La Chine, les algériens et les affaires…
Voyage au cœur de
l'Empire du milieu
Voyage au cœur de
l'Empire du milieu
L'air est chaud, la température dépasse les 27 degrés à Hong Kong, notre première escale, avant de pénétrer réellement en Chine. Le soleil vient tout juste de disparaître derrière les buildings qui s'illuminent et ressemblent étrangement à ceux des quartiers d'affaires de Londres ou même de New York.
L'empreinte anglaise reste très présente et habite Hong Kong jusqu'aux entrailles. Drôle de mixture entre l'Asie et l'occident : confetti extravagant posé aux confins de la chine du sud, ancienne colonie britannique recédée à la mère patrie chinoise, il y a de cela quelques années. Douze heures et demie d'avion depuis l'aéroport français Roissy—Charles-de-Gaulle et un décalage horaire de sept heures, cela n'est pas sans effet sur nos mines défaites par la fatigue et le manque de sommeil. L'envie de la découverte finit pourtant par l'emporter pour admirer cette cité, animée de jour comme de nuit. Nos hôtes choisissent un restaurant algérien, histoire d'opérer une entrée en douceur dans ce pays si lointain, si différent. Abdellah, patron du restaurant Casbah qui paraît tout à fait à son aise, est tellement fier de nous recevoir et de nous servir de la hrira accompagnée de bourek suivi d'un couscous, sur fond de musique du défunt Dahmane El-Harrachi. Nous sommes à mille lieues des rythmes chaâbi et le périple ne fait que commencer…
Shenzhen : zone économique par excellence
Un simple visa d'entrée, obtenu au bout de quelques heures, et nous pénétrons sans encombres dans la première ville chinoise au Sud.
Shenzhen, à moins d'une heure de Hong Kong, se présente comme une cité tentaculaire de plus de 10 millions d'habitants. Elle se répartit sur une superficie de 2 020km2. Etant à l'embouchure de la rivière des Perles sur la mer de Chine, elle est devenue un important port de commerce et d'échanges avec l'étranger. Shenzhen se présente aujourd'hui comme l'une des zones économiques spéciales de chine. Ses concepteurs voulaient absolument faire de cette ville une copie conforme à la très occidentale Hong Kong, et ils n'en sont pas loin. De notre hôtel, nous surplombons une interminable lignée de gratte-ciel et quelques tours qui ressemblent, au détail près, à celles réalisées en Algérie dans le cadre du logement AADL, ce qui ne manque pas de nous arracher un sourire commenté par “normal, c'est fait par des chinois”. Mais le sourire disparaît aussitôt à l'idée que la similitude s'arrête là…
À la rencontre de notre guide Liza, nous sommes tout de suite sous le charme de ce bout de femme qui, dans un anglais parfait, nous fait aimer son pays de manière si naturelle. Direction le Parc miniaturisé de la chine splendide. Et comme l'indique son nom, ce parc rassemble les quintessences des paysages naturels et des sites culturels et historiques. Une idée ingénieuse pour susciter l'irrésistible envie de découvrir ce pays de grande civilisation.
Guangzhou : foire de Canton à 8 000 exposants
Avion, métro, train, taxi et pas moins de 200 lignes de bus. Ce ne sont pas les moyens de transport qui manquent pour accéder à cette ville, distante de plus de 200 km de Shenzhen. Fraîchement débarqués à Guangzhou, nous découvrons une cité moderne avec son enchevêtrement de routes et d'autoroutes dont certaines à voies superposées, ses échangeurs et ses multiples buildings, à la façade de verre, dressés vers le ciel. “Guangzhou compte 11 millions d'habitants”, nous dit-on, nous laissant perplexes. “Mais où sont-ils donc passés”, s'est interrogé chacun de mes compagnons de voyage. Pas d'embouteillage, pas d'enfants qui courent dans les rues, pas de monde dans les cafés ni dans les magasins…du moins jusqu'à 18 heures. Et pour se convaincre de l'extraordinaire vitalité de cette ville, il n'y a pas mieux que de s'engouffrer dans les rues commerçantes du Centre.“La période la plus intéressante pour les hommes d'affaires, venus des quatre coins du monde, c'est vers le 15 avril à l'ouverture de la foire de Canton qui rassemble 8 000 exposants. C'est même deux fois par an que se tient cet impressionnant rendez-vous commercial. On y trouve tout, depuis le dernier cri de la technologie jusqu'au simple masque halloween, en passant par la porcelaine et les objets d'art en jade ou en ivoire sculptés. Elle a été inaugurée en 1957 pour se développer d'année en année jusqu'à devenir une date incontournable pour les hommes d'affaires du monde entier”, raconte Hafid, médecin de formation et qui a bien voulu nous servir de guide à l'occasion.
Une aubaine pour les affaires
Les algériens ont choisi toutefois de s'y établir en flairant le bon filon. C'est même une aubaine pour les affaires. Certains importateurs sont, même, friands du produit chinois sans aucune attention pour la qualité. Ce n'est pas un hasard si la Chine est taxée “pays de la contrefaçon”.
“Il s'agit de copie conforme”, corrige Funny, interprète chinoise au compte de l'entreprise algérienne Premier Asia Overseas Limited qui évolue à Guangzhou.
“C'est notre façon de rendre hommage au génie des autres”, soutient-elle. C'est dire que les descendants de Confucius vont loin dans leur philosophie.
C'est pourtant ainsi que la Chine a décidé de s'ouvrir au monde. Elle opte en premier lieu par rapatrier sa diaspora en lui offrant toutes les facilités pour opérer un retour réussi. L'Empire du Milieu ne s'arrête pas là. L'argent n'a pas d'odeur. Toutes les nationalités sont admises. Les algériens ne sont pas en reste et arrivent à se frayer une place non négligeable.
“China today”, bénéficie de l'insertion croissante d'un pays fortifié par les échanges internationaux. Les multinationales demeurent d'ailleurs l'incarnation par excellence de cette mondialisation.
Un étranger en chine peut s'installer et acquérir facilement des tours ou des bureaux dans les buildings sis dans les quartiers les plus réputés pour les affaires, à l'exemple de Citic Plaza. C'est justement là que Premier Asia Overseas Limited, géré par M. Mohamed Ziad, a élu domicile au 25e étage parmi les 83 qui existent. Ce bureau d'affaires et de consulting, appartenant à M. Benzina Noureddine et dont la société mère se trouve à Hong Kong, permet une meilleure organisation aux algériens autant pour les chinois de plus en plus intéressés par l'Algérie et les autres pays arabes. À la tête de World Networks Solutions (WNS), une société de droit algérien présente également en chine, spécialisée dans la distribution de solutions pour le paiement électronique tous supports confondus, M. Benzina prône l'émergence d'une nouvelle race d'hommes d'affaires algériens. WNS est représentant d'Hypercom-STS, leader mondial dans la fabrication dans la fabrication des terminaux et Paybox, leader mondial également dans le paiement intelligent et GSM.
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