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ALGERIE :le climat des affaires est hostile

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    Confronté à un climat des affaires médiocre, l’entrepreneur privé en Algérie n’est pas encouragé, a déploré hier Issad Rebrab, PDG du groupe Cevital, première entreprise privée du pays, avec un chiffre d’affaires de 3,5 milliards de dollars en 2012.
    «Il est toujours difficile d’investir en Algérie où le climat des affaires est même hostile», a estimé M. Rebrab devant un parterre d’étudiants de l’Insim au cours d’une conférence-débat organisée au siège de Hyundai, l’une des filiales du groupe. Dans un pays où le secteur public écrase tout, les autorités considèrent d’un œil méfiant ces entreprises privées, notamment celles qui percent. «Avant, on était à peine toléré. Aujourd’hui, on est accepté mais on est loin d’être encouragé», a ajouté le patron de Cevital pour qui la «distinction» faite par l’Etat entre privé et public «ne date pas d’aujourd’hui».
    Au passage, il a critiqué la politique du gouvernement qui injecte des sommes astronomiques dans des entreprises publiques moribondes. «Si l’Etat est conscient, on ne doit pas gaspiller nos ressources. Malheureusement, ce n’est pas le cas. On est dans une situation d’idéologie», dira-t-il, en citant l’exemple d’une de ses filiales qui a réalisé un chiffre d’affaires de 7 milliards de dinars, soit le résultat de deux entreprises publiques réunies, lesquelles ont pourtant bénéficié auparavant du soutien de l’Etat d’environ 39 milliards de dinars.
    Présent dans une dizaine de métiers, le groupe Cevital voit grand et espère investir dans d’autres projets susceptibles de permettre à l’Algérie de passer de son statut d’importateur à celui d’exportateur dans certaines filières. Seulement, les blocages bureaucratiques persistent. «Nous avons une dizaine de projets qui attendent au niveau du CNI, dont certains attendent depuis 8 ans», a indiqué l’orateur, en citant le mégaprojet de création d’un port multifonctionnel à Cap Djinet, qui prévoit la mise en place de nombreuses activités connexes et structurantes dont l’industrie automobile. L’homme d’affaires ne s’avoue pas vaincu et dit être en train de se «battre» afin d’obtenir le feu vert des autorités. Toujours au chapitre des contraintes, il a aussi évoqué l’impossibilité d’investir à l’étranger alors que trouver des relais de croissance hors d’Algérie s’avère vital pour son groupe.
    «Les autorités algériennes, malgré l’existence d’une loi sur le crédit et la monnaie qui permet de sortir des devises et d’investir, n’ont autorisé personne à investir excepté Sonatrach», a-t-il encore regretté, soulignant qu’il existe des «opportunités» en Europe, notamment en ces temps de crise. Le manque de foncier empêche par ailleurs, selon lui, la mise en œuvre d’un programme de création de nouveaux centres commerciaux. Globalement, M. Rebrab a dénoncé une «organisation méfiante» à l’origine de la bureaucratie qui, à son tour, inhibe les initiatives. Il en appelle d’ailleurs à l’instauration d’un climat de «confiance». Pour lui, il est grand temps de «dédiaboliser les créateurs de richesses» comme cela s’est fait en Chine et ailleurs.
    Deuxième exportateur, le groupe Cevital est aussi deuxième contribuable après Sonatrach. Auparavant, M. Rebrab est longuement revenu sur le succès story de son groupe. Ce conglomérat familial est présent dans le béton, le ciment, le verre plat, la grande distribution, l’importation automobile, l’électronique grand public, l’agroalimentaire ainsi que l’énergie. Il y a trois mois, Cevital a inauguré son «Université Corporate» destinée à la formation de jeunes étudiants et le recyclage de ses cadres. Il compte aussi se lancer dans l’immobilier.
    el watan
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