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Vers la naissance de l’internationale de la justice

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  • Vers la naissance de l’internationale de la justice

    Chakib Khelil, l’infante d’Espagne, Cahuzac, Sarkozy, Bettencourt, Lagarde, Tapie, Berlusconi, etc., sera-ce la naissance d’une internationale de la justice ?

    S’il est vrai que ce qui est reproché à l’ex-ministre du Budget français est du pipi de chat par rapport ce que les juges italiens, canadiens et une partie de la presse algérienne soupçonnent comme détournements de fonds commis par notre Chakib Khelil national, il n’en reste pas moins, selon plusieurs médias européens, que quelque chose a bougé dans le royaume des sales combines en ces temps de mondialisation-malversations.

    Les grandes escroqueries financières et les montages argentés dans les paradis fiscaux, les virements bidon et les sociétés offshore seront, dorénavant, de plus en plus traqués, devinés, sus. Une véritable internationale de la justice est en train de faire son apparition et n'épargne plus personne. Malheur aux débusqués !

    Des juges et des journalistes écœurés par la rapine et les grosses escroqueries des régnants, qui, en fait, exercent, tout simplement leur métier semblant avoir trouvé le filon, le chemin qui mène tout droit au banc des accusés de racaille. Y a-t-il concertation international entre ces juristes ? Ou s’agit-il, tout bonnement, d’une coordination informelle ? Peut-être que les juges et les journalistes, d’un pays à l’autre, d’un continent à l’autre, ne voulant plus laisser mourir une affaire, lui redonnent vie et vigueur dès que le couvercle politique se met en place pour étouffer, botter en touche, remballer, reporter à l’infini, aux calendes grecques ou pire... algériennes !

    Dans cet ordre d'idées, il est vain et suicidaire pour la justice algérienne, indépendante ou pas, de rester en marge de cette évolution induite par la mondialisation, c’est-à-dire les échanges des bons et mauvais côtés.

    Croire que l’on peut importer tout d’ailleurs (blé, orge, voitures, pièces de rechange, chocolat, fruits et légumes, viandes rouge et blanche (d'Argentine, d'Australie, d’Inde), médicaments, métro, rails de métro, patates du Canada (au temps de Belkhadem, Premier ministre, ah la belle blague !), de la main-d’œuvre, de l’encadrement, des entraîneurs de foot, du ciment, du rond à béton, demain, sans doute, de l’huile d’olive (Grèce, Italie, Espagne), des dattes (Tunisie, Irak, Arabie saoudite), des armes, des avions de combat et civils, des usines clefs en main, du papier journal, des imprimeries, des imprimantes, du miel, des sacspoubelles, des tenues sportives, des fringues, de l’information, des images télévisées, des fetwas, des hadiths, de l'exégèse, de l’explication du texte coranique, ....) et ne pas être dans la chaîne de distribution de justice mondiale est erroné. Impossible. Inimaginable. Argument-argutie lu quelque part dans la presse algérienne.

    Certains ex-responsables seraient hors d’atteinte parce qu’ils bénéficient d’une autre nationalité (américaine et/ou française, notamment). Irrecevable. Avec un bon dossier d’appui, le contraire de ce qui a été fait concernant Khalifa — était-ce sciemment ?— aucun pays au monde ne peut protéger un voleur, un dilapideur de biens, un escroc. Soit il accepte de l'extrader, soit le bonhomme (ex. Chakib Khelil, s’il est coupable, et si l’Algérie le pourrait, pas évident du tout). Les USA ne pourront pas, à supposer qu’ils le veulent, ne pas s’intéresser à notre ex-Monsieur gaz et pétrole.

    Un diplomate à Bruxelles le confirme avec sa formule : «Les Américains protègent leurs agents et non pas les voleurs, même s’ils sont leur compatriotes.» Dans ce réseau multinational de la traque du banditisme d’affaires et du vol à chèque armé, du détournement massif du bien d’autrui, dans notre cas, de la pratiquement seule richesse nationale, l’Algérie ne peut pas, ne doit pas rester en rade.

    Des avocats brillants (Brahimi, Mokrane Aït Larbi, Benarbia, Zouaoui Laïd et tant d’autres encore), des juges intrépides et honnêtes, ils sont beaucoup plus nombreux que l’on croit, des procureurs écœurés existent et peuvent casser, en droit et dans les faits, la spirale de l’impunité. Des Italiens l’ont fait, des Français l’ont fait, des Espagnols l’ont fait, des Argentins l’ont fait, des Chiliens aussi. Des Brésiliens et ceux du Venezuela, de l’Afrique du Sud. Plus près de nous, les Tunisiens et les Egyptiens, lorsque les mouvements de changement sentaient le jasmin et el foul et non pas comme c’est le cas l’islamisme destructeur, ont eux aussi mis à mal les grandes industries de la corruption de Moubarak et de Ben Ali. Le titre de l’article «Bruxelles face aux affaires Chakib-Cahuzac» se justifie en ce sens que même si des solidarités de clans, des intérêts de groupes et des destins croisés protègent un homme puissant, c’était le cas de Jérôme Cahuzac en France, lorsque des hommes déterminés font leur boulot, la fin du bandit devient naturelle, un processus logique, une affaire de procédures...

    Alors ? Sonatrach I, II, III, IV, V, VI, VII, VIII, IX, X, qu’importe ! Pourvu qu’il y ait justice, que le droit passe. El Khayam, poète persan : «Qu’importe le flacon, pourvu qu’il y ait l’ivresse.» Nous parlons, ici, de l’ivresse de la justice. Bruxelles-Europe sait que le dossier Khelil est explosif. Tant mieux.

    Aziouz Mokhtari- Le Soir
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