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L’amélioration du système de santé en Algérie en débat

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  • L’amélioration du système de santé en Algérie en débat

    Approche novatrice de par le monde (la réflexion sur le sujet a commencé, il y a un peu plus d’une décennie, aux États-Unis et en Europe), l’amélioration de la qualité des soins et la sécurité des patients est une démarche balbutiante et en projet en Algérie.

    Le sujet a fait l’objet d’un séminaire-atelier au CHU de Tizi-Ouzou. Une rencontre animée par des experts internationaux spécialisés en gestion et en économie de la santé ainsi qu’en management et en présence de nombreux professionnels de la santé venus de divers établissements hospitaliers du pays. Objectif, mener une réflexion devant déboucher sur une batterie de propositions qui vont servir de feuille de route aux décideurs pour la mise en œuvre d’un programme et d’une politique nationale visant l’amélioration de la qualité des soins et la sécurité des malades par la prévention des risques en milieu hospitalier. Agir sur les événements indésirables et potentiellement chrysogènes afin d’éviter leur résurgence ; améliorer les conditions d’accueil et l’accompagnement thérapeutiques des patients sont des éléments qui sont à la base de ce projet dont la visée est l’efficacité et l’amélioration des soins dispensés aux usagers des institutions hospitalières. Une problématique mise en contexte par F. M. Andeoti, expert international dans le domaine de la santé auprès du RIPAQS, (Réseau international pour l’amélioration de la qualité de soins), lors de la première journée de ce séminaire, en axant son intervention sur la politique de santé et les expériences des pays africains de la Cédéao en matière de qualité de soins, de sécurité des patients et de gestion des risques en établissement de santé. Des lieux qui constituent, selon lui, des zones à risques pathogènes et de handicap.

    «Une situation, dans ces pays, caractérisée par une prévalence élevée des événements indésirables graves dans 40 à 65% de séjours hospitaliers, avec pour conséquence, une forte morbidité et mortalité des patients associées à une désaffection des hôpitaux par les populations», déclare F. M. Andeoti qui souligne les insuffisances inhérentes au cadre réglementaire et institutionnel des systèmes sanitaires de ces pays. Un état de faits qui a des conséquences négatives sur le plan social et économique. Un système de santé efficace et efficient qui agit positivement sur la qualité et l’espérance de vie des citoyens est un facteur de développement et de croissance économique, expliquera un spécialiste en économie de la santé, le Pr B. Brahmia, de l’Université de Constantine.

    Quid de l’Algérie ? Avec des moyens et des infrastructures et des ressources autrement plus importantes mobilisées et dédiés à l’édification d’un plan de développement sanitaire qui se veut généreux dans ses visées et objectifs, la performance n’est pas toujours au rendez-vous : notre système de santé reste toujours décrié pour son manque d’efficacité ; l’accessibilité aux soins de qualité reste toujours en deçà des attentes des citoyens. De multiples dysfonctionnements sont toujours constatés et régulièrement révélés par les médias. En témoignent les SOS et les cris de colère régulièrement lancés, par exemple, par les associations de cancéreux, des dialysés et autres malades chroniques qui se plaignent de ruptures fréquentes en produits pharmaceutiques, de manque de spécialistes et autres moyens (plateaux techniques) propres à la prise en charge spécifique à chacune de ces catégories de malades.

    Autre exemple : les multiples cas de mortalité maternelle survenus, il y a peu de temps, dans une clinique d’accouchement du secteur public de Tizi-Ouzou en nombre et dans un laps de temps relativement court ( 5 décès en un mois) constituent un indice sur les insuffisances et le manque d’efficacité dans un contexte aussi sensible et fragile que celui de la santé maternelle. En effet, la moyenne de mortalité maternelle en Algérie qui est de 90 décès pour 100 000 habitants (un chiffre certainement sous-estimé) fournie dans le débat de la première journée de ce séminaire par le Pr S. Chougrani en dit long sur cette situation et sur la performance peu glorieuse de notre système de santé dont le niveau de satisfaction est en deçà des moyens humains et matériels importants mobilisés, comparativement à d’autres pays moins nantis comme ceux de la Cédéao, où la moyenne de mortalité maternelle est estimée à 80 décès pour 100 000 habitants, selon le même praticien.

    Le Pr Chougrani part de cet exemple pour souligner l’importance de la tâche qui attend les décideurs et tous les intervenants impliqués dans la prise en charge et l’accompagnement sanitaire des usagers des établissements hospitaliers. Abdelahak Lamiri, économiste et spécialiste en management, mettra l’accent sur le choix de stratégies de gestion basées sur l’intelligence managériale. Une meilleure gouvernance des institutions hospitalières impliquant la participation de l’ensemble des ressources humaines et des énergies au sein de l’organisation constitue, en bout de chaîne, un facteur d’efficacité et d’amélioration de la qualité de soins.

    A l’issue de deux jours de débats, les participants ont adopté une série de recommandations élaborées en atelier et ayant porté sur la mise en œuvre d’un programme national sur la qualité de soins et la sécurité des patients, les indicateurs d’évaluation, la gestion des risques ainsi que sur l’accréditation des établissements de santé et qui seront présentées aux décideurs.

    S. Aït Mébarek, le soir
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