L’Iran qui fait face à un train complet de sanctions et à une terrible crise économique, dispose t-il déjà de sa bombe atomique comme le laisse entendre des analystes israéliens? Et dans ce cas, une attaque contre l’Iran ne sera t-il pas le prélude à une guerre nucléaire tactique au Moyen-Orient?
L’Iran se considère en guerre depuis le ciblage maladroit de la Syrie. Téhéran considère la bataille actuelle en Syrie comme une étape dans une guerre dans laquelle elle est ciblée. D’où sa détermination à soutenir le gouvernement d’Al-Assad quoi qu’il en coûte. Et cela a eu un coût terrible pour la République islamique, notamment sur le volet économique. Confronté déjà à plusieurs trains de sanctions économiques et à un embargo technologique, Téhéran a su empêcher l’effondrement monétaire de la Syrie et continuer à activer ses relais en Irak et au Liban pour entraver la stratégie US et mettre en échec la supériorité stratégique israélienne. Confiant dans ses capacités militaires mais par dessus tout sur l’indéfectible soutien US, Tel-Aviv ne cesse depuis des mois de menacer l’Iran de frappes sur ses installations nucléaires, surtout depuis l’échec d’une révolution colorée (verte) et d’une tentative d’un soulèvement grâce à l’ingénierie du chaos social à l’aide des réseaux de téléphonie mobile et de l’Internet. Le pouvoir iraniens lui-même est divisé entre partisans du président Mahmoud Ahmadinejad et ses adversaires pro-libéraux et pro-occidentaux (l’oligarque Rafsandjani, Khatemi, etc. proches des milieux d’affaires).
Mais la détermination de l’Iran à poursuivre la modernisation de ses forces armées et sa volonté à intégrer le club spatial et nucléaire alimentent des sentiments nationalistes favorables au gouvernement actuel. Confronté à l’Arabie Saoudite qui se considère en guerre contre le Chiisme en accusant Téhéran de vouloir promouvoir un arc chiite au Moyen-Orient, selon une stratégie US du double endiguement étendue au niveau de la géopolitique des religions, l’Iran tente par tous les moyens d’acquérir une dissuasion fiable (menaces contre le détroit d’Hormuz, force de frappe balistique, etc).
D’où la question posée surtout par des anlystes israéliens: l’Iran a t-il sa bombe? Il ne fait aucun doute que les iraniens aient profité de l’invasion de l’Irak de Saddam Hussein (considéré comme un adversaire) et de l’Afghanistan où ils ont eu à jouer un rôle très ambigu en aidant les américains à rétablir l’ordre dans ces deux pays situés sur les deux flancs de la république islamique d’Iran. Ce faisant, ils ont aussi soutenu et armé des factions de la résistance à l’occupation US. Dans ce jeu dangereux, ils ont pu parfois récupérer du matériel militaire US endommagé et le remettre à des pays comme la Chine ou la Russie. En échange, ils en ont reçu des transferts de technologie qu’ils ont développé sous la supervision de scientifiques locaux et issus des anciennes républiques d’Asie centrale.
Téhéran semble extrêmement préoccupé pour l’instant à observer le développement de la situation en Syrie, susceptible à tout moment de déboucher sur une guerre régionale ouverte. Or, une éventuelle implication de la Turquie et d’Israël, soutenus par les pays arabes du golfe arabo-persique, les Etats-Unis (et de l’Otan) signifierait l’usage d’armes nucléaires tactiques. Et dans ce domaine, c’est Israël qui possède le plus grand arsenal nucléaire de la région.
En dégageant ses divisions d’élite gardant le Golan, le président syrien Bashar Al-Assad semble défier les djihadistes qui l’on accusé de collusion avec Israël (« en 40 ans, l’armée syrienne n’a pas tiré un seul coup de feu en direction du lac de Tibériade ») en les mettant devant le fait accompli: il semble leur dire, puisque vous accuser les régimes Arabes laïcs de vous barrer le chemin de la Palestine pour le Djihad, allez y maintenant, je vous laisse le champ libre…Cette stratégie vise l’implication directe d’Israël dans le conflit et rappelle une stratégie similaire engagée avec la Turquie autour de la question kurde. Une stratégie de haute volée qui rappelle celle de son prédécesseur de père, abhorré par les Frères musulmans et surnommé par ses adversaires le Bismarck du Levant.
En effet, l’afflux de volontaires des quatre coins du monde musulmans et d’Europe au « Djihad » contre le régime d’Al-Assad en intégrant Al-Qaida en Syrie (front d’el-Nosra) ne peut dès lors plus être légitimé par les théologiens musulmans pro-occidentaux et néolibéraux puisque le chemin vers les frontières d’Israël, lourdement surveillé en Egypte et en Jordanie, est grand ouvert.
STRATEGIKA51
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L’Iran se considère en guerre depuis le ciblage maladroit de la Syrie. Téhéran considère la bataille actuelle en Syrie comme une étape dans une guerre dans laquelle elle est ciblée. D’où sa détermination à soutenir le gouvernement d’Al-Assad quoi qu’il en coûte. Et cela a eu un coût terrible pour la République islamique, notamment sur le volet économique. Confronté déjà à plusieurs trains de sanctions économiques et à un embargo technologique, Téhéran a su empêcher l’effondrement monétaire de la Syrie et continuer à activer ses relais en Irak et au Liban pour entraver la stratégie US et mettre en échec la supériorité stratégique israélienne. Confiant dans ses capacités militaires mais par dessus tout sur l’indéfectible soutien US, Tel-Aviv ne cesse depuis des mois de menacer l’Iran de frappes sur ses installations nucléaires, surtout depuis l’échec d’une révolution colorée (verte) et d’une tentative d’un soulèvement grâce à l’ingénierie du chaos social à l’aide des réseaux de téléphonie mobile et de l’Internet. Le pouvoir iraniens lui-même est divisé entre partisans du président Mahmoud Ahmadinejad et ses adversaires pro-libéraux et pro-occidentaux (l’oligarque Rafsandjani, Khatemi, etc. proches des milieux d’affaires).
Mais la détermination de l’Iran à poursuivre la modernisation de ses forces armées et sa volonté à intégrer le club spatial et nucléaire alimentent des sentiments nationalistes favorables au gouvernement actuel. Confronté à l’Arabie Saoudite qui se considère en guerre contre le Chiisme en accusant Téhéran de vouloir promouvoir un arc chiite au Moyen-Orient, selon une stratégie US du double endiguement étendue au niveau de la géopolitique des religions, l’Iran tente par tous les moyens d’acquérir une dissuasion fiable (menaces contre le détroit d’Hormuz, force de frappe balistique, etc).
D’où la question posée surtout par des anlystes israéliens: l’Iran a t-il sa bombe? Il ne fait aucun doute que les iraniens aient profité de l’invasion de l’Irak de Saddam Hussein (considéré comme un adversaire) et de l’Afghanistan où ils ont eu à jouer un rôle très ambigu en aidant les américains à rétablir l’ordre dans ces deux pays situés sur les deux flancs de la république islamique d’Iran. Ce faisant, ils ont aussi soutenu et armé des factions de la résistance à l’occupation US. Dans ce jeu dangereux, ils ont pu parfois récupérer du matériel militaire US endommagé et le remettre à des pays comme la Chine ou la Russie. En échange, ils en ont reçu des transferts de technologie qu’ils ont développé sous la supervision de scientifiques locaux et issus des anciennes républiques d’Asie centrale.
Téhéran semble extrêmement préoccupé pour l’instant à observer le développement de la situation en Syrie, susceptible à tout moment de déboucher sur une guerre régionale ouverte. Or, une éventuelle implication de la Turquie et d’Israël, soutenus par les pays arabes du golfe arabo-persique, les Etats-Unis (et de l’Otan) signifierait l’usage d’armes nucléaires tactiques. Et dans ce domaine, c’est Israël qui possède le plus grand arsenal nucléaire de la région.
En dégageant ses divisions d’élite gardant le Golan, le président syrien Bashar Al-Assad semble défier les djihadistes qui l’on accusé de collusion avec Israël (« en 40 ans, l’armée syrienne n’a pas tiré un seul coup de feu en direction du lac de Tibériade ») en les mettant devant le fait accompli: il semble leur dire, puisque vous accuser les régimes Arabes laïcs de vous barrer le chemin de la Palestine pour le Djihad, allez y maintenant, je vous laisse le champ libre…Cette stratégie vise l’implication directe d’Israël dans le conflit et rappelle une stratégie similaire engagée avec la Turquie autour de la question kurde. Une stratégie de haute volée qui rappelle celle de son prédécesseur de père, abhorré par les Frères musulmans et surnommé par ses adversaires le Bismarck du Levant.
En effet, l’afflux de volontaires des quatre coins du monde musulmans et d’Europe au « Djihad » contre le régime d’Al-Assad en intégrant Al-Qaida en Syrie (front d’el-Nosra) ne peut dès lors plus être légitimé par les théologiens musulmans pro-occidentaux et néolibéraux puisque le chemin vers les frontières d’Israël, lourdement surveillé en Egypte et en Jordanie, est grand ouvert.
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