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Le grand scandale des surcoûts

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  • Le grand scandale des surcoûts

    Marchés des centrales électriques

    Le grand scandale des surcoûts



    EM WATAN du 08/04/2013

    D’une capacité de 1200 MW chacune, les centrales électriques de Terga, à Aïn Témouchent, et de Koudiet Edraouech, à El Tarf, ont coûté à l’Etat 5,5 milliards de dollars. Pourtant sur le marché, le coût de ces dernières dépasse rarement un milliard de dollars et c’est le ministre de l’Energie en personne qui le confirme publiquement, 5 ans après l’octroi des deux marchés à Alstom et à General Electric.


    Les déclarations de M. Youcef Yousfi devant la presse, en marge des travaux de l’Assemblée populaire nationale, ont suscité de lourdes interrogations. En annonçant un programme de réalisation de 12 000 MW d’ici 2017, le ministre avait affirmé que chaque 1000 MW coûtera à l’Etat un milliard de dollars d’investissement. Le hic, parce qu’il y a un hic, c’est qu’en 2007, la réalisation de deux centrales de 1000 MW chacune, à Terga et à Koudiat Edraouech, ont coûté à l’Etat presque le triple de leur valeur. En effet, en 2007, Sonelgaz avait lancé un avis d’appel d’offres international restreint, plusieurs fois modifié, pour la réalisation de deux centrales électriques de type cycle combiné et de même capacité.
    Les soumissionnaires en lice étaient le groupe français Alstom et l’américain General Electric, dont les offres étaient excessives par rapport au plafond fixé par Sonelgaz, à savoir 3,4 milliards de dollars. Mise devant une telle situation, la commission d’évaluation a demandé aux deux soumissionnaires de revoir à la baisse leurs offres, en leur accordant quelques heures de réflexion. Les deux compagnies refusent, mais finissent par obtenir chacune un marché.
    Alstom décroche la construction de la centrale de Terga pour un montant de 2,2 milliards de dollars, dans un délai de réalisation de 45 mois, alors que General Electric se fait attribuer la réalisation de la centrale de Koudiet Draouech pour une enveloppe de 2,3 milliards de dollars, dans un délai de 48,5 mois. N’étant pas spécialisées en construction, les deux compagnies ne peuvent assurer que le volet engineering équipements. De ce fait, elles ont fait appel à des sous-traitants. Ainsi, Alstom, qui avait à l’époque de graves difficultés financières, a sous-traité avec Orascom Construction et General Electric avec le groupe espagnol Iberdrola. En réalité, les deux entreprises ont remis à Sonelgaz des centrales électriques clés en main.
    Or, si nous comparons ces deux marchés à celui attribué au groupe canadien SNC-Lavalin pour un montant de 826 millions de dollars, de nombreuses interrogations s’imposent. Pour la même capacité, c’est-à-dire 1200 MW, la centrale de Hadjret Ennous, à Tipasa, a coûté 826 millions de dollars et sa réalisation a été confiée à la société Sharikat Kahraba Hadjret Ennous (SKH), une forme de partenariat public et privé entre Sonelgaz (10%), Sonatrach (10%), la société commune Sonatrach-Sonelgaz AEC (29%) et la joint-venture SNC-Lavalin et Moubadala de Abu Dhabi aux Emirats (51%).
    Comment expliquer l’écart entre le coût des centrales électriques, pourtant de la même capacité, et avec comme avantage l’implication de sociétés algériennes, et de ce fait de l’emploi pour des cadres algériens ?
    Certaines sources proches du dossier n’écartent pas la thèse «de la corruption» dans ces contrats conclus durant la période où l’ancien ministre de l’Energie, Chakib Khelil, décidait de tout dans le secteur de l’Energie et qui aurait, selon nos sources, joué un grand rôle dans l’octroi de ces marchés à General Electric et à Alstom à des prix excessifs. Le juge d’instruction de la 9e chambre près le pôle judiciaire pénal spécialisé de Sidi M’hamed a déjà entendu les responsables de SNC-Lavalin Algérie en tant que témoins, mais aussi d’autres personnalités, comme le PDG de Sonelgaz, Noureddine Boutarfa, ou encore Abdelmadjid Attar et Nazim Zouiouech, anciens PDG de Sonatrach.
    De nombreux mandats de perquisition (on parle de 17) ont été délivrés par le magistrat instructeur pour fouiller les bureaux et domiciles de plusieurs hauts cadres du secteur de l’énergie, mais aussi des personnes citées dans les scandales de Sonatrach à la lumière des informations contenues dans des commissions rogatoires délivrées aux tribunaux suisses, italiens, français et émiratis. Parmi les domiciles perquisitionnés, ceux de Chakib Khelil, Réda Hamèche, l’ancien chef de cabinet de l’ex-PDG de Sonatrach, Mohamed Méziane, et homme de confiance de Chakib Khelil, ainsi que Nouria Meliani, la patronne du bureau d’études privé CAD, placée sous contrôle judiciaire dans le cadre du dossier Sonatrach 1 (actuellement au niveau de la Cour suprême).


    Salima Tlemçani
    Othmane BENZAGHOU

  • #2
    Après un long et profond sommeil, aujourd'hui on fait semblant de se réveiller

    Commentaire


    • #3
      Toute une compagne de presse sur le contrat Sharikat Kahraba Hadjret Ennous (SKH), pour s'apecevoir qu'il a coûté moins cher que d'autres contrat confiés aux leaders du secteur. Ca fait pas sérieux tout ça, et ça pue les réglements de comptes politques.

      Je veux bien accepter certaines manipulations politiques, mais c'est la crédibilité de l'Algérie qui est touchée quand on annonce pendant des mois qu'un contrat est douteux, pour maintenant dire qu'il est exemplaire...
      Othmane BENZAGHOU

      Commentaire


      • #4
        Ce problème a été déjà relevé par la presse lors de la phase des appels d'offre.

        Voyons un peu
        ce qu'a dit cette même presse avant le lancement du projet (à la phase d'appel d'offre !):

        Centrales électriques de Terga et Koudiat Draouch
        Alstom annonce un nouvel appel d'offres -

        El watan - Septembre 2007

        D'après des informations communiquées par la direction d'Alstom, à Paris, il est annoncé, sur un ton affirmatif, la relance par Sonelgaz de l'appel d'offres pour les deux centrales de Terga (Aïn Témouchent) et Koudiat Draouch (El Tarf) dont la capacité de production cumulée atteint 2400 MW.

        Ladite relance concerne seulement la partie commerciale.

        Un site internet (toutsurl************) puis l'agence presse AFP ont diffusé, hier, l'information. Contacté, un des cadres du département des relations presse d'Alstom en France, ayant requis l'anonymat, nous a confirmé la saisine par Sonelgaz pour soumettre une nouvelle offre. Nos multiples tentatives de joindre le DG d'Alstom Algérie sont restées vaines durant toute la journée d'hier. Motif invoqué par l'assistante de Toufik Fredj : « Le DG d'Alstom en Algérie est absent pour réunion de travail. » Il est utile de rappeler que lors de l'étape technique, deux consortiums ont été retenus.

        Il s'agissait d'Alstom-Orascom et de General electric-Cobra. Ce dernier n'a pas soumis d'offres suite au départ de son partenaire Cobra. Il aurait, selon des informations non confirmées par Sonelgaz, demandé un report de l'ouverture qui lui aurait été refusé. Ce qui reste au demeurant conforme à la législation algérienne régissant la passation des marchés publics.

        La société nationale de distribution de l'électricité et du gaz s'est, par ailleurs, abstenue de commenter l'information. Ce qui est, par contre, clairement affirmé par Alstom à travers sa communication, c'est qu'elle n'a pas réussi à obtenir le marché au tarif qu'elle voulait.

        L'offre d'Alstom-Orascom avait soulevé en août dernier plusieurs interrogations, particulièrement sur le montant jugé excessivement élevé par rapport aux prix du marché et ceux soumis à la même entreprise quelques mois auparavant.


        Le consortium franco-égyptien qui s'est retrouvé seul en lice a estimé la livraison de Koudiet Draouch à 1,84 milliard USD et Terga à 1,98 milliard USD.

        D'après la dépêche de l'AFP, les nouvelles offres devront parvenir d'ici le 20 novembre prochain. La même source affirme que pour cette fois, Sonelgaz aurait plafonné le montant de l'offre à 1,1 milliard USD et le délai de livraison à novembre 2011.
        Alstom et General Electric imposent leur loi
        Liès Sahar - El Watan le 21 - 11 - 2007

        L'idée d'une augmentation des prix si l'opération est encore retardée a amené Sonelgaz à attribuer le marché et éviter de perdre du temps quant à la sécurité d'approvisionnement en énergie électrique du pays à l'échéance 2011.

        L'ouverture des plis des offres commerciales pour la réalisation des centrales électriques de type cycle combiné de Terga (Aïn Témouchent) et Koudiet Edraouch (Tarf) de 1200 MW chacune a donné lieu à un résultat inattendu pour Sonelgaz.

        Organisée hier en fin d'après-midi au centre de formation de l'entreprise à Ben Aknoun, l'ouverture des plis des deux compagnies en lice, à savoir Alstom et General Electric (GE), n'a pas donné les effets escomptés. En effet, alors que Sonelgaz avait fixé un prix plafond de 2,34 milliards d'euros pour les deux centrales (ou 3,4 milliards de dollars), les deux offres faites hier après l'ouverture des plis ont donné pour Alstom 2,910 milliards d'euros et pour General Electric 3,079 milliards d'euros.

        Après avoir constaté que les deux offres étaient supérieures au prix plafond fixé par Sonelgaz, la commission d'évaluation des offres est passée à la seconde étape qui donnait encore trois heures aux deux soumissionnaires pour réviser leurs offres.

        Lors de la seconde étape, les deux compagnies ont refait les mêmes offres.

        Devant cet état de fait, la décision a été prise d'attribuer le marché en départageant les deux compagnies d'une manière séparée pour chaque centrale.

        L'idée d'une augmentation des prix si l'opération est encore retardée a amené Sonelgaz à attribuer le marché et éviter de perdre du temps quant à la sécurité d'approvisionnement en énergie électrique du pays à l'échéance 2011.

        - Alstom a remporté le marché de la centrale de Terga pour un kW à 4,907 dinars (environ 1,980 milliard de dollars ou 1,377 milliard d'euros) pour un délai de réalisation de 45 mois. GE avait proposé 2,355 milliards de dollars ou 1,590 milliard d'euros.

        - General Electric a remporté le marché de la centrale électrique de Koudiet Edraouch pour un kW à 5,069 dinars (environ 2,154 milliards de dollars ou 1,454 milliard d'euros) pour un délai de réalisation de 46,5 mois.
        Alstom avait proposé 2,282 milliards de dollars ou 1,541 milliard d'euros.

        Entre le coût et le fait d'être à l'heure pour répondre à la demande, Sonelgaz a semble-t-il choisi la prudence surtout que les coûts des infrastructures risquent encore d'augmenter à la faveur de l'augmentation des prix des matières premières sur le marché international.

        Mais toujours est-il que l'entreprise était hier sous l'emprise d'un duopole qui peut dans une entente tacite imposer ses prix.
        Dernière modification par absent, 08 avril 2013, 16h25.

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