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De l’utilité d’une fausse agrég’ de philo pour le grand rabbin Gilles Bernheim

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  • De l’utilité d’une fausse agrég’ de philo pour le grand rabbin Gilles Bernheim

    Gilles Bernheim reconnaît tous les plagiats qui lui sont reprochés et l’usurpation du titre d’agrégé de philo mais il ne démissionne pas. Ce serait, selon lui, un acte d’orgueil.

    Gilles Bernheim, grand rabbin de France depuis janvier 2009, a commis l’imprudence de commencer par nier de la plus mauvaise des manières le plagiat dont il s’était rendu coupable et qui a été dévoilé sur deux blogs, l’un de philosophie, l’autre qui traque le plagiat sous ses diverses formes.

    A la malhonnêteté intellectuelle du plagiat, il a ajouté l’indignité dans un premier communiqué qui osait affirmer, dans ce que Pascal Riché appelait ici même une « fragile défense », que cela devait être le philosophe Jean-François Lyotard qui avait dû le plagier, lui, même si son livre incriminé a été publié des années après celui de Lyotard.

    Malgré un aveu quelques jours après, la machine était lancée, « inarrêtable ». Car à l’heure d’Internet où de nombreuses traces vous suivent, il n’est pas difficile de pouvoir retrouver des incohérences, des invraisemblances, des mensonges, dès lors qu’on commence à avoir une bonne raison de les chercher.

    Mais là où on s’attendait à voir apparaître les preuves que d’autres livres avaient été partiellement nourris d’emprunts serviles à des textes précédents, sans les citer (ce à quoi sont en train de travailler les découvreurs des premiers plagiats), le magazine L’Express, complété par l’AFP, est allé chercher du côté de l’agrégation de philosophie dont ce « rabbin philosophe » se prévaut.

    Et là, stupeur, il n’a visiblement jamais eu cette agrégation de philosophie, alors même que cette mention figure dans des dizaines de pages internet. Le nom de Gilles Bernheim ne figure dans aucun registre ou document officiel du ministère et est inconnu de la société des agrégés.

    En attente de ses explications, et de façon à éviter au rabbin de s’enferrer dans une nouvelle première explication aussi oiseuse que mensongère, reprenons pour lui des données extraites du réservoir d’archives qu’est Internet, pour montrer qu’il ne pourra jamais affirmer qu’il n’est pas responsable de cette « erreur » qui aurait été propagée par d’autres. Notons que sa notice personnelle sur son site officiel ne fait pas mention de ce titre pourtant très prestigieux.

    Mais, il apparaît qu’il n’a pu que tirer moult bénéfices de ce mensonge complaisamment diffusé ou autorisé par lui, en termes de crédibilité de sa posture revendiquée de « rabbin philosophe ». Faisons ici le tour des traces de cet usage frauduleux et de l’intérêt qu’il a pu en tirer pour son image de marque.

    Un bénéfice identitaire

    Le mensonge est présent dès sa campagne électorale victorieuse pour le grand rabbinat et le portrait qui est fait de lui dans les médias après sa victoire où son titre d’agrégé figure en bonne place.

    Ce qui lui vaut la reconnaissance d’être considéré comme un « intellectuel » et pas uniquement comme un religieux, porteur de spiritualité. C’est ce que dit explicitement Le Parisien, en juin 2008.

    En août 2009 dans l’introduction de son interview au site Juif.org, on réaffirme qu’il est « agrégé de philosophie » dans un contexte où l’auteur souligne « qu’il sait prendre le temps de la réflexion », qu’il a justement ces vertus de spiritualité et de réflexion, marques à la fois d’un homme religieux et intellectuel.

    Ce type de bénéfice identitaire, on le retrouve cet automne 2012, dans Le Figaro du 18 octobre, qui évoque son long texte argumenté dénonçant tout bien-fondé moral au mariage gay, et qui a tant plu aux autorités catholiques.

    Là aussi son titre de « philosophe de formation », serait un gage de son sens du recul.

    La notice Wikipédia, promptement corrigée

    Les journalistes sont amenés de façon très régulière à reproduire le mensonge quand ils évoquent ce personnage public ou quand ils font compte-rendu de « ses » ouvrages (si le possessif a encore ici du sens).

    Dans les interviews de lui, dont personne ne croira qu’il n’avait pas le narcissisme ordinaire de les lire une fois publiées ou même de les relire avant, il n’apparaît jamais le moindre démenti ou demande en rectification, au contraire de la notice Wikipédia promptement corrigée ces dernières heures suite aux nouvelles révélations sulfureuses pour son honneur.

    rue89
    There's nothing wrong with being shallow as long as you're insightful about it.
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