel et financé par des ressources stables et souveraines.
    Dans le cas du Maroc, la résorption du déficit passera paradoxalement par un glissement momentané de celui-ci, en mobilisant l’investissement public dans le but de provoquer «un choc de confiance».
    Celui-ci est nécessaire pour déboucher les canaux d’investissement et relancer l’économie. Il consiste à créer un Fonds national souverain de développement, financé par le budget d’investissement et par une souscription nationale permettant du coup de mobiliser l’épargne privée et de résoudre le problème de liquidité.
    Les capitaux ainsi collectés seraient investis directement par ce Fonds dans la création de grands pôles publics (agricoles, industriels et touristiques), autour desquels graviterait une galaxie de PME-PMI opérant au Maroc (capitaux marocains ou étrangers) auxquels on garantirait les marchés de ces pôles.
    Seule la croissance durable représente une réponse crédible aux déficits. Ceci étant, le gouvernement doit poursuivre sa politique de maîtrise des dépenses et de renflouement des caisses par de nouvelles recettes.
    Aujourd’hui, il ne sert à rien d’agiter la menace du FMI et de retour au PAS pour adopter une politique de rigueur dont les pays victimes tombent jour après jour et dont nous payons toujours le prix, en creusement des inégalités et dégradation des services de base. Notre dette est en grande partie intérieure, et les organisations internationales ne viennent mettre leur nez dans nos affaires que quand nous les sollicitons.
    Si l’endettement est mauvais par principe, il ne l’est pas tout le temps. Chaque génération doit certes solder ses comptes, mais pas au point de s’étrangler au nom d’un dogmatisme, imposé par des fonctionnaires internationaux qui brillent par la répétition de leurs erreurs. Quand l’économie est au ralenti, un petit coup de pouce est toujours le bienvenu. Dans un pays sur-administré comme le nôtre, celui-ci ne peut provenir que de l’Etat.
    N. A
    finance news
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