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Gaz naturel : l’atout majeur de l’Algérie sur l’échiquier énergétique mondial

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  • Gaz naturel : l’atout majeur de l’Algérie sur l’échiquier énergétique mondial

    Par les gazoducs, l’Europe était étreinte dans les bras de l’Algérie. Avec le renforcement de l’axe avec la Russie, le vieux continent est pris en étau.
    Contexte général
    Le XXIe siècle s’entame avec une guerre acharnée pour la maîtrise des sources d’énergies conventionnelles dont les réserves entament, selon toutes les études réalisées, une phase de déclinaison irréversible. La raréfaction de l’énergie dite de «bon marché» fait que le futur des générations dépendra grandement de la capacité des Etats à garantir un approvisionnement permanent et sécurisé à même d’assurer la continuité de fonctionnement de l’appareil économique et de la prospérité sociale. Les Etats-Unis, par la guerre, redessine la carte énergétique mondiale en même temps que les pouvoirs de domination. L’eau, le pétrole et le gaz sont au cœur de ces enjeux.
    En l’absence d’un développement à l’échelle de l’exploitation massive d’énergies alternatives et renouvelables, les sources de nature fossile demeureront pour plusieurs décennies encore la seule source sûre. Le gaz en particulier.
    Pourquoi le gaz naturel est-il si prisé de nos jours ? Il est important de souligner que le gaz naturel est l’hydrocarbure le plus simple et le combustible fossile le plus propre. Il se caractérise, également, par un meilleur rendement énergétique d’où l’intérêt grandissant pour sa déclinaison en forme consommable par différents secteurs, les transports par exemple. D’importants efforts sont déployés pour vulgariser l’usage du gaz naturel en tant que carburant automobile.
    Aujourd’hui le secteur qui utilise le plus de gaz est celui de la production électrique dans lequel les centrales à turbines se multiplient d’année en année.
    Même si le pétrole demeurera la principale source d’énergie dans les années à venir, en terme de proportionnel entre 40 et 45% de la consommation annuelle mondiale, il n’en demeure pas moins que le gaz naturel enregistrera le plus fort taux de croissance par an. Il évoluera de 3% par an comparativement au pétrole dont la progression se situera à 1,8%.
    Les réserves prouvées de gaz naturel sont quasiment semblables à celles du pétrole. «Les réserves en gaz naturel sont estimés à un équivalent de 1 910 billion de barils de pétrole, semblables en magnitude aux estimations des réserves en pétrole» estime le Professeur Chems Eddine Chitour qui fait remarquer que «Plus de 85% de gisements de gaz naturel sont situés en Amérique du Nord. Ainsi, les réserves de gaz situés en off-shore, en zone arctique, en Sibérie ou dans d’autres zones d’un accès difficile ont pris une part de plus en plus large dans le total des réserves mondiales (10% en 1960, 31% en 1970, 55% en 1987) «Quant au rythme de production, il n’atteindra le plafond qu’au-delà de 2020.
    D’après une étude du Cedigaz-Centre international d’information sur le gaz naturel- il est établi que : «Les réserves prouvées mondiales de gaz auraient atteint 180 trillions de m3 environ (180 000 milliards de m3) au 1er janvier 2005, en légère hausse par rapport au 1er janvier 2004 (177,6 Tm3). Au cours des dernières années, la progression a été constante puisque l’évaluation de Cedigaz était de 155,9 Tm3 au 1er janvier 2000. Sur cinq ans, l’augmentation est de 15,5% environ.» Le Moyen-Orient représentait au début de cette année 40,7% des réserves mondiales avec 73,3 Tm3, selon la même source.
    Plusieurs autres grandes régions ont enregistré sur les dernières années une hausse de leurs réserves, selon Cedigaz : l’Amérique du Nord, l’Afrique et l’Asie-Océanie.
    Par contre, les réserves de l’Amérique Latine, de l’Europe et de l’Europe Centrale ont régressé dans les dernières années. Le recul est particulièrement important pour l’Europe avec (-18,8%) entre le 1er janvier 2000 et le 1er janvier 2005.
    La production commercialisée s’est, de son côté, établie à 2 777 milliards de m3 en 2004 sur une production brute de 3 433,4 Gm3, soit un ratio de 80,8%.
    Une étude prospective de l’AIE –Agence Internationale à l’Energie- démembrement de l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE), prévoit une augmentation de la production de gaz de la région MENA. Elle devrait tripler à l’horizon 2030 pour atteindre 1 210 milliards de mètres cubes.
    «Les accroissements les plus considérables en volume interviendront au Qatar, en Iran, en Algérie et en Arabie saoudite. Un tiers de la production gazière de la région MENA sera extrait du gisement North Field/South Pars, partagé par le Qatar et l'Iran, et à Hassi R'Mel en Algérie...Les exportations nettes des pays MENA vers d'autres régions devraient faire plus que quadrupler pour s'établir à 440 milliards de m3 en 2030, avec une hausse prononcée de la part relative des ventes sur les marchés occidentaux. L'Europe sera toujours la principale destination pour les exportations de gaz nord-africain. Les grands pays importateurs de gaz, et notamment la plupart des pays de l'OCDE et des pays d'Asie en développement, accuseront une dépendance toujours plus forte à l'égard des importations en provenance de pays MENA» mentionne l’étude prospective publiée en décembre 2005.
    L’Algérie, pays fournisseur d’énergie par excellence, est appelé à jouer une carte maîtresse tant sur le plan continental, sous régional, régional et même mondial. Gratifié par la nature d’un sous-sol riche, l’Algérie certifie, avec le déroulement des années, sa position stratégique sur l’échiquier énergétique mondial et plus particulièrement sa vocation gazière.
    Aujourd’hui, le groupe Sonatrach, fleuron de l’industrie pétrolière nationale, est la première entreprise gazière sur le bassin méditerranéen. Le ministère de l’Energie et des Mines estime les réserves récupérables de gaz à 3100 milliards de m3.
    Par son gaz naturel, l’Algérie est en phase de dominer la région. L’approvisionnement de partenaires internationaux se renforce à une cadence soutenue par un maillage reposant sur le transport par canalisation (les gazoducs) et le transport maritime (les méthaniers).
    Un potentiel extraordinaire
    à l’international
    Les réserves gazières de l’Algérie représentent 56 % du total des réserves en hydrocarbures.
    Hassi R’mel, In Salah, Ohanet, TFT, Rhourde Nouss, Hamra et Alrar sont les plus grands gisements du pays. La production commercialisée nette est de près de 62 milliards de m3 de gaz par an.
    La compagnie nationale «Sonatrach» est classée en deuxième position sur l’échelle mondiale des sociétés exportatrice de GNL et de GPL. Dans la Méditerranée, elle est leader.
    14 clients représentant 10 pays achètent du gaz algérien. Les statistiques concernant le marché international classe celui de la Méditerranée en tête.
    87 % des ventes de gaz algérien se font à l’intérieur de cet espace. En terme physique, les pays frontaliers de l’Algérie (Maroc et Tunisie) ainsi que ceux du sud de l’Europe ont acheté pour 60 milliards de m3 durant l’exercice 2004. 59 % des volumes ont été livrés via les gazoducs pendant que les 41 % restants acheminés sous forme liquéfiée (GNL) à travers les méthaniers. La configuration selon le poids des clients est comme suit : Italie avec 68 %, Espagne 22 %, Portugal 7 %, Tunisie 2 % et enfin la Slovénie 1 %. Ceci pour les contrats habituels puisqu’il est des volumes de production excédentaire que l’Algérie a vendu en hors contrat à long terme.
    Pour résumer, il a été procédé à l’exportation en hors contrat, en 2004, de 35,3 milliards de m3. Le pays tire actuellement les deux tiers de ces recettes en devise du gaz dont les prix sont indexés sur ceux des cours pétroliers.
    Qu’est ce qui fait la force
    de l’Algérie ?
    Si le gaz naturel algérien se positionne en leader, c’est qu’il offre de nombreux avantages. La principale force en est la proximité des marchés d’écoulement qui, au demeurant, sont exclusivement des consommateurs. Cette proximité est un avantage concurrentiel indéniable. L’Algérie avait très tôt compris qu’il fallait exploiter au mieux l’opportunité géostratégique qui se présentait. Elles ont entrepris la réalisation de canalisations pour desservir directement ses clients. Le gazoduc constitue pour Sonatrach «la pièce maîtresse de la politique de commercialisation du gaz naturel.»
    Cette politique se fond sur trois principaux axes : «Diversification des débouchés; Recherche de marchés valorisants; Choix de la forme d’exportation la moins coûteuse en capital.»

  • #2
    suite

    Au départ des gisements démarrent des gazoducs traversant les pays et alimentant les centres de production installés sur front côtier à l’image d’Arzew et de Skikda pour ne citer que les plus importants. Ces gazoducs poursuivent leur course pour atteindre la péninsule ibérique vers l’Ouest et le sud de l’Italie à l’Est.
    Le gazoduc Enrico Mattei dessert l’Italie alors que le Pedro Duran Farell, l’Espagne. Conjugués, ces deux canaux offrent des capacités d’exportation s’élevant à 38 milliards de m3. L’autre voie est celle des méthaniers qui atteint une capacité à l’export de 27 milliards de m3.
    Huit méthaniers et six transporteurs de GPL assurent l’acheminement du gaz liquéfié.
    Objectif : «85 milliards de m3
    en 2010»
    Demeurer dans une position aussi favorable signifierait des projections clairement définis et orientés. Ainsi, pour renforcer sa position sur le marché international d’ambitieux objectifs sont fixés se traduisant par un but chiffré. Celui de parvenir à écouler sur le marché international 85 milliards de m3, à l’horizon 2010.
    La performance est accessible à partir du moment où la planification des investissements mis en place est entrée en phase d’application dans les délais impartis. Il s’agit, en premier lieu, de s’atteler au renforcement des capacités d’acheminement.
    En 2007 puis en 2009, la flotte maritime se renforcera par l’acquisition de deux méthaniers de type MedMax d’une capacité moyenne de 75 000 m3. La construction a été confiée au chantier naval japonais Universal Shipbuilding Corporation (USC). Les deux méthaniers qui en sortiront seront affrétés par Sonatrach pour une durée de 20 ans.
    Un deuxième volet prévoit le renforcement des gazoducs existants. Enrico Mattei passera, à moyen terme, de 26 à 32 milliards de m3.
    Alimentant l’Italie, la Tunisie et la Slovénie, ce gazoduc est l’arme qui assoira la présence du gaz algérien dans la région des Balkans.
    Entrée en activité en novembre 1996, le Pedro Duran Farell a vu sa capacité croître de 8,5 à 11,5 milliards de m3 en 2004. En passant par le Maroc, le gazoduc approvisionne l’Espagne et le Portugal. Dans sa réflexion, l’Algérie s’est résolue à relier non pas la rive sud mais toute l’Europe via des canalisations directes. Ce sera la mission de Medgaz et de Galsi de donner au gaz naturel algérien cette dimension suprarégionale. Ce sont deux gazoducs sous-marins. L’Union Européenne a donné à ces projets un caractère prioritaire.
    Le MedGaz joindra l’Algérie au continent européen en passant par l’Espagne. Un nombre considérable de compagnies européennes s’intéressent et s’impliquent aujourd’hui dans ce projet. BP, Iberdrola, Total, Gaz de France et Endesa, accompagnent Sonatrach et Cepsa, initiatrices du MedGaz. L’Union européenne qui s’est empressée de proposer son aide financière à la Russie pour construire son gazoduc au lendemain de la crise du gaz ukrainien, s’est résolue, contrainte, à s’impliquer dans le Medgaz. Le début d’exploitation de ce gazoduc est programmé pour 2008.
    Le gazoduc Galsi devant relier l’Algérie à l’Italie via la Sardaigne est long de 1470 km en partant de Hassi R’mel et traversant El-Kala. Outre l’Italie, il alimentera le sud de la France et les pays de l’Europe du nord des Alpes.
    Galsi est la 6e voie d’exportation du gaz naturel. Une société d’études appelée Galsi «a été constituée avec la participation de Sonatrach pour 36% de parts, Edison Gas (18%), Enel Power (13,5%), Wintershall (13,5%), Eos Energia (9%), Progemisa (5%) et Sfirs (5%)».
    En matière de GNL (Gaz naturel liquéfié), la compagnie nationale prévoit la réalisation de 2 nouveaux trains. Le premier d’une capacité de 4 millions tonnes/an se situera dans la zone de Skikda en remplacement de l’installation endommagé en janvier 2004.
    Le second, pour une capacité similaire, verra le jour du coté d’ Arzew, dans le cadre du Projet Intégré de Gassi Touil. Ces nouvelles infrastructures répondront à la dernière technologie.
    Autant dire qu’avec une position aussi avantageuse, le marché européen dépendra pour encore longtemps de l’Algérie, même si des tentatives de diversifier les fournisseurs sont mises en branle.



    17-08-2006
    Mehdi Zentar

    Commentaire


    • #3
      Si l'Algérie gére bien cette baraka on devrait d'ici 2020 atteindre un niveau de développement appréciable et pouvoir prétendre étre parmis les pays qui comptent...

      Commentaire

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