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TUNISIE :« L’investissement marchand » pour « vraiment » relancer l’économie nationale

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  • TUNISIE :« L’investissement marchand » pour « vraiment » relancer l’économie nationale

    « L’investissement marchand », voilà l’antidote préconisé par Jaloul Ayed pour remédier aux malaises de l’économie nationale. Invité ce matin par le Centre des études sur l’Islam et la démocratie, l’ancien ministre des Finances a fait le bilan de l’économie tunisienne de l’après -14 Janvier.
    Dans ce bilan, il s’est agi de questionner le rôle de l’Etat durant cette période. Economiste aguerri, Jaloul Ayed constate que depuis l’avènement de l’indépendance, l’Etat n’a pas changé de mentalité, ni de comportement : même centralisme rigide et inhibiteur, même bureaucratie et mêmes idées de développement. « C’est que l’Etat est en quelque sorte cet Etat- Providence, qui a la solution pour tout et tous », a-t-il avancé. L’Etat, qui est le plus grand employeur et le plus grand investisseur peine pourtant à assurer ces deux rôles. D’une part, il est incapable de créer des emplois aux 800.000 chômeurs dont la moitié est diplômée, de l’autre ses investissements ne créent pas de richesses.
    La première défaillance, Jaloul Ayed l’a expliquée par l’absence d’osmose entre l’université et les divers secteurs économiques. « Des années durant, l’université tunisienne a continué à produire des chômeurs et le pire c’est qu’on le savait», a-t-il regretté. Aux milliers de chômeurs, s’ajoutent les milliers de jeunes promoteurs en difficulté.
    Pour illustrer la galère des jeunes qui se lancent dans le monde des affaires, aussi petites et modestes soient-elles, l’économiste s’est appuyé sur un fait qui l’avait frappé durant son mandat de ministre des Finances au sein des gouvernements de Mohamed Ghannouchi et de Béji Caïd Essebsi. A cette époque là, le ministre avait découvert qu’à la Banque Tunisienne de Solidarité, quelque 4.500 crédits n’ avaient pas été décaissés pour cause d’absence de fonds propres. Une aberration, selon Jaloul Ayed. Car selon lui, l’Etat se doit d’encourager les jeunes et d’accorder plus d’attention aux PME. Celles-ci représentent en effet 80% du tissu économique et emploient 60% de la main – d’œuvre active. Négligées par l’Etat, les PME se trouvent également boudées par les banques qui ne leur accordent que 14% de leurs crédits. Même motif avancé par les banques : le haut risque financier et la maigreur des fonds propres.
    Quelle serait donc la solution à cet obstacle que sont les fonds propres ? Jaloul Ayed propose de créer un fonds national d’investissement qui permettrait de créer un marché de fonds propres dans le pays, condition sine qua non pour l’émergence d’un vrai marché financier tunisien. Qu’ils soient d’amorçage, de capital recouvrement (restructuration), ou de capital développement, les fonds d’investissement semblent même urgents. L’emploi de milliers de chômeurs, la réforme du système bancaire ou encore la restructuration du secteur touristique, sinistré après la révolution, sont en effet des chantiers colossaux qui demandent de gros financements que seuls les fonds d’investissement semblent pouvoir assurer. Mais la création de tels fonds exige une volonté, voire un courage politique de la part du gouvernement ainsi que la mobilisation du secteur privé. « Les pays qui soignent l’acte d’investir, sont les pays qui réussissent », a tenu à répéter Jaloul Ayed.
    l'économiste maghrébin
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