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Attijariwafa bank-BCP Le «classico» marocain

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  • Attijariwafa bank-BCP Le «classico» marocain

    Attijariwafa bank reste leader du secteur mais la BCP a progressé deux fois plus vite en termes de PNB. Les deux institutions font preuve d’une bonne maîtrise des charges d’exploitations, ainsi que d’une bonne gestion du risque.
    Le tableau ci-dessous donne une idée de l’envergure des deux mastodontes du secteur bancaire marocain fort de 19 établissements de crédit agréés. Face au modèle mature d’Attijariwafa bank, seule banque maghrébine dans le top 500 mondial version 2013 de The Banker (filiale de Financial Times) qui s’appuie sur la banque au Maroc, nous retrouvons la BCP (Banque Centrale Populaire) qui mérite bien son slogan de «banque en mouvement ». L’année 2012 a en effet vu l’institution présidée par Mohamed Benchaâboune gagner quelques mètres sur sa consoeur avec un PNB qui a augmenté deux fois plus vite et un effort soutenu dans l’ouverture de nouvelles agences (100 en 2012), et ce dans un contexte général de repli. Cependant, il semble, en portant l’analyse sur le ROE que ce que la BCP gagne en vélocité, elle le perd en rentabilité.

    Ce ratio clé exprimant le rapport entre les bénéfices est les fonds propres est de 17,6% chez Attijariwafa bank contre seulement 10,3% pour l’étalon. S’ils sont engagés dans la course au leadership, les deux rivaux tentent de concilier croissance et qualité en veillant à la préservation des fondamentaux : un bon coefficient d’exploitation et un niveau de risque digeste, deux paramètres clés dont se servent les Conseils d’administration en général pour juger de la qualité du management.



    Sur ce plan opérationnel, notons que chez la BCP, les concours à l’économie se sont élevés à 184,2 milliards de dirhams, en progression de 8%, contre un encours de 247,6 mds chez Attijariwafa bank. Les créances en souffrance restent inférieures à 3,5% chez BCP pour une moyenne du secteur bancaire dépassant 5,5. Cependant, la Banque populaire, qui reste exposée à l’industrie, au raffinage, au textile et au maritime, secteurs plutôt difficiles en ces temps de crise, a procédé, à l’invitation de la Banque centrale marocaine (Bank Al Maghrib), au relèvement de son taux de couverture des créances en souffrance par les provisions à 77%. A cela s’ajoute 300 millions de dirhams affectés à la rubrique provision pour risques généraux et un fonds de soutien du groupe qui passera de 2,8 milliards à 3,5 milliards de dirhams. Chez Attijariwafa bank, le coût du risque est en augmentation de 0,03 points à 0,48%. A noter que les provisions du secteur bancaire marocain pour risques généraux avoisine les 3 milliards de dirhams, dominés par la BCP, Attijariwafa bank et la Société Générale. Cette sensible envolée des provisions pour risques généraux témoigne-t-il des prévisions pessimistes des banquiers quant à l’évolution de l’économie marocaine ?

    Bref, s’agissant de la maîtrise des charges, la BCP affiche un coefficient d’exploitation de 46% en amélioration de deux points contre 45% chez Attijariwafa bank. A noter que la moyenne du secteur bancaire oscille autour de 54%.

    Des enjeux en 2013

    Sur l’exercice 2013, la BCP poursuivra sa transformation institutionnelle. L’établissement est en train de consolider son modèle de banque coopérative par le biais de la poursuite du désengagement de l’Etat au bénéfice des Banques populaires régionales. Ainsi, suite aux cessions de 20% puis 10% à ces banques régionales respectivement en 2011 et 2012, l’Etat marocain ne détient plus (directement s’entend puisque l’Office chérifien des phosphates, organisme public, est actionnaire à 5%) que 6% de la BCP. Les BPR, qui comptent désormais plus de 40% des parts, sont appelées à monter à 51%.

    La double cession a permis à l’Etat marocain d’engranger 8,5 milliards de dirhams. Pour compenser cet effort de décaissement, la BCP a ouvert son capital à deux institutions internationales, en l’occurrence la SFI (filiale de la Banque mondiale et la BPCE, qui ont acquis chacune 5% et un siège au Conseil d’administration pour un montant total de 3,5 de dirhams. Pendant ce temps, Attijariwafa bank est à l’affût des opportunités. Même si, suite aux déconvenues dans la reprise des banques publiques au Togo et de la BIA au Niger, l’institution au logo sinusoïdal est sur la piste de la création de filiales en Greenfield dans certains pays. Verra-t-on l’ouverture de nouvelles filiales en 2013, notamment en Guinée équatoriale (bruits autour de la reprise de la Société générale), au Bénin et au Niger ?

    Un match qui se joue hors Maroc

    Alors que les équipes de Mohamed Kettani ont décrété la trêve dans les acquisitions, celles de Mohamed Benchaâboune ont fait l’actualité de la finance panafricaine en s’alliant avec le groupe Banque Atlantique, courant 2012. La joint-venture ABI, mise en place par les deux entités à 50-50, évoluera sous la gestion de la banque marocaine, majoritaire au conseil.

    Faut-il le dire, ABI entrée dans le périmètre de consolidation sur le seul dernier trimestre 2012, a contribué pour 80 millions dans les résultats de la Banque. Aussi, sommes-nous fondés de dire que 2013 sera la véritable année test du partenariat BCPBanque Atlantique. Sera-t-il aussi performant que le modèle Attijariwafa bank qui tourne à plein régime en Afrique ? En effet la division Banque de détail à l’international (BDI), l’un des principaux moteurs de la croissance d’Attijari, a vu sa contribution au PNB s’accroître de 13% à 4,3 milliards de dirhams. Sa contribution au RNPG est en hausse de 29,8%.

    … et surtout au Maroc

    Au Maroc, la BCP et Attijariwafa bank sont deux modèles différents de par l’histoire et la vocation. Née de la fusion en 2005 entre la BCM et Wafa Bank, la banque au logo sinusoïdal est un modèle qui repose sur la banque, l’assurance, des filiales spécialisées (intermédiation boursière, immobilier, etc.) et l’international. La BCP, née dans le giron de l’Etat de la coopérative, est une banque de premier plan, championne de la collecte des dépôts des marocains du monde.

    Si elle a régulièrement échoué à prendre ancrage dans le domaine de l’assurance, la BCP s’est en revanche rattrapée dans l’intermédiation boursière en rachetant Upline Securities qui lui permet aujourd’hui de former 10% de son PNB à partir des opérations du marché.

    Le coefficient d’exploitation de la BCP, à 46,4%, est en amélioration de deux points entre 2011 et 2012. Les fonds propres consolidés permettent au groupe de satisfaire déjà la nouvelle réglementation qui entre en vigueur en juin prochain. Les dépôts de la clientèle en croissance de 10%. Les créances ont augmenté de 8% à 184,2 milliards de dirhams. Les travailleurs marocains à l’étranger totalisent 74,2 milliards de dirhams de dépôts, en croissance de 4,5%.

    Cours boursier : un indicateur phycologique

    Un bénéfice par action de 22,36 dirhams pour la Attijariwafa bank contre 10,4 dirhams pour la BCP. Si l’action de la première a corrigé de 10% en Bourse à 313 dirhams, celui de la 2ème a résisté à la tendance baissière (recul de -0,8% en 2012 contre - 11% pour le secteur bancaire et -15% pour le MASI. L’annonce d’un dividende de 4,75 dirhams par action en augmentation de 8% devrait renforcer cette tendance positive en faveur de l’étalon. Idem pour les résultats généralement bons de la BCP en dépit de l’augmentation du coût du risque.

    Le réservoir de 64% de ressources non rémunérées (contre 55% pour le secteur) contribue à la bonne opinion émise sur la banque à travers la reconduction de son investment grade (Standard and Poor’s) pour la quatrième année consécutive. De son côté, Attijariwafa bank qui compte plus de 6 millions de clients (contre 4,2 millions pour sa rivale), a conforté son rang de première capitalisation boursière du marché marocain.

    Adossée sur un bon matelas de fonds propres qui devra lui faire passer sans souci le cap du 30 juin 2013 (changement dans la réglementation bancaire en termes de fonds propres), la banque marocaine la plus présente en Afrique a ouvert le chantier de la valorisation des ressources humaines. L’opération d’augmentation de capital réservé e au personnel (5% du capital) a certainement renforcé le sentiment d’appartenance entre les 16 000 collaborateurs du groupe, mais s’est traduite par un impact de 100 millions de dirhams sur les profits.

    La crise au Mali (13 millions de dirhams) a été largement compensée par la reprise sur provisions du fait de l’amélioration des situations en Côte d’Ivoire et en Tunisie.

    lesafriques
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