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Algerie: Qui enquête sur qui

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  • Algerie: Qui enquête sur qui

    Basculement clinique dans la mythologie du « tout-DRS » par Kamel Daoud

    Qui enquête sur qui ? C’est l’un des sujets fascinants de la philosophie politique en Algérie. Pour le moment, c’est le DRS dit-on. Pourquoi ? Parce que tout le reste est fictif et que le DRS est réel et le pays est forfait. Aussi parce que les autres institutions émanent des « services » dit-on ou du moins, de leurs enquêtes, avis ou fiches ou attachés ou mythologies politiques. Du coup, pour enquêter sur la corruption, on revient à l’institution suprême, celle qui pense-t-on, décide ou possède encore une cohésion de secte. On le pense parce que c’est vrai, parce que c’est un mythe politique encore opérant ou parce qu’on n’a pas le choix. Mais pour le pays, cela n’apporte rien de bon : cela prouve qu’on n’a rien bâti de valable comme institutions, que toutes les institutions ont été vidées de leur pouvoirs et sens, et confiance ou que finalement on est passé de l’ALN à l’ANP au DRS sans rien bâtir à côté sauf des APC.

    Sauf que c’est aussi une impasse : si le régime n’enquête pas, il est accusé. Et s’il veut enquêter en s’appuyant sur sa seule armée possible, il est dans le délit de la contradiction : on n’enquête pas sur soi-même et sur les siens et sur ses propres mains. Avec en sus, l’autre problème : c’est aux « services » que l’on prête le pouvoir des enquêtes d’habilitations des cadres et des hauts fonctionnaires et donc la décision finale du choix des hommes. Cela veut dire que ces enquêtes sont mauvaises et donc il y a délit. Ou ces enquêtes sont inutiles et donc il y a problème. Ou que ces enquêtes sont un mensonge et donc il y a complicité. Ou que ces enquêtes sont de la farine, juste pour s’assurer la vassalité.

    On peut continuer à l’infini sur ce genre de paradoxes des régimes unicellulaires. Sauf qu’il y a la réalité quand on sort de la mythologie algérienne politique : une vérité nue, affreuse, bouddhiste presque, et qui étonne : plus on grimpe dans la hiérarchie plus on s’aperçoit de cet effet d’optique fantastique : le Régime et sa complexité n’existent souvent que dans le regard de celui qui les fixe ou s’en préoccupe, ou en a peur. Quand on s’approche du cercle central, on découvre le vide, une sorte de méga APC avec un vieux maire muet et quelques vice-Présidents et au loin, une armée ou des « services » pour surveiller les frontières intérieures. Le Pouvoir, sa mythologie, son apparence, ses cortèges et inaugurations sont juste une doctrine et de l’abus d’obéissance. Une doctrine vieillie, démodée, encore vigilante et soupçonneuse mais déjà inopérante et qui fascine l’esprit faible et qui use de la violence. L’un des rites algérois les plus connus chez certains ministres ou hauts fonctionnaires fraîchement nommés est d’aller visiter les « Services » pour faire acte d’allégeance « alors qu’on ne leur demande rien » nous dit une source. C’est vous dire que le mythe est puissant et que la servilité l’est autant.

    Le régime algérien est donc coincé il a fait le vide autour de lui-même et, du coup, ce vide, devient son essence et sa prison et son impasse, lorsqu’il s’agit d’opérer des ruptures ou de capturer des corrompus. Qui doit enquêter sur Qui ? On devine les immenses migraines que cela doit provoquer. Et on devine la facture d’échec politique que suppose ce recours aux « services » pour remplacer la justice et la police et les Chambres et le jugement dernier qu’on n’a pas réussi à consolider. Car mis à part l’armée et les martyrs, tout le reste est blablas ou vols de moutons, pense (ou est poussé à penser) le pays de lui-même.

    Même fausse, l’information sur un retour au « Tout-DRS » pour lutter contre la corruption, est déjà un signe clinique profond et la preuve d’une psychologie de fatalisme collective qui se généralise. Le peuple croit qu’il est l’ennemi de lui-même et qu’il ne peut être gouverné que par un maquis et une doctrine de suprématie et de surveillance. Le DRS devient alors le messie de cette religion sans os ni confiance en soi et sa mythologie imprègne toute la vie politique du pays. Drame d’un pays qui croit trouver son remède dans son mal essentiel : le DRS pour enquêter sur les corruptions alors que les corruptions ne sont possibles que parce que les « Services » ne laissent rien d’autre exister qu’eux-mêmes comme institutions puissantes et opérantes et médiatrices.

    A-F, Kamel Daoud | avril 7, 2013

  • #2
    Qui a demandé une enquête sur qui?

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    • #3
      Le qui-tue-quisme, encore et toujours !

      ça a la particularité de pouvoir plaire à toutes les sauces
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      • #4
        Enquêtes sur les scandales de corruption : le DRS instruit ses éléments sur la manière de conduire les investigations

        Le DRS veut éviter que la série d’enquêtes sur les affaires de corruption, lancées après le rebondissement à l’étranger des scandales des pots‑de‑vin à Sonatrach, vire aux règlements ou provoque des dépassements. Selon nos informations, les enquêteurs du DRS sont instruits pour mener leurs enquêtes sans porter atteinte aux personnes et aux entreprises concernées. Une note dont TSA a eu connaissance a été adressée aux enquêteurs. Elle encadre sévèrement les méthodes d’investigation et d’interrogatoire des personnes concernées.
        Selon cette note, les enquêteurs doivent d’abord réunir les preuves nécessaires avant de convoquer une personne soupçonnée de corruption. « Ils ne sont pas autorisés à le faire avant de réunir une série de preuves sérieuses », explique une source sécuritaire. Le DRS cherche ainsi à limiter les dégâts collatéraux de la lutte anticorruption sur le fonctionnement de l’économie. Ces enquêtes suscitent en effet des inquiétudes parmi les hauts responsables de l’État et les dirigeants des entreprises publiques et étrangères qui ont géré des attributions de marchés publics.

        De nombreux cadres du secteur public craignent d’être injustement accusés ou de payer à la place des véritables responsables. Ils appréhendent beaucoup ces enquêtes qui sont pour certains une conséquence des luttes au sommet de l’État en prévision de la présidentielle de 2014. « Par le passé, il y a eu quelques dépassements. Les enquêteurs convoquaient les gens parfois sans détenir des preuves de leur culpabilité », reconnaît notre même source.

        Le DRS enquêtera sur les contrats publics conclus ces dernières années, notamment dans les secteurs des hydrocarbures, d’électricité, des chemins de fer, de l’eau, des routes, etc.

        Riyad Hamadi, 07/04/2013, TSA

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        • #5
          Le roi, le prêtre et l'homme riche

          ça me rappel une histoire dans la série Game of throne sur qui detient le pouvoir :

          Dans une pièce se tiennent trois grands hommes, un roi, un prêtre et un homme très riche. Au milieu d'eux, un simple quidam armé d'une épée. Chacun des trois grands hommes demande à l'homme d'épée de tuer les deux autres. Fais ce que je demande, dit le roi, car je suis ton souverain légitime. Fais ce que je demande, dit le prêtre, car tel est le commandement de Dieu. Fais ce que je demande, dit l'homme riche, et tout mon or sera à toi. Qui, vit qui meurt ?
          شبابنا ساهي متزنك في المقاهي مبنك

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          • #6
            Histo j'ai raté cet épisode ! c'etait une scène de la série ou est-ce un personnage qui a raconté cet énigme ?
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            • #7
              Dans une pièce se tiennent trois grands hommes, un roi, un prêtre et un homme très riche. Au milieu d'eux, un simple quidam armé d'une épée. Chacun des trois grands hommes demande à l'homme d'épée de tuer les deux autres. Fais ce que je demande, dit le roi, car je suis ton souverain légitime. Fais ce que je demande, dit le prêtre, car tel est le commandement de Dieu. Fais ce que je demande, dit l'homme riche, et tout mon or sera à toi. Qui, vit qui meurt ?
              Aujourd'hui, la réponse est évidente, on justifié l'élimination du roi en accusant de dictature et de corruptions, celle du religieux par une fetwas autorisant sa liquidation, on empoche le pactole d'or et on fait un pèlerinage à la mec pour se faire pardonner.

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